il se peut
que la vie demande
à être déchiffrée comme
un
cryptogramme
le
jour baisse
la mer le ciel
occupent l'espace
au loin
la
mer
est déjà oxydée
par
la
lumière obscure
de même que le ciel
l'amour
ce qu'
un
écrivain
a choisi de dire
est peut-être moins
dévoilant que ce qu'il a choisi
de taire
trente ans nous séparent de la parution de ce petit livre de M. écrit à partir de peintures de M. à
une
époque
où
les images du peintre n'avaient pas encore servi à tout et à rien
les lecteurs qui ont dû lire cela en 1972 ne savaient pas tous à quelles images faisaient référence les mots du poète alors qu’aujourd’hui à les lire on met presque automatiquement
un
tableau
voire
un
titre dessus
M. nous dit qu'il a commencé à écrire ces impressions en 1964 à
un
moment
où il n’avait pas encore rencontré le peintre et appris comment il avait conçu certains de ses tableaux
le connu gênant l'inconnu
comme il dit
mit
un
terme
aux rêveries
écrites à partir de ces peintures
c’est donc
un
regard
neuf que nous prête ici
M.
c’est pour avoir
tellement parlé et écrit
qu'il y a de par le monde
tant de restes qui avec leur sérieux
déplacé
ont
une
résistance de pierre
à tout ce qu’on aurait besoin de faire
de véritablement nouveau
écrit-il justement
M.
parle de
fenêtres
puritaines fermées
des fenêtres
à se jeter par la fenêtre
A propos de
L'Empire des lumières
il écrit
il est rare
que le jour et la nuit
soient surpris ensemble
il note
oiseau
en plein ciel
traversé de ciels
ou
il suffit
que l'on applique à
une
pomme
posée sur
une
table
un
masque
ou plutôt
un
loup
pour qu'il regarde
d’
un
tableau
qui semble contenir
fenêtres nuages ciels
il déclare
formule
à la hauteur de l’enjeu
de la peinture
d'ailleurs
tout ne peut-il pas être retenu
dans
un
cadre ?