la forteresse
pas
de portrait en pied
donc
des images
plutôt
et malgré
le refus de raconter sa vie
ce qui n'a qu'
un médiocre intérêt
la tentation
de retrouver le fil
celui de ses vingt premières année
sans céder au romanesque qui pourrait donner
de l'épaisseur
non pas plus d'authenticité
à son récit
on y entendra
la basse continue
de l'échec
le chuchot
de l'innommable
plutôt que
le chant
d'
une enfance heureuse
la Forteresse est une autobiographie
qui creuse les profondeurs de l'être entre le granit et la boue le schiste et parfois un diamant l'eau qui ruisselle sur les parois et les pierres qui se détachent de ce labyrinthe saisissant où il cherche ses traces
ce corps vivant et son histoire
*
il y a
l’olivier
son tronc maigre tatoué de cigales
le cyprès
fermé de toutes parts
le peuplier
une rivière à la verticale
*
épitaphe
je n’ai pas pu faire mieux…
un bon roman
ou
un bon ouvrage de philosophie
est
un livre qui décrotte l’esprit
je
n’aurai connu
qu’
une cause
la mienne
c’est pourquoi
je l’ai si mal défendue
lassitudes