Figure emblématique de la littérature du XXe siècle,
Samuel Beckett
est avant tout connu et reconnu pour sa prose et son théâtre.
Ce premier volume de lettres qu’il écrivit de 1929 à 1940 nous offre un portrait personnel et vivace de l’écrivain qui fut également un grand épistolier.
Après avoir été lecteur d'anglais à Paris à l'École Normale Supérieure, il revient à Dublin pour enseigner à Trinity College, et démissionne au bout d'un an et demi, retourne ensuite à Paris, avant de gagner Londres, où il suit une psychanalyse à la Tavistock Clinic.
Il relate son voyage à travers l’Allemagne entre 1936 et 1937 avant de s’installer de nouveau à Paris jusqu'à l’aube de la Seconde Guerre mondiale.
Au fil des années, la genèse, souvent difficile, de ses premières œuvres apparaît : son essai sur Finnegans Wake de Joyce, son étude sur Proust, son recueil de nouvelles Bande et sarabande, ses poèmes rassemblés dans Les os d'Écho et autres précipités, son premier roman Murphy.
On découvre l'importance de sa relation avec Joyce et l'immense influence de celui-ci sur son œuvre.
Une familiarité frappante se dessine avec la littérature européenne, notamment avec les œuvres de Dante, Goethe, Racine et Proust.
Beckett révèle dans ses lettres un goût prononcé pour la peinture des grands musées européens.
Ce document remarquable nous présente un auteur naviguant sans effort entre l'anglais, le français, l'italien et l'allemand, jouant sans cesse avec les possibilités des langues, pratiquant un humour parfois féroce, écrivant dans un idiome à la fois polyglotte, encyclopédique et intertextuel.
Mais un Beckett plus intime transparaît également : jeune écrivain à la recherche d’un éditeur essuyant de nombreux refus, il confie également ici son obsession de la maladie et de la déchéance physique, tout en démontrant sa fidélité en amitié.