avec Socrate
le goût grec s’altère en faveur
de la
dialectique
que se passe-t-il exactement
avant
tout c’est
un goût distingué
qui est vaincu
avec la dialectique
le peuple arrive à avoir le dessus
avant Socrate
on écartait dans la bonne société les manières dialectiques
on les tenait pour de mauvaises manières
elles étaient compromettantes
on en détournait la jeunesse
aussi se méfiait-on de tous ceux qui présentent leurs raisons de telle manière
les choses honnêtes comme les honnêtes gens ne servent pas ainsi leurs principes avec les mains
il est d’ailleurs indécent de se servir de ses cinq doigts
ce qui a besoin d’être démontré pour être cru ne vaut pas grand-chose
partout où l’autorité est encore de bon ton partout où l’on ne raisonne pas mais où l’on commande le dialecticien est une sorte de polichinelle
on se rit de lui
on ne le prend pas au sérieux
Socrate fut le polichinelle qui se fit prendre au sérieux
qu’arriva-t-il là au juste
on ne choisit la dialectique que lorsque l’on n’a pas d’autre moyen
on sait qu’avec elle on éveille la défiance qu’elle persuade peu
rien n’est plus facile à effacer qu’un effet de dialecticien
la pratique de ces réunions où l’on parle le démontre
ce n’est qu’à leur corps défendant que ceux qui n’ont plus d’autre arme emploient la dialectique
il faut qu’on ait à arracher son droit
autrement on ne s’en sert pas
Maître Renard l’était
comment
Socrate
lui aussi l’a-t-il été
l’ironie de Socrate était-elle une expression de révolte
de ressentiment populaire
savoure-t-il en opprimé sa propre férocité dans le coup de couteau du syllogisme
se venge-t-il des grands qu’il fascine
comme dialecticien on a en main un instrument sans pitié
on peut avec lui faire le tyran
on compromet en remportant la victoire
le dialecticien laisse à son antagoniste le soin de faire la preuve qu’il n’est pas un idiot
il rend furieux et en même temps il prive de tout secours
le dialecticien dégrade l’intelligence de son antagoniste
quoi
la dialectique
n’est-elle qu’
une forme de la vengeance
chez Socrate