aujourd'hui c'est
promenade aux Colombières
la beauté du bois de chalet exposé au soleil
n’est pas celle du neuf
mais du
temps
le bois se dore
se grise
se ride
comme une peau qui a tout vécu
les ultraviolets y gravent leur alphabet lent
les intempéries y déposent des ombres de nuages
le vent polit la fibre
la pluie en révèle la veine
le froid resserre son souffle
ainsi le bois devient mémoire
non matière morte mais présence patinée
où chaque éclat raconte une saison
c’est la beauté de ce qui s’abandonne sans se perdre
le passage du brut au vrai
la métamorphose de l’utile en témoignage
le bois du chalet
exposé à tout
devient une sagesse
celle d’endurer la lumière
jusqu’à en devenir lumière lui-même












