nous voulons situer la poésie...
la question du site n’est posée
ni par le poète lui-même ni par le critique...
situer un écrit...
je ris en pleurant... silencieusement
je ne parviens pas à me... du sommeil
j’attaque le brise-lames...
j’observe un nuage...
je dénonce les anachronismes... ou les surprises
je m’accroche aux bruits...
je me présente tout nu...
je me dresse...
je crois que ce n’est pas les mots...
une manière d’écrire déterminée par...
une compréhension de l’être...
méditer sur le lieu...
depuis lequel le poète parle et écrit...
impression...
je vois à force de mots...
un abîme...
j’aborde le grand escalier...
je reconnais...
je rêve de lire...
je collectionne...
je propage... un fugace nuage de cendre
je laisse affleurer... la surface...
je reste absent...
où donc les poètes comme...
mais aussi des romanciers comme...
se tiennent-ils
si leurs écrits et leur discours...
renvoient à une expérience..
du langage...
qui nous semble d’une certaine manière...
à la fois comme déjà familière et néanmoins étrange...
étrangère et même d’avant-garde ...
une langue morte
je disparais...
une indifférence presque agréable...
je souris...
j’écoute...
je me retrouve...
je devine...
j’entends un cri...
j’ai peur...
situer une œuvre en prose ou une œuvre de poésie
c’est poser la question de son commencement
où se trouve donc
le lieu d’où l’écrit tire son origine
?
quand bien même une telle élucidation ne pourrait former la préoccupation explicite du poète lui-même il n’y a aucune raison de lui refuser une connaissance réflexive de ses propres entreprises
le poète n’est pas cette bouche muette de la destinée
il vaudrait mieux dire alors que son expérience du langage est sans doute plus immédiate que celle du philosophe si immédiate même que la question de l’origine de l’écrit poétique nous rejette en arrière vers l’expérience à la fois humble historiquement conditionnée et toujours surdéterminée de notre langue maternelle