d'habitude
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
d'habitude
avec la tête et la langue
Poète
je me suis fabriqué
une fenêtre
sans rien autour
Dehors
les hommes sont des passants
elle voudrait crier ...
je marche au petit bonheur
et rien ne
peut être
prévu
creux du cheminement...
lune flottant sur l'étang des carpes
son rouleau qui se déroule
le peu qui me reste
écrit au feutre rouge
mots
au point de me confondre
*
entre moi et l'océan
une coquille Saint-Jacques
je voudrais une explication
mais
le passage clique en un éclair
je suis mort de vanité
j'ai contracté un orgueil méprisant
j'ai suivi la route infernale
je suis sortie par la porte de la matrice
me voici tributaire d'une main étrangère
le solde de mes actes me lie
rien pour remplir mon ventre
je suis secoué comme le riz dans la poêle
*
de sa lutte avec la langue
elle sort complètement épuisée
l"épuisement renouvelle l'énergie
les contrecoups sont multiples
*
le seul bien qui me reste au monde
une série de lancers...
à présent
un arrêt serait préférable...
*
elles investissent le territoire
leurs empreintes sont observables
une intrusion sous-cutanée...
une plongée...
une performance...
les fleuves évidemment impassibles au cycle de l'eau
les demi-initiés
reconnaissant la non-réalité relative de l'univers
s'imaginent qu'ils peuvent défier ses lois
ce sont des sots insensés et présomptueux
qui vont se briser contre les écueils
et que les éléments déchirent
à cause de leur folie
le véritable initié
connaissant la nature de l'univers
se sert de la loi contre les lois
du supérieur contre l'inférieur
et par l'art de l'alchimie il transmute
les choses viles en des choses précieuses
c'est ainsi qu'il triomphe
la maîtrise
ne se manifeste pas par des rêves anormaux
des visions et des idées fantastiques
mais par l'utilisation des forces supérieures
contre les forces inférieures
en évitant les souffrances des plans inférieurs
en vibrant sur les plans supérieurs
la transmutation
non pas une négation présomptueuse
est l'épée du maître
*
il navigue
sur l'océan céleste
assis en paix
sur la proue de sa barque
quel jour était-ce
?
quelle heure était-il
?
quel temps faisait-il ce jour-là
cette nuit-là pleuvait-il
?
y avait-il du vent
?
poésie possible...
multitude de petites toiles d'araignée triangulaires...
ocre sombre...
brûlure compacte...
vers le ciel c'est la perfection...
feuillage par paquets...
mousse sur moitié supérieure...
branche couverte de...
autre poésie possible...
elle a toutes les formes...
elle a toutes les matières...
L' ORIENT
c'est l'âme Autre l'enfant
*
j'envoyais au diable les palmes des martyrs
les rayons de l'art
l'orgueil des inventeurs
l'ardeur des pillards
je retournais à l'Orient...
la sagesse première et éternelle
les philosophes
le monde n'a pas d'âge
l'humanité se déplace
simplement
Vous êtes en Occident
mais libre d'habiter dans votre Orient
quelque ancien qu'il vous le faille, -
et d'y habiter bien
ne soyez pas un vaincu
philosophes
vous êtes de votre Occident
*
L'Or en esprit
c'est l'argent-vif des philosophes
*
L'OR
se détruit par une eau qui est de sa nature parce que toutes les choses se détruisent par leur contraire l'or est tout feu et l'eau est le contraire du feu cette eau est le Mercure Hermétique