ouvrage culte pour les urbanistes et les architectes Walkscapes fait de la marche beaucoup plus qu'une simple promenade
pour Francesco Careri en effet l'origine de l'architecture n'est pas à chercher dans les sociétés sédentaires mais dans le monde nomade
la marche est esthétique elle révèle des recoins oubliés des beautés cachées la poésie des lieux délaissés
mais elle est aussi politique
en découvrant ces territoires qui sont à la marge et cependant peuplés elle montre que les frontières spatiales sont aussi des frontières sociales
ainsi s'ouvrent les derniers espaces de liberté de nos sociétés quadrillées et s'esquisse une tentative de réponse aux préoccupations de demain
comment réinventer la ville pour en faire
une terre d'accueil de l'altérité
?
publié en 2002 dans une version bilingue espagnol/anglais Barcelone Editorial Gili la traduction française de Walkscapes est bienvenue
l’auteur architecte et enseignant-chercheur italien est un membre fondateur du collectif Stalker-Observatoire nomade dont la mission est d’explorer les vides urbains la zone en les parcourant
dans la préface Gilles A. Tiberghien note avec justesse que cet ouvrage enracine les activités de Stalker dans le passé
Francesco Careri nous livre une histoire de la ville parcourue allant de Dada au Land art.
l’ouvrage s’adresse surtout aux architectes car l’auteur entend démontrer que marche et architecture sont solidaires
en se tournant vers la Préhistoire il définit la marche comme une forme symbolique avec laquelle le paysage est construit
le parcours est un archétype architectural
en établissant ce lien il souhaite élargir le champ disciplinaire de l’architecture et faire du parcours cet acte créatif primaire une ressource pour les architectes
invitation à repenser la ville et le rapport entre ses vides et ses pleins le livre de Francesco Careri est finalement une source d’inspiration et de réflexion pour tous ceux qui habitent et traversent l’espace urbain
on apprécie la mise en forme de cet ouvrage qui en reflète habilement le thème.
ici et là des pages grises contenant des documents divers, touchant à l’expérience des espaces parcourus, ponctuent le texte
le lecteur
peut ainsi lire
en suivant le cheminement narratif
ou
errer
à travers le livre