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Herta Müller
8.
Tressaillement du rasoir. Brûlure de la lame.
La phrase titre est reprise deux fois dans le livre. Une fois au début : « Le veilleur dit à voix basse, tout en mastiquant : « L’homme est un grand faisan sur terre. » Windisch soulève le sac et le pose sur son vélo. « L’homme est fort, dit-il, plus fort que les bêtes. » Une fois dans le dernier tiers : « Avec ses seuls yeux et sa pierre dans la poitrine, Windisch dit à haute voix : « L’homme est un grand faisan sur terre. »
9
Dans l’eau de pluie il y a aussi du vent.
Qui pousse des cloches de verre au travers des arbres.
Elles sont opaques, des feuilles tourbillonnent à l’intérieur.
La pluie chante.
Elle a aussi du sable dans la voix et des morceaux d’écorce.
Ce que Windisch entend, ce n’est pas sa voix.
Il sent que sa bouche est nue.
Ce sont les murs qui ont parlé.
*
Lecture en cinquante morceaux de
L’homme est un grand faisan sur terre
de Herta Müller,
Prix Nobel de littérature 2009.
Laurent Margantin
OO
Une multitude de tous petits morceaux
de papier qui sont posés partout,
sur les meubles,
sur les appuis de fenêtres,
au revers de certains meubles,
sur les tables,
des milliers et des milliers de mots,
de tailles un peu variables,
de la taille d’une épingle à nourrice ou un peu plus gros.
Ces mots sont découpés dans des journaux Roumains.
...
Elle a eu cette citation un peu étrange.
Je suis quelqu’un qui passe sont temps a tout découper.
Pierre Ménard
Liminaire