lundi, septembre 26, 2022


le café 

pour le connaisseur que je suis

il faut se le préparer soi-même et ne pas 

se le faire servir


car celui qui nous l’apporte y ajoute ses paroles 

et le café du matin ne supporte pas 

le moindre mot


il est 

aube vierge et silencieuse 






















l’aube 

mon aube 

est étrangère à la moindre parole 


l’odeur du café boit le moindre des bruits

fût-ce 

un simple bonjour

et se gâte


une mémoire pour l’oubli




Oh

mon Dieu 

Oh

mon Dieu 

je vais être en retard 

!


le Lapin Blanc




messieurs dames 

j’ai 

une bonne et une mauvaise nouvelle

la bonne 

il ne pleut pas dehors

la mauvaise 

je ferme
































il se peut qu’écrire soit dans 

un rapport essentiel 

avec les lignes 

de fuite


écrire 

c’est tracer 

des lignes de fuite 

qui ne sont pas imaginaires 

et qu’on est bien forcé de suivre

parce que l’écriture nous y engage 

nous embarque en réalité




















écrire c’est devenir 

mais ce n’est pas du tout devenir écrivain


*


aucun signe n’est clair d’emblée

ni ne participe d’

une lumière 

naturelle de la raison 


venu du dehors

il n’est pas reconnu 

il exprime 

une incompréhension

une stupeur initiale


ou encore 


c’est le surgissement d’

une étrangeté d’

une bizarrerie 

qui nous force à penser 

selon de nouvelles coordonnées


*



infiniment petit 

est 

un micro linéaire 

 

une métabolite 

dans

une l’oreille tissulaire 


un papier rare 

qui 
coupe le fil 
d’

une transmission

















voici donc 

la première théologie proposée par 

un homme 

que le rire illumine et qui daigne ne pas limiter 

ce qui ne sait pas ce qu’est 

la limite


marquez 

le jour où vous lisez d’

un caillou de flamme 

vous qui avez pâli sur les textes des philosophes ! 






















comment 

peut s’exprimer celui qui les fait taire

sinon d’

une manière 

qui ne leur est pas concevable 



ces trois points 

formant 

un triangle dans ma tête

coupent l’univers au couteau 

comme pour m’en séparer et m’enfermer à jamais 

dans le cercle de mes propres 

enchantements



le sens de l’érotisme 

échappe à quiconque n’en voit pas 

le sens religieux


réciproquement

le sens des religions échappe à quiconque néglige 

le lien qu’il présente 

avec l’érotisme


















Grammaire

Rhétorique et logique

Arithmétique, géométrie, musique et astronomie

Médecine

Lois et chronologie

Livres et offices ecclésiastiques

Dieu, les anges et les saints

L'Église et les sectes

Langues nations royaumes armée citoyens parents

Étymologies






















L'homme et les monstres

Zoologie

Cosmographie

Géographie physique

Architecture et topographie

Minéralogie et métallurgie

Agriculture

Science militaire et jeux

Navires, édifices et vêtements

provisions de bouche et ustensiles domestiques


*



Iles

Iles

Iles où l'on ne prendra jamais terre

Iles où l'on ne descendra jamais

Iles couvertes de végétation

Iles tapies comme des jaguars

Iles muettes

Iles immobiles


Iles inoubliables et sans nom


je lance 

mes chaussures

par dessus bord car 

je voudrais bien aller jusqu'à vous


Feuilles de route


















il faudrait 
ne jamais cesser de dire 
ce que les hommes découvrent d’éblouissant 
quand ils rient  

leur ivresse ouvre 

une fenêtre 
de lumière donnant sur 

un monde 
criant de joie




































À vrai dire 

ce monde a tant d’éclat 
qu’ils en détournent vite les yeux 

une grande force 

est nécessaire à celui qui veut maintenir 
son attention fixée sur ce point 
de glissement vertigineux



***


découvrir le Beckett que ses amis ont bien connu : spirituel, toujours capable de rebondir, qui instinctivement opposait à l’adversité son humour et sa détermination à ne pas lâcher prise

tel est le portrait que James Knowlson donne de Samuel Beckett dans l’importante biographie qu’il lui a consacrée . 

Cette image change des austères photographies qui ont toujours été diffusées de l’auteur : regard d’aigle, visage anguleux et sévère, il rejoignait ainsi la réputation de ses pièces réputées difficiles d’accès, à l’opposé de l’hilarité facile du théâtre de boulevard. 

Pourtant, l’humour et le rire ont toujours jalonné le parcours de Samuel Beckett. 

Ainsi écrivait-il malicieusement dans l’essai qu’il a consacré à 25 ans dans sa langue maternelle à l’auteur français Marcel Proust : 

« On estimait guère le style de Proust dans les cercles littéraires français. Mais à présent qu’on le lit plus, on admet généreusement que sa prose aurait pu être encore bien pire qu’elle n’est » . 

Il est probable que Samuel Beckett découvre l’œuvre du philosophe Bergson à la même époque : James Knowlson relève une lettre de l’écrivain qui le cite, datée du 24 février 1931. 

Nous avons peu l’habitude d’étudier les plus fameuses pièces de Beckett sous l’angle de l’humour et du comique, mais nous pouvons néanmoins nous demander si le théâtre, dans En attendant Godot et Fin de partie, ne lui a pas fourni vingt ans plus tard l’occasion d’appliquer (de détourner ?) les théories du rire que le philosophe français avait publiées en 1900 dans son ouvrage Le rire. 

Essai sur la signification du comique .

L’étude du rire de ces deux pièces se révèle alors d’une grande richesse.





























Isidore 

se montre critique 

à l'égard de certaines superstitions


ainsi 

il rejette 

la croyance selon laquelle la présence d'

une patte de tortue sur 

un bateau pourrait en retarder la course
























de même 

il nie tout pouvoir prédictif à l'astrologie 

et aux horoscopes 


ces horoscopes 

sont indéniablement 

contraires à notre foi et devraient être ignorés 

par les chrétiens


rapportant 

la pratique ancienne des augures

en vigueur dans la Rome antique Isidore la rejette 

en disant que 


ce 

serait 

un péché 

de croire que Dieu confierait ses conseils 

à des corbeaux























Etymologiarum libri viginti 

communément appelée 
Etymologiae ou Origines est 

une encyclopédie qu'Isidore de Séville 
560-636 a rédigée vers la fin de sa vie

l'ouvrage compte 20 livres et 448 chapitres 
soit environ 100 000 mots



































extrêmement populaire durant tout le Moyen Âge avec plus de 1 000 manuscrits conservés il sera encore réédité à la Renaissance où l'on compte plus de dix éditions entre 1470 et 1580


Même si Isidore était évêque le plan qu'il suit n'est en rien influencé par la religion 

Les sources consultées évaluées à 154 sont exclusivement latines mais puisent aussi bien chez les auteurs païens Aristote Virgile Cicéron Caton Varron Horace Catulle Juvénal Martial Ovide Suétone Salluste etc  que chez les chrétiens  Jérôme Cyrille d'Alexandrie Eusèbe de Césarée Théophile d'Alexandrie Hippolyte de Rome



L’étymologie est au cœur de la pensée pré-scientifique d’Isidore 

En cela ce dernier ne fait que s'inscrire dans une tradition très ancienne en vertu de laquelle l'étymologie livrerait le vrai sens d'un mot et révèlerait le caractère intrinsèque de ce qu'un mot désigne

Au IIe siècle av. J.-C. Apollodore d'Athènes et Apollodore d'Ixion ont écrit des traités sur la question

À Rome le savoir étymologique s'est développé en même temps que la compilation d'encyclopédies 

Varron en plus de ses travaux encyclopédiques a consacré plusieurs chapitres de son livre De lingua latina aux étymologies mais ceux-ci sont perdus et il est douteux qu'Isidore y ait eu accès

À l'exception de la médecine, on note, après le Ier siècle un déclin de la recherche originale à Rome et les ouvrages encyclopédiques s'intéressent davantage à définir les termes plutôt qu'à décrire les fondements théoriques des sciences ou le fonctionnement des techniques

S'appuyant sur des ouvrages antérieurs Isidore a ainsi accès surtout indirectement à des travaux qui peuvent remonter jusqu'à 800 ans avant lui
























les sept parties de la nuit


il y a 

sept parties de la nuit 

 

les Vêpres

le crépuscule

la contrition

l’intempestif, 

le chant du coq

les matines 

le dilucule


Isidore étymologies



























I

Vêpres


les vêpres 

sont ainsi appelées de l’étoile occidentale

qui suit

immédiatement 

le coucher du soleil et précède 

l’obscurité 

qui suit


Les vêpres 

sont le coucher de soleil de l’Occident















qui est annoncé depuis plus d’un siècle et qui est donc maintenant définitivement accompli. 

Nous sommes donc dans l’obscurité qui suit le coucher du soleil, dont le crépuscule est la première figure. 

Il est remarquable que depuis que Spengler a établi son diagnostic irréfragable, pas un seul lecteur intelligent n’en ait contesté la validité. 

Le sentiment que l’Occident était mûr pour le coucher du soleil était alors comme aujourd’hui un sentiment répandu, même si, alors comme aujourd’hui, nous prétendons que tout continue comme avant. 

Penser la fin, et même être capable de la représenter, est en effet une tâche difficile, pour laquelle nous manquons de termes adéquats. 

Les anciens et les chrétiens des premiers siècles, qui s’attendaient à une fin du monde imminente, bien qu’incalculable, ont imaginé une catastrophe sans précédent, après laquelle un monde nouveau — un nouveau ciel et une nouvelle terre — commencerait. 

Le fait est que penser la fin comme un événement ponctuel, après lequel tout — même le temps — cesserait, offre si peu à la pensée, que nous préférons imaginer sans nous en rendre compte une sorte de temps supplémentaire, dans lequel nous — qui nous le représentons — ne sommes pas là. 

Spengler, quant à lui, envisageait une morphologie de l’histoire, dans laquelle les civilisations et, dans le cas exemplaire, l’Occident, dont la disparition coïnciderait "avec une phase de l’histoire s’étendant sur plusieurs siècles et dont nous vivons actuellement le début". 

L’hypothèse que je voudrais suggérer est que l’Occident inclut le coucher du soleil non seulement dans son nom, mais aussi dans sa structure même — qu’il est, c’est-à-dire, du début à la fin, une civilisation vespérale.


Les vêpres, l’étoile de l’Occident, continuent de briller tout au long de la nuit que nous croyons traverser et dans laquelle nous vivons plutôt ; le coucher du soleil — être à la fin à tout moment — est la condition normale de l’homme occidental. 

C’est pourquoi sa nuit n’attend ni le dilucule ni l’aube. 

Mais le coucher de soleil, cette crise sans fin qu’il poursuit et utilise comme une arme fatale qu’il tente par tous les moyens de dominer, lui échappe et finira par se retourner, comme elle le fait déjà, contre lui. 

La sécurité est devenue son mot d’ordre car l’Occident ne se sent plus en sécurité depuis longtemps.





















II

Le crépuscule


le crépuscule 

est 

une lumière douteuse

creperum signifie en fait

être dans le doute

c’est-à-dire 

entre la lumière et les ténèbres




















Isidore copie un passage du traité de Varro sur la langue latine, où l’on peut lire que "les choses que l’on dit être des creperae sont douteuses, tout comme au crépuscule on ne sait pas si c’est encore le jour ou déjà la nuit". 

Nous sommes depuis longtemps dans le crépuscule, nous sommes depuis longtemps incapables de faire la différence entre la lumière et les ténèbres, c’est-à-dire entre la vérité et le mensonge. 

Car ceux qui ne savent plus où ils en sont, ceux qui sont dans le doute entre le jour et la nuit ne savent même plus ce qui est vrai et ce qui est faux, et c’est ce doute qu’il faut entretenir à tout prix dans les esprits et les âmes. 

En ce sens, le crépuscule est devenu un paradigme de gouvernement, peut-être le plus efficace, qui mobilise l’appareil des médias et de l’industrie culturelle à son service. 

Ainsi, une société entière vit dans le crépuscule, dans le doute sur la lumière et l’obscurité, sur le vrai et le faux — jusqu’à ce que le doute lui-même se consume et disparaisse et qu’un mensonge répété à tel point qu’on ne peut plus le distinguer de la vérité établisse sa domination désespérée dans tous les domaines et dans tous les ordres. 

Mais une vie qui s’obscurcit dans le mensonge et se ment constamment à elle-même détruit ses propres conditions de survie, n’est plus capable de percevoir la lumière, pas même la "faible lueur" d’une allumette frottée dans la nuit. 

Même ceux qui pensaient régner sur le crépuscule ne savent plus ce qui est vrai et ce qui est faux, où sont les ténèbres et où est la lumière ; et même si quelqu’un persiste à témoigner de la lumière, de cette lumière qui est la vie même des hommes, ils ne peuvent l’écouter. 

Et si le mensonge devenu absolu est cette condition dans laquelle l’espoir n’est plus possible, notre temps vespéraux et crépusculaire est à tous égards désespéré.






















III

Contrition


conticinium

c’est quand tout le monde est silencieux


conticiscere signifie en fait 

se taire



Pourquoi avez-vous gardé le silence ? 






















Que les temps étaient sombres, que le crépuscule régnait partout, ne suffit pas à vous justifier. 

Pourquoi avez-vous gardé le silence ? 

Même si vous ne pouviez plus distinguer la lumière de l’obscurité, vous auriez dû au moins le dire, vous auriez dû au moins crier dans le crépuscule, à l’heure incertaine entre le chien et le loup. 

Le vôtre n’était pas le silence de celui qui sait qu’il ne peut pas être entendu, de celui qui, dans le mensonge universel, a quelque chose à dire et qui, par conséquent, s’avance et se tait. 

Le vôtre était le silence complice de ceux qui se taisent dans la nuit parce que c’est ce que tout le monde fait. 

C’est vrai", direz-vous, "c’était injuste, mais je me suis tu parce que tout le monde se taisait".

Pourtant le mensonge a parlé et tu l’as écouté. 

Et votre silence a également couvert la voix de ceux qui ont pourtant essayé de parler, de sortir la troisième partie de la nuit de son mutisme.























IV

Intempestif


l’intempestif 

est 

un moment de la nuit 

qui se tient au milieu et qui est inopérant 

quand aucune action n’est possible et que toutes choses 

sont assoupies dans le sommeil

















car le temps n’est pas intelligible en lui-même mais seulement à travers les actions des hommes

le milieu de la nuit manque d’action. 

intemporelle est la nuit inactive presque intemporelle c’est-à-dire sans l’action par laquelle le temps est connu 

c’est pourquoi on dit  

tu es venu à contretemps


Le temps que nous mesurons si soigneusement n’existe pas en soi, il devient connaissable, il devient quelque chose que nous ne pouvons avoir que par nos actions. 

Si toute action est suspendue, si plus rien ne doit se passer, alors nous n’avons plus de temps, consignés dans la fausse immobilité d’un sommeil sans rêves ni gestes. 

Nous n’avons plus le temps, car dans la nuit dans laquelle nous sommes plongés, le temps nous est devenu inconnaissable, et les puissances du monde nous maintiennent par tous les moyens dans cette nuit intempestive, "presque sans temps, c’est-à-dire sans l’action par laquelle le temps est connu". "Presque" intemporel, car le temps linéaire abstrait — le temps chronologique qui se dévore lui-même — est effectivement présent, mais par définition nous ne pouvons pas l’avoir. 

C’est pourquoi nous devons construire des musées dans lesquels nous pouvons mettre le passé et, comme c’est de plus en plus le cas aujourd’hui, même le présent.

Ce qui manque, c’est le kairos, que les anciens représentaient comme un jeune ailé courant en équilibre sur une sphère, sa nuque chauve ne laissant aucune prise à ceux qui tentent de l’attraper sur son passage. 

Il a une épaisse mèche sur le front et tient un rasoir dans sa main. 

Saisir l’instant n’est possible que pour la personne qui se dresse soudain devant lui, qui, d’un geste décisif, le saisit par l’avant-bras et arrête sa course irréelle. 

Ce geste est une pensée, dont le but est de saisir dans la nuit le temps qui manque. 

Son geste est intempestif, car il arrête et interrompt à chaque fois le cours du temps. 

D’où la conclusion inattendue : 

"vous êtes venus de manière intempestive (intempestivum venisti)".

En retournant l’intempestivité contre elle-même, la pensée arrête et surprend le temps dans la nuit "presque intemporelle". 

Et ce geste de la pensée, tranchant comme un rasoir, est l’action politique primordiale, qui ouvre la possibilité de toutes les actions au moment même où, au milieu de la nuit, toute action semblait impossible.






















Chant du coq


Gallicinium


est appelé ainsi 

parce que 

les coqs 

annoncent la lumière






















Le chant du coq n’annonce pas l’aube. 

Le sien — si vous écoutez bien — est le cri douloureux de celui qui veille dans la nuit et qui, jusqu’au dernier moment, ne sait pas si le jour viendra. 

C’est pourquoi son chant — ou plutôt son cri — s’adresse précisément à nous, qui comme lui veillons dans l’obscurité et comme lui demandons : "où est la nuit ?". 

Le cri du coq n’est, comme le nôtre, qu’une sonde lancée dans l’obscurité, non pas pour en mesurer les profondeurs — ce serait impossible — mais pour soutenir et presque calibrer notre éveil, dont nous ignorons la durée. 

Et en cela, il y a quelque chose comme une petite lumière, une étincelle dans l’obscurité.




















VI

Matines


matines 

se situe entre la disparition de l’obscurité 

et la venue de l’aube


on l’appelle matines 

parce que c’est l’heure du 

matin naissant



















Entre l’obscurité et la lumière. 

Comme les vêpres étaient entre la lumière et l’obscurité. 

Inchoante mane, le matin naissant :

mane est le neutre de l’adjectif manis, qui signifie "bon" et qui, appliqué au temps, signifie "tôt". 

Le matin est par excellence "la bonne heure", tout comme les Grecs appelaient la première lumière "bonne" (phos agathos). 

La maturité est ce qui se passe au bon moment et Matuta, la déesse du matin, était pour les Latins par excellence la bonne déesse. 

Matutino est la pensée dans sa naissance, avant qu’elle ne se fige dans la ronde des formules et des mots d’ordre. 

Il vaut mieux ne pas être pressé le matin, s’attarder à la bonne heure, lui donner tout le temps dont elle a besoin. 

C’est pourquoi tout dans notre monde conspire à raccourcir la bonne heure et à supprimer le temps du réveil. 

Parce que le réveil est le moment de la pensée, qui oscille entre l’obscurité et la lumière, entre le rêve et la raison. 

Et l’on essaie par tous les moyens d’éloigner le temps de la pensée — de l’éveil — de sorte qu’aujourd’hui beaucoup sont éveillés, mais pas éveillés, brillants, mais pas lucides. 

En un mot : 

prêts à servir.



















VII

Dilucule


Dilucole

presque petite lumière du jour 

naissante


c’est 

l’aube 

qui précède 

le jour


cette 

petite lumière

nous ne pouvons que l’imaginer pour l’instant 
























Le diluculus, l’aurore, c’est l’imagination qui accompagne toujours la pensée et l’empêche de désespérer même dans les moments les plus barbares et les plus sombres. 

Non pas parce que "de nombreuses aurores doivent encore briller", mais parce que nous n’attendons plus aucune aurore. 

Complies, complètes est la dernière heure canonique, et pour nous chaque heure est complies, est la dernière heure. 

En elle, les sept parties de la nuit coïncident, elles sont en vérité une seule heure. 

Et celui pour qui chaque instant est le dernier ne peut pas être capturé dans les appareils du pouvoir, qui ont toujours besoin d’assumer un avenir. 

Le futur est le temps du pouvoir, compieta — la dernière heure, la bonne — est le temps de la pensée.


16 septembre 2022

Giorgio Agamben






















Bonne nouvelle

Dans la situation morose dans laquelle nous nous trouvons, il y a parfois de bonnes nouvelles. 

L’une d’entre elles est pour moi la décision de la presse dite mainstream ("grand public") de ne pas chroniquer mes livres et de ne mentionner mon nom en aucune façon. 

Que mon nom apparaisse sur ces pages qui ont montré leur servilité au cours des deux dernières années serait une cause de malaise pour moi et je ne peux qu’être reconnaissant aux journalistes pour leur décision. 

En effet, l’attitude des médias au cours de ces deux années restera comme l’une des pages les plus honteuses de l’histoire de notre pays. 

Lorsqu’un jour les historiens enquêteront sur ce qui s’est passé, les médias figureront en bonne place parmi les complices de crimes politiques dont on ne pourra peut-être mesurer toute l’ampleur qu’alors. 

La responsabilité des journalistes apparaîtra alors sans excuses possibles, qui, comme ce fut le cas pendant les vingt ans de la période fasciste, savaient et pourtant obéissaient sans discuter aux ordres de leurs rédacteurs en chef. 

Pourquoi ont-ils gardé le silence ? 

Pourquoi ont-ils obéi ?


12 septembre 2022

Giorgio Agamben
























philosopher 

c'est renouer avec l'enfance de l'esprit  


un monstre 

qui n'en finit pas de commencer 

mais jamais par le commencement

toujours par le milieu




















la philosophie présuppose 

que l'esprit des hommes ne leur est pas donné 

comme il faut 

il doit être ré-formé, 

ou formé comme celui d'

un enfant



le monstre des philosophes

c'est l'enfance


en venant 

aider l'esprit en attente à s'accomplir 

le maître 

se forme lui-même

il renoue avec cette saison d'enfance 


il faut toujours recommencer

non pas généalogiquement 

le monstre enfant n'est pas le père de l'homme 

mais au milieu du cours 

de l'esprit


enseigner 

c'est désapprendre ce qu'on sait


le maître ne maîtrise pas


en interrogeant 

un sujet

il s'interroge lui-même


il ne puise pas dans 

un corps de savoir

il pratique 

un exercice 

de déconcertation par rapport au texte


il ne fait que 

re-commencer à lire 

il écoute


il faut endurer 

l'enfance de la pensée  

une pensée 

d'abord inconsistante

une non-pensée

la mauvais langue de l'enfance


un travail a cours ici et maintenant sans méthode sans stratégie sans style  On n'apprend pas la philosophie dit Kant on apprend à philosopher et cela ne peut pas se faire dans la langue du monde vitesse jouissance narcissisme compétitivité réussite accomplissement 


cela se fait 

dans l'idiome philosophique auquel 

le monde résiste


l'
élaboration philosophique 
est 

une anamnèse


vouloir 

séduire les enfants par des simplifications ou des gadgets 

est pire que le mal 

c'est 

un échange de dupes 

leur séduction contre 

une sagesse qu'on n'a pas

















Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

Libellés

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L.R.des Forêts L.S L'EI La Croix La parole de l'autre La vie de la montagne labyrinthe lac Lacs LADR Laforgue Lagopède LALELES Lamantin LAME Lapiaz Laporte Roger Larry Eigner latin Laugier Laurent Margantin LBA LCC LCD LCDI LCDP LCI LCR LCS LDB LDLH LDMC LDR LDS LDV Le Clézio Le Livre Le poème LEC LECDF LECLA Lectures LEE Lee Ufan légende Leibniz Leibovici Leili Anvar lensball lepoète Les eaux Les empereurs Les fils Les oiseaux lesoi Lespiau Lessing Lettres Lev Rubinstein Lex1 lex2 lex3 lex5 lex7 lex8 Lexie LFDH LFDLP LFDP LFDRT LFMR LFQ LGD LGDFASP LGDLM LGDP LGPDB LGS LGTDLP LGVDLH LHDD LHS lieux Lieux-source Ligne7 lignes Lionel André éclats Lionel André éditions Lionel André encres Lionel André photographies Lionel André randonnées LIQV Lisa Cairns listes livrelit LJDP LLDLI LLDME LLDO LLDP LLDQ LLL LMDLE LMDM LMV LO LOAN LODL LOGOS lois London Lorand Gaspar Lorenzo Menoud Louise Bourgeois Louise Glück LPC LPDLE LPDP LPI LQDLE LRDD LRDT LSDA LSDS LSDV LSMT LTDS LTO LUELADC Lune Lupasco Lus & Mus LV; LVB.TDSDC LVDDP LVDT LVESO LVLTDLO LVMDE Lyn Hejinian Lynn Schwartz M M.Caron M.Craig-Martin M.S.M M.Trinité Ma Macedonio Fernandez Machado Maestri Maggiore Maïakovski Mains maintenant Mais Mallarmé Malrieux Mandalas Mandelstam Manganelli Manifeste Manon mantra Manuel Joseph Manzoni Map Marchand Marcheurs Marelle Marie Martin Ziegler Marx Masao Yamamoto masque Massera Matinaux Matsui Matta-Clarck Matton Mauguin maximes MBK MBO MC McCord MCH MDC MDLADLE MDLF MDOU MEC Mécanisme Méditations Meillassoux Mélusine mémoire Memories Menus Meraviglia Merci Mercredi Mercure Merton Thomas messages Métamorphoses Métaphysique Métis Metro MFRC MG Michon micro microcosme mieux Millet Milton Mina Loy Misrahi Miura ori MJNYCR MK Monostiques Monosyllabes Montagnes et Glaciers Montagnes poèmes Montaigne Montale Monteiro Moore Morris mot mots Moving mp3 MPUSPM MSerres MTAS Murphy Murs et Fenêtres Muscle Musil Musique MWLG Mystères MZD N N.M Nabokov Nadja Nagori Nancy Napoli Narnia Nassim Haramein Nathaniel Tarn Nature Nauman NDBDP NDDP NDLT Neiges Neil Mills Nerval neuf Nice Niedecker Nietzsche Nirupana NLJNLH NOBUO noeuds Noguez Noir nOmbres Norge NOTEPAD Notes-Book Notes-Rapides Notifications NOUS Nouveautés Novae Novalis Novarina NP NPhS Nuages Nuits O.Pé objets Objets d'Amérique Oblomov Ockham Octaèdre ODIN ODSI œil OELDT Ogadine Olivier Cadiot OLR OM ON ondes Onfray onthologie Opalka Oph. 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SDM Sel selon SELP Seneca Sengaï SGM Shakespeare Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès SUBHDLH Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos Tchékhov TDQ TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tweets Typoésie u.p.d.d.v UCDD UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMP UN UNM unmot UPSA usura UVD V V.I. V.Kh V.P. 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