en préparatifs de fuite, d'une Randonnéé Lointaine
dans le Rannoch Moor et le Glen Affric
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Tout au début de la pensée occidentale, Aristote disait que le lieu est " une chose sauvage ". L' Ecosse est un des meilleurs exemples de cette " chose sauvage " en Europe, et " terre de brume " par excellence. Personne n'est plus qualifié que le poète Kenneth White, qui a déjà fait plusieurs lectures de son pays natal, pour entreprendre cette investigation. Il est accompagné sur son chemin tout en méandres, comme tous les vieux chemins des Hautes-Terres, par les photographies de Jean Hervoche, d'une austère et étrange beauté

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Terre de brume, Renne 2001

Jean Hervoche
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Lewis Écosse les Callanish

Shetland Écosse Mainland, Sumburghead

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Jean Hervoche photographies

ici

savoir

" monter sur les vérités du Ciel et de la Terre et

chevaucher les changements des six souffles "

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L.A. photographie, le Nant-Rouge, les Saisies, mars 2010

Nan-po Tzu-k'uei rencontra une vieille femme sur la plage ( elle était vieille, bien vieille, mais elle avait un teint de jeune fille ), et il l'écouta, bouche bée, exposer le Tao

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" D'où tenez-vous tout cela ? " lui demanda-t-il.

Et elle répondit

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" Je le tiens du fils de Aidé-par-l'Encre, et Aidé-par-l'Encre l'a eu du petit-fils de Leçons-Répétées, et le petit-fils de Leçon-Répétées l'a eu de Voir-Clairement, et Voir-Clairement l'a eu d'Entente-Chuchotée, et Entente-Chuchotée l'a eu de Pratique-Imminente, et Pratique-Imminente l'a eu de Cri-d'Etonnement et Cri-d'Etonnement l'a eu d'Obscurité-Profonde, et Obscurité-Profonde l'a eu de Participation-au-Mystère, et Participation-au-Mystère l'a eu de Imiter-la-Source "

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L.A. photographie, les Saisies, mars 2010

source texte, K.White, l'esprit nomade, poétique de monde

savoir

" faire des dix mille choses une seule "

L.A. photographie, les Saisies, mars 2010

une branche du lichen de la neige
et

une tasse de thé de la vanille aussi.

L.A. photographies, les Saisies, mars 2010
Mon coeur.........B...

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Lichen d'Islande.. 125 grammes.
Sucre blanc.......... 250 -

Faire tremper le lichen, pendant douze ou quinze heures, dans une quantité d'eau froide suffisante, puis jeter l'eau. Faire bouillir le lichen dans deux litres d'eau sur un feu doux et soutenu, jusqu'à ce que ces deux litres se réduisent à un seul litre, écumer une seule fois ; ajouter alors les deux cent cinquante grammes de sucre et laisser épaissir jusqu'à la consistance de sirop. Laisser refroidir. Prendre par jour trois très grandes cuillerées à bouche, le matin, à midi et le soir. Ne pas craindre de forcer les doses, si les crises étaient trop fréquentes.

Pin sylvestre au milieu des sapins, isolé dans la tourbière.

J'ai pris l'habitude de le visiter

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Le moine citrouille amère et grande pureté

ne sont jamais très loin

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Avec eux la saveur du monde

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L.A. photographie, les Saisies, mars 2010

Cooper fait un saut vers l'extase
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Par ex-tase, j'entends le fait de se tenir en dehors de son " moi " à travers une anoïa ( perte du sujet normal ) préalable - une libération de nos " esprits " conditionnés. Une fois dehors, on laisse être ( laisser être n'est pas un concept psychologique, mais bien ontologique ), et on retrouve une présence topologique. Le je qui n'est plus moi réside dans des espaces qui ne sont pas des places, des lieux particuliers, mais de telle manière que la particularité n'est pas perdue - la particularité étant " l'incarnation "

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C'est cette notion de " topologie de l'être " que l'on trouve chez Heidegger. Au-delà du sujet et de l'objet, l'être est " jeté " dans un être-là, dans une présence " exstatique ", où il connaît une disposition ( stimmung ) qui n'est pas un vécu interne du psychisme, mais une manière délivrée d'être au monde

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Source Kenneth White, l'esprit nomade, livre de poche p. 405
L.A. photographie, la grande tourbière des Saisies, mars 2010

Michel Serres, dans Passage du Nord-Ouest,
commentant, et déplorant la perte de monde en philosophie et en science
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Lisez ce qui paraît en France depuis ma naissance, au titre de philosophie, vous n'y trouverez pas une racine d'arbre, une cascade, un fleuve, la plaine, jamais le sourire de l'océan. Cela pourrait se nommer l'acosmisme : nos tyrannies n'ont pas besoin du monde...La philosophie n'est pas seule à perdre le monde, comme on dit qu'on perd le nord. La science qui, pourtant, avait le projet de le dire, de le donner, de le comprendre, d'en préparer les productions, l'a perdu tout autant, tout aussi récemment que la philosophie, pour les mêmes raisons, peut-être. Et tout aussi complètement que chacun d'entre nous. Éclatée comme la mitraille en multiples spécialités, elle ne libère aucun lieu d'où voir grand

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Source Kenneth White, l'esprit nomade, livre de poche p.401
L.A. photographie, les Saisies, mars 2010

Là

un peu d'espace désencombré et beaucoup de lumière,

peut-être bien l'Ouvert

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L.A. photographie, les Saisies, mars 2010