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Si la pensée est impersonnelle
c'est parce que le texte ne commence jamais.
Il est chaque fois la transformation d'un texte antérieur.
L'archéologie est interdite,
car nous sommes indéfiniment
renvoyés à un enchaînement sans fond.
Le texte ne se laisse pas contenir dans le fermoir du livre;
il contraint l'horizon à encadrer sa propre scène.
Entre le texte original et la citation,
il n'y a plus de distinction.
Un texte est la consumation
d'un autre texte qu'il a mis en mouvement.
Il commence par un double fond.
Cela vaut encore plus pour un livre :
un livre échoue dans le feu de la pensée.
Par des renvois infinis,
hétérogènes,
il entraîne dans un labyrinthe.
Il est une mise entre guillemets généralisée de la langue,
comme dit Sollers.
Le texte est insaisissable,
imprenable,
il est comme la tora ou Dieu :
on ne trouve son sens que dans le vide,
les blancs de l'écriture
IDIXA
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