monochrome d'automne
rouge cadmium
40X40 cm
novembre 2025
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Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
monochrome d'automne
rouge cadmium
40X40 cm
novembre 2025
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3I ATLAS C/2025 N1 ATLAS
traverse notre systeme solaire comme un fragment errant d'un autre soleil portant dans sa coma de glace les signatures chimiques d'un monde lointain
chaque sublimation libère des gaz anciens qui murmurent l'histoire d'un environnement étranger et tandis qu'elle sapproche du soleil son noyau révèle des materiaux restés intacts depuis des milliards d'années comme un message de la formation cosmique
puis elle repart vers lobscurité interstellaire laissant derrière elle un sillage de particules qui témoigne de son origine au delà de notre ciel
la vie et le divin
la vie
est l’élan immédiat le battement qui se renouvelle sans cesse la poussée obscure qui fait naître croître désirer persister
elle n’a pas besoin de concepts elle se déploie déborde insiste
la vie est ce mouvement qui ne cesse jamais de recommencer même dans la chute même dans la nuit
le divin
lui n’est pas forcément un dieu c’est l’excès de la vie sur elle-même son rayonnement sa part inépuisable
le divin
est ce que la vie pressent lorsqu’elle touche son propre mystère une intensité qui dépasse la simple survie un sens qui ne s’exprime pas mais qui se ressent
là où la vie se manifeste
le divin transfigure
là où la vie agit
le divin éclaire
la tension entre vie et divin est celle d’une profondeur double
la vie comme force
le divin comme éclat
la vie comme nécessité
le divin comme ouverture
la vie donne le mouvement
le divin donne la hauteur
l’un parle le langage du sang
l’autre celui de la lumière
l’existence humaine se tient exactement là
dans la rencontre des deux
un souffle qui cherche sa propre provenance
Lichens et Mousses
peaux anciennes de la pierre
vie discrète lente patiente
elles tissent le temps sur les roches
capturant lumière et humidité
premières habitantes du silence
White Valley
vallée pâle sous un ciel vaste
blancheur étale
silence minéral
relief effacé par la lumière
où le froid sculpte le vide
où le paysage respire comme un souvenir
prochain mot
Breathes
mouvement invisible
âme de l’air
onde légère entre deux silences
le monde s’y accorde ou se défait
rythme discret du vivant science première du souffle
Wandering clouds
fragments d’air en dérive lente
figures sans forme pensées mouvantes
elles glissent au-dessus du monde
portant des ombres passagères
cartographie changeante du ciel
Instant
éclat suspendu du temps
respiration du monde
fugace et précis
point unique entre passé et futur
grain minuscule où tout se tient
ou disparaît avant
d’être saisi
prochain mot
Présent
lumière tendue entre passé et futur
matière du vécu
souffle du monde
équilibre fragile unique et mouvant
lieu où tout s’éprouve
où le temps se tient enfin
le libre usage de mon temps
non comme possession
mais comme espace d’exploration
une capacité à orienter le cours des instants
sans que chaque geste soit dicté par une nécessité immédiate
il ne s’agit pas d’oisiveté
mais de percevoir la différence entre l’urgence et la possibilité
de discerner ce qui peut être accueilli
et ce qui peut être laissé de côté
le temps libre se déploie comme un champ
il permet de marcher
d’observer
de penser
de se détourner
de revenir
sans que le mouvement soit imposé par un ordre extérieur
dans cet usage réside
une responsabilité subtile
celle de choisir non pour fuir le réel
mais pour engager le réel selon une mesure personnelle
une attention continue aux relations
aux lieux
aux formes
aux silences
le libre usage du temps
n’est pas une accumulation d’activités
mais la possibilité de disposer de soi
dans la tension juste entre durée et instant
entre présence et recul
entre ce qui advient et ce que l’on peut offrir en retour
c’est dans cette liberté
même fragile
que se déploie l’intensité discrète de l’existence
l’espace de pensée et d’observation
où le monde devient perceptible
dans sa densité et sa lumière
Randonnée
pas qui creusent le silence
chemin qui se déroule sous les pieds
respiration du corps et du paysage
temps dilaté par le mouvement
dialogue ténu entre soi et la terre
prochain mot
Lointain
horizons effacés
murmure d’espace
point absent que l’œil devine
temps et distance s’y confondent
mémoire et désir s’y rejoignent
ombre du proche qui se retire
Bibliothèque
forêt de signes et d’histoires
murs chargés de mémoire silencieuse
chaque volume fragment d’univers
temps accumulé suspendu entre les étagères
espace où le passé respire encore
prochains mots
Phénomènes furtifs
éclairs du monde à peine vus
présence qui glisse
instant volatil
trace légère dans le flux du temps
réalité qui se dérobe au regard
suspension entre être et disparition
les dieux sont ceux qui regardent vers l’intérieur
ils ne sont pas dans le dehors imposé
mais dans la clairvoyance subtile
qui perce la trame du moment
ils observent sans juger
accueillent ce qui se présente
comme on note un souffle de vent
une variation de lumière sur une pierre
leur regard ne crée pas
il révèle
les formes latentes
les tensions à peine perceptibles
les flux qui traversent l’instant
sans jamais se fixer complètement
être attentif à l’intérieur
c’est reconnaître l’émergence de ce qui advient
la mise en présence du possible
l’ouverture d’une mince clairière
où l’esprit peut se tenir sans se confondre
les dieux ne commandent pas le monde
ils montrent
indiquent
éclairent le passage
comme un souffle qui soulève les poussières
et permet de voir les chemins que la lumière frôle
leur puissance n’est pas extérieure
mais réside dans la capacité à accueillir
l’éveil du présent
à soutenir la conscience
dans sa fragile vigilance
face à ce qui vient
Quantum et Quanta
paquets de réalité
éclats de temps
énergie concentrée mouvement discret
chaque instant indivisible et précis
fragments du cosmos où le possible se mesure
le monde dans ses grains de lumière
L’éclaircie
ouverture fragile dans la grisaille
la lumière effleure les arbres
respiration du ciel après l’ombre
suspension du temps
silence qui s’allège
instant provisoire de clarté
la vérité jette lorsqu'elle est à un certain carat
une manière d'éclat auquel
on ne peut résister
Orchidées et Linaigrettes
fragiles échos du sol humide
couleurs suspendues sur tiges fines
formes délicates défiant la pesanteur
vie courte mais résolue
poésie végétale entre eau et vent
Tourbière
éponge du temps et de l’eau
sol saturé
matière en décomposition lente
ombre des plantes
mémoire des siècles où la vie et le silence se mêlent
paysage humide
fragile et secret
Observateur
regard fixé sur le monde
mesure
note
écoute silencieuse
entre subjectif et réel il trace la frontière du connu
gardien fragile du visible et du temps
Pipit
petit voyageur des herbes et des vents
chant discret
battements d’ailes légers
présence fragile dans la lande mouvante
marque du passage du jour
écho ténu de liberté et d’espace
prochain mot
Laminaires
forêts immergées
vertiges liquides
rubans oscillant sous les courants
abris et festin pour la vie marine
énergie solaire capturée
architecture souple des profondeurs mouvantes
Phalacrocorax
plongeur noir ailes déployées au vent
pêcheur silencieux dans l’onde froide
plume brillante
regard perçant
mémoire des falaises et des marées
instinct inscrit dans le sel et la roche
Tractatus
texte serré
pensée décantée
mots pesés ordre rationnel
structure comme armature du monde
logique et silence s’y croisent
tentative de cerner l’infini par le langage
prochain mot
Tao
flux invisible
chemin sans nom
tout circule rien ne s’impose
harmonie du vide et du plein
respiration du monde
loi muette qui soutient l’être
Lagopède
plume blanche dans la neige
silhouette qui se fond au sol
pas feutrés sur la lande glacée
résistance au froid et au vent
instinct sculpté par l’hiver et le roc
PM
Prochain Mot
ailleurs
le bleu respire l’invisible et roule
dans sa propre lumière
bleu en dérive
roue d’aube tournant au centre du silence
un souffle bleu traverse l’ombre
la route s’ouvre comme un oracle
le bleu voyage sans bouger
les étoiles s’inclinent pour le suivre
bleu posé
route ouverte
silence en marche
dans le roulis du bleu
l’horizon se tresse d’oracles et de mirages
le bleu tourne en lui-même
anneau sans fin où le réel s’efface
le bleu glisse sur la route
comme une eau qui se souvient du ciel
roue bleue
note tenue
la route devient un long accord de lumière