vendredi, octobre 10, 2025

le mot 

Mondō 

問答

vient du japonais et signifie littéralement  

question-réponse 

c’est un terme central dans la tradition 

zen  bouddhisme zen

















un  mondo zen est un dialogue bref et intense

entre un maître zen rōshi

et un disciple

il prend souvent la forme d’une question paradoxale suivie 

d’une réponse inattendue 

ou déroutante


le but n’est pas de donner une réponse logique mais de provoquer 
un éveil spirituel  satori ou de casser 
les habitudes mentales du disciple




un disciple demande 


Maître

quel est le sens ultime du zen ?

le maître répond 

le pin dans le jardin le vent dans les feuilles


ici
la réponse
 n’a pas de sens logique 
elle vise à faire dépasser la pensée 
rationnelle pour accéder à une intuition directe
de la réalité




le mondo n’est pas un échange intellectuel mais une expérience 
de présence et de vérité 
immédiate



rompre le raisonnement discursif

amener le disciple à la vacuité de l’esprit

éveiller une compréhension intuitive du réel


















Nietzsche décrit trois métamorphoses de l’esprit 


le chameau 

supporte les fardeaux du devoir et de la morale imposée


le lion 

se révolte et détruit ces valeurs en affirmant sa propre volonté


l’enfant

incarne la liberté créatrice 

il invente de nouvelles valeurs et dit oui à la vie



















ces trois étapes figurent 

le chemin vers le Surhomme Übermensch


l’homme doit d’abord obéir  chameau

puis se libérer lion

avant de créer enfant


Nietzsche montre ainsi que la vraie liberté n’est pas seulement de refuser les anciennes normes mais de devenir créateur de sens de vivre selon sa propre affirmation joyeuse de la vie





le chameau


ce qui est lourd 
Ainsi interroge l’esprit qui veut porter, 
et il se charge comme le chameau qui s’agenouille 
pour être bien chargé

le chameau cherche à porter le poids du monde, 
des devoirs et des valeurs 
héritées


le lion


mais dans le lieu le plus solitaire advient la seconde métamorphose : 
l’esprit devient lion, il veut conquérir sa liberté 
et être maître dans son propre désert


le lion se rebelle contre le 

Tu dois

et affirme sa propre volonté 

Je veux


l’enfant


mais dites-moi, mes frères, que peut faire l’enfant que ne pouvait faire le lion ? 
Pourquoi faut-il que le lion ravisseur 
devienne encore enfant ?

l’enfant est innocence et oubli un nouveau commencement un jeu 
une roue qui se meut d’elle-même, un premier mouvement 
un saint dire-oui 


l’enfant symbolise 

la liberté créatrice, 

la capacité de dire oui à la vie 

et d’inventer de nouvelles 

valeurs




























le vert touche le jaune

et naît le mauve 

preuve que la lumière rêve encore de se transformer


chaque couleur est une opération secrète

un passage du feu dans la transparence

elles ne se juxtaposent pas 

elles s’éprouvent.


l’alchimie des couleurs ne cherche pas l’or

mais l’instant où la matière devient vision



















rien n’est figé

la mobilité opère

les transformations sont en cours


chaque forme 

hésite avant de devenir

chaque ligne s’altère pour mieux apparaître

le monde se refait dans son propre mouvement

le repos n’est qu’un instant 

de passage

















présences éloignées

sentiers fragiles


un passage sans traces

un sourire sur le vent

sur le ciel ou sur l’eau


l’instant se déplie

léger et incertain

le regard suit ce qui n’appartient à rien

et pourtant s’inscrit dans la mémoire du monde

















la structure de l’allégorie est séquentielle

et narrative


elle avance par figures et correspondances

chaque image prépare la suivante

chaque fragment ouvre un détour


elle permet au langage de parler de lui-même

tout en disant l’autre

comme si en se dédoublant

le mot découvrait son ombre pensante




un signe

imperceptible

allume quelque chose

aux quatre points cardinaux


.


le rire

électrifié meurt au fond

d’


une allée vide


le vent s’y engouffre

comme pour raviver l’éclat éteint

mais rien ne répond

sinon le bruit sec d’un néon tremblant



















par le mot par commence ce texte

dont la première ligne dit la vérité


chaque lettre pèse son poids de présence

ouvre le chemin vers ce qui se devine

sans se nommer

sans se répéter



la fable inaugure

un discours et un dispositif textuel

















les personnages deviennent signes

les actions prennent valeur de symboles

le récit se déploie comme une mécanique visible

chaque élément fait sens et renvoie à l’ensemble
















souffle

entrer sortir


reprendre

souffle


perdre

souffle


cycle bref

pression relâchement


un battement d’air suffit

à rappeler la présence


















poésie

respirer

de niveau


chaque mot posé

comme une pierre stable


l’air circule entre les lignes


le sens se maintient

ni haut ni bas juste équilibre



la poésie se perd dans le sens horaire autour d’une poulie


le fil tourne

les mots suivent sans fin

chaque vibration ramène l’air

le mouvement garde son propre rythme

le sens glisse

suspendu




sept mots

un code

une énigme


le rien se tient dans une amande


silence concentré

coquille fermée

le vide contenu prêt à s’ouvrir

à révéler l’invisible





















qui nous menacent

la mer

les mains ouvertes


le vent soulève des fragments d’écume

le ciel se contracte autour du sel

rien ne s’oppose 

tout approche



le vent effleure les roches et les herbes qui plient sans résistance































l’angle de repos

  vertical

premier mouvement


la matière hésite

une chute minuscule s’amorce

le centre glisse

et tout reprend sa place comme si rien n’avait bougé



chaque pierre semble retenir le poids du temps





la page joue un rôle concret


surface de contact

interface entre le geste et la pensée

elle reçoit mesure enregistre

ni miroir ni abîme

simple plan d’opération où le sens se dépose


le corps est pour moi un terme d’écriture


il trace

il interrompt

il corrige

chaque mouvement inscrit une phrase que la peau retient

l’encre

la respiration le rythme  même source



écrire revient à mesurer 

la distance entre la main et le monde







on écrit d'après des lectures 

et aussi 

des pulsions





































la voix s’efface


dans le bruit indécis et insistant

mots qu’il ne prononce pas


il reste immobile

le souffle régulier

la pièce presque vide

un verre sur la table

la lumière change de place

le bruit continue


immensité vide le ciel est inchangé






















elle élabore les données

écran allumé 

signaux faibles aucune émotion détectée

illisible la marque des géométries pulsionnelles


flux calcul

silence des formes


les gestes se répètent

la surface enregistre sans mémoire


les nuages glissent lentement sans bruit comme 

des souvenirs suspendus




déplacements nocturnes elle évalue les écarts 

entre le signal et sa trace

entre le corps et son image

les chiffres varient l’ombre reste stable

aucune donnée manquante seulement le bruit du système



les cimes des montagnes se détachent nettes 

dans la clarté diffuse



















une épiphanie est la manifestation spirituelle 

d’un objet ou d’un moment du quotidien


la soudaine révélation de son sens profond



quelques 
exemples célèbres 
d’épiphanies joyciennes


Stephen Dedalus dans Portrait de l’artiste en jeune homme

Stephen observe une jeune fille se baignant dans la mer

son attitude sa grâce naturelle deviennent pour lui 
une vision absolue 
de la beauté

ce moment le conduit à comprendre sa vocation d’artiste

c’est l’épiphanie fondatrice du roman

































Lily la servante dans The Dead Dubliners

au début de la nouvelle une conversation banale avec Lily fatiguée et blessée révèle à Gabriel Conroy l’écart entre sa position sociale et le monde réel des autres

une petite fissure dans sa suffisance
un début d’éveil



Gretta sur l’escalier dans The Dead  la fin
 
Gretta écoute une chanson et se souvient d’un amour perdu Michael Furey mort pour elle
Gabriel son mari la regarde et comprend soudain la profondeur du passé 
de l’amour et de la mort

c’est la plus célèbre épiphanie de Joyce 
 
la neige tombant sur toute l’Irlande devient symbole 
d’unité entre les vivants 
et les morts



Araby Dubliners
 
un jeune garçon exalté par l’idée d’offrir un cadeau à la fille qu’il aime arrive trop tard à la foire
dans la lumière qui s’éteint il comprend soudain 
la vanité de son désir

la révélation du désenchantement 
une épiphanie négative




Eveline  Dubliners

Eveline prête à fuir avec son amant
reste pétrifiée au moment de partir

épiphanie de la peur 

elle comprend, dans un instant, qu’elle ne peut
échapper à sa vie.


l’épiphanie joycienne 

une révélation spirituelle à travers le banal
une expérience du quotidien devenue transparente à l’absolu
une esthétique du détail 

dans le réel le plus humble, 
Joyce trouve une présence du mystère




*




l’épiphanie n’est pas 
un miracle

elle est le murmure du monde 
lorsqu’il se découvre 
à lui-même



dans un éclat de vitre
dans un mot mal prononcé
dans le pas hésitant d’une servante

l’univers soudain se reconnaît

le banal se fissure
et par cette fêlure passe la lumière

tout devient signe 

le vent la poussière
un rire étouffé 

et moi
témoin de l’instant

je comprends que le divin 
se cache dans la chair des choses












































le regard suit l’horizon qui se perd dans une brume légère


l’infini ne se montre jamais directement


il se glisse dans le fini

le traverse comme une lumière à travers 

un cristal imparfait


ce qui est limité devient son miroir

un geste 

une pierre

un souffle d’air   voilà ses portes

















l’infini se révèle en se cachant

son éclat est supporté par la fragilité même des choses


le plus petit contient le tout

ce qui s’achève ouvre

ce qui disparaît révèle


ainsi le monde n’est pas un obstacle au divin

mais son mode d’apparition discret



au loin 

une rivière trace son chemin sans se presser

reflétant la lumière pâle
















sans titre

10 octobre 1910


sur la cime solitaire l'aspect du pin solitaire 

déjà découpé sur l'orbe rouge avec tout son relief


il fut un romancier japonais majeur explorant  la psychologie 

l’isolement et les tensions entre tradition et modernité


suivons des yeux l'oiseau le ciel est sans limites 

scrutons les nuages la voie n'a pas de fin





sans titre

10 octobre 2025


la brise effleure mon visage

chaque montagne se fond dans l’autre 

le silence pèse comme une immensité à portée de main 

l’horizon se déplie en spirales lentes que le regard ne peut saisir


le ciel demeure vaste et inchangé

le vide devient présence intense et palpable

l’âme se tait écoutant l’éternité contenue dans un souffle de vent
















 la cible des ... comme

retrouver la musique lente et méditative de Proust 
sa syntaxe en volutes sa façon d’éclairer le monde par comparaisons infinies
voici  une liste de 24 énoncés chacun commençant par 

comme 



comme un parfum qui revient avant qu’on se souvienne 
d’où il vient

comme la lumière d’un après-midi d’enfance qu’on croit reconnaître 
sur un mur étranger

comme un mot ancien qui s’ouvre soudain dans la bouche
chargé d’un passé que l’on n’a pas vécu





























comme un pas dans le couloir d’une maison 
disparue

comme un verre d’eau qui garde le reflet d’un ciel 
que l’on ne regarde plus

comme le silence après le départ d’un être aimé
plus éloquent que la parole

comme un livre refermé dont une page continue à battre 
sous la couverture

comme une porte qui se souvient du geste de la main 
qui l’a ouverte

comme un rayon de soleil sur une nappe déposant un peu d’éternité 
sur la banalité du repas

comme le goût d’un fruit qui ramène tout un été 
dans la bouche

comme un visage entrevu dans un miroir de train 
et qu’on croit avoir aimé

comme le vent dans les rideaux  la respiration 
invisible du temps

comme la poussière sur un cadre, souvenir de ce qui 
n’est plus regardé

comme un nom prononcé par hasard et qui fait 
trembler le présent

comme une chambre d’hôtel où l’on croit avoir 
déjà dormi

comme une photographie effacée qui retient encore 
la chaleur d’un regard

comme une pluie qui tombe avec la même lenteur que 
le souvenir revient

comme le tic-tac d’une horloge qui continue 
sans témoin

comme la mer qui efface chaque empreinte sans jamais 
cesser de recommencer

comme un sourire entre deux 
absences

comme une lettre retrouvée dans un livre où l’on reconnaît 
l’écriture d’un autre soi

comme un parfum sur une écharpe oubliée prolongement 
d’un corps passé

comme une lampe qu’on éteint, laissant derrière elle 
un cercle de mémoire

comme un rêve dont on se réveille en ayant l’impression 
d’avoir vécu une autre vie




*



fragment continu 
entièrement dépouillé de ponctuation 

comme si 
la pensée se déployait en un flux de conscience pur 

de la continuité des instants

comme un parfum qui revient avant qu’on se souvienne d’où il vient comme la lumière d’un après-midi d’enfance qu’on croit reconnaître sur un mur étranger comme un mot ancien qui s’ouvre soudain dans la bouche chargé d’un passé que l’on n’a pas vécu comme un pas dans le couloir d’une maison disparue comme un verre d’eau qui garde le reflet d’un ciel qu’on ne regarde plus comme le silence après le départ d’un être aimé plus éloquent que la parole comme un livre refermé dont une page continue à battre sous la couverture comme une porte qui se souvient du geste de la main qui l’a ouverte comme un rayon de soleil sur une nappe déposant un peu d’éternité sur la banalité du repas comme le goût d’un fruit qui ramène tout un été dans la bouche comme un visage entrevu dans un miroir de train et qu’on croit avoir aimé comme le vent dans les rideaux respiration invisible du temps comme la poussière sur un cadre souvenir de ce qui n’est plus regardé comme un nom prononcé par hasard et qui fait trembler le présent comme une chambre d’hôtel où l’on croit avoir déjà dormi comme une photographie effacée qui retient encore la chaleur d’un regard comme une pluie qui tombe avec la même lenteur que le souvenir revient comme le tic-tac d’une horloge qui continue sans témoin comme la mer qui efface chaque empreinte sans jamais cesser de recommencer comme un sourire entre deux absences comme une lettre retrouvée dans un livre où l’on reconnaît l’écriture d’un autre soi comme un parfum sur une écharpe oubliée prolongement d’un corps passé comme une lampe qu’on éteint laissant derrière elle un cercle de mémoire comme un rêve dont on se réveille en ayant l’impression d’avoir vécu une autre vie comme si la mémoire respirait encore dans les objets muets comme le temps qui ne passe pas mais se replie en soi-même comme une pensée qui revient sans mot mais avec sa lumière comme une ombre qui sait mieux que nous où nous avons été comme un instant qui se reconnaît dans un autre à distance d’années comme si la vie au fond n’était qu’un seul souffle découpé en apparences comme la musique d’une phrase qu’on entend avant de la comprendre comme une larme suspendue au bord de l’éternité comme la vérité qui se dissimule sous le voile du familier comme un regard qui survit à son visage comme le passé tapi dans chaque geste du présent comme une fenêtre ouverte dans un rêve le réel entre timide comme un silence plus éloquent que mille souvenirs comme la beauté toujours au bord de se dissoudre dans la fatigue du monde comme si chaque seconde contenait toutes les autres en secret comme la trace d’un mot sur une page qu’on a voulu effacer comme la paix qui suit l’épuisement du désir comme un fil de lumière entre deux époques de soi comme une chambre vide qui continue à penser à celui qui y dormait comme le battement d’un cœur qui se souvient d’un autre cœur comme une main posée sur la vitre du temps comme la joie indissociable de sa disparition comme un miroir où ce n’est plus soi qu’on reconnaît mais le passage comme si à la fin rien n’avait eu lieu sinon le frémissement d’être





























un rêve d’encre et d’obsidienne


64 

images surréalistes dans l’esprit d’André Breton 
entre illumination convulsive hasard objectif et rêve lucide
chaque image est une porte d’accès 
à l’inconscient




1. Un parapluie ouvert sous une cascade de plumes.

2. Un cœur battant suspendu à un fil de télégraphe.

3. Des yeux plantés dans le sable comme des coquillages

















4. Un escalier qui descend vers le ciel.

5. Une main d’enfant qui tient un éclair.

6. Une montre qui pleure du lait.

7. Une table qui rêve d’être un oiseau.

8. Des poissons lisant des journaux au fond d’un puits.

9. Une clé qui ouvre la mer.

10. Un violon rempli de lucioles.

11. Des chaises qui poussent dans un verger.

12. Une femme marchant sur des miroirs liquides.

13. Un œil couché dans une fleur de pavot.

14. Un alphabet sculpté dans la neige.

15. Un chat qui fume des nuages.

16. Un train qui sort d’une bouche endormie.

17. Un parapet couvert de visages oubliés.

18. Des statues qui tournent la tête au passage du vent.

19. Une pomme faite de rires.

20. Une porte battante entre deux rêves.

21. Des arbres coiffés de lampes.

22. Un insecte en prière devant un dé à coudre.

23. Une horloge de verre remplie de papillons.

24. Des cendres qui se souviennent du feu.

25. Un homme qui verse de la pluie dans une tasse.

26. Une horloge arrêtée sur le battement d’un cil.

27. Des visages dessinés dans la buée des étoiles.

28. Une rivière qui chuchote des noms oubliés.

29. Un cheval de sel au galop sur la mer.

30. Un miroir qui respire.

31. Des gants posés sur une bouche close.

32. Une échelle appuyée contre la lune.

33. Un corbeau qui écrit des poèmes avec son ombre.

34. Des lampes suspendues à des fils de pluie.

35. Un livre ouvert dont les pages volent vers le nord.

36. Une voix enfermée dans une boule de cristal.

37. Un lit où dorment des saisons.

38. Des dés lancés par un squelette souriant.

39. Une larme gravée sur un galet.

40. Un baiser imprimé dans la glace.

41. Une valise pleine d’ailes d’insectes.

42. Un soleil enfermé dans une bouteille de vin.

43. Des pierres qui respirent au crépuscule.

44. Une ombre qui s’échappe de sa propriétaire.

45. Une pendule suspendue à un fil d’araignée.

46. Un chapeau posé sur un volcan endormi.

47. Des doigts qui écrivent seuls sur la table.

48. Une bouche qui souffle des bulles de lumière.

49. Une lanterne pleine d’eau.

50. Des cloches sous-marines sonnant le souvenir.

51. Une lettre jamais envoyée, écrite en pollen.

52. Une vague qui lit dans les lignes de la main.

53. Un visage cousu sur une étoffe de vent.

54. Un couteau planté dans un fruit de lune.

55. Une montre fondue au pied d’une montagne de sommeil.

56. Des pas imprimés dans la brume.

57. Une cage où dort le rire d’une femme.

58. Un œuf transparent où bat un nuage.

59. Un escalier en papier qui s’envole.

60. Un manteau fait d’ombres anciennes.

61. Des étoiles tombées dans une boîte d’allumettes.

62. Une plume qui écrit seule sur la mer.

63. Un oiseau de verre qui chante dans un crâne.

64. Un visage qui s’ouvre comme une porte sur le matin


*




un poème-collage surréaliste dans l’esprit des années 1930  
à la croisée d’André Breton Benjamin Péret et Paul Éluard
typographie aérée ruptures visuelles 
respiration du rêve


LE CABINET DU MATIN INCONNU


poème surréaliste en 64 images

















 I


Un parapluie ouvert sous une cascade de plumes.

Le sable regarde, les yeux y sont semés comme des graines.

Un escalier descend vers le ciel.

Une main d’enfant tient un éclair —

elle écrit le nom du vent.


II


Les montres pleurent du lait.

La table rêve d’être un oiseau.

Les poissons lisent le journal du silence.

Une clé tombe dans la mer,

et soudain l’horizon s’ouvre comme une cage.


III


Un violon rempli de lucioles joue dans la nuit d’encre.

Des chaises fleurissent au fond des vergers d’absence.

Une femme marche sur des miroirs liquides,

son pas réveille les alphabets endormis.


IV


Le chat fume des nuages.

Le train sort d’une bouche endormie.

Les statues tournent la tête au passage du vent.

La pomme éclate de rire,

et tout recommence à pousser.


V


Entre deux rêves, une porte bat.

Un insecte prie devant un dé à coudre.

L’horloge de verre bat d’ailes :

le temps se dissout en papillons.


VI.


Des cendres se souviennent du feu.

Un homme verse la pluie dans une tasse.

La rivière murmure des prénoms

que personne n’a jamais portés.


VII.


Le cheval de sel galope sur la mer.

Le miroir respire.

L’échelle s’appuie contre la lune.

Le corbeau écrit avec son ombre,

les lampes pendent aux fils de pluie.


VIII


Le livre s’envole pages vers le nord.

Une voix s’endort dans une boule de cristal.

Les saisons dorment en tas,

le rire s’accroche à la fenêtre.


IX


Un chapeau posé sur un volcan.

Des doigts écrivent seuls.

Une bouche souffle des bulles de lumière.

Une lanterne d’eau vacille 

le souvenir sonne sous la mer.


X.


Lettre de pollen jamais envoyée

Une vague lit dans la paume du vent.

Un couteau tranche le fruit de la lune.

La montre fondue s’endort

contre la montagne du sommeil


XI.


Des pas s’impriment dans la brume.

Le rire d’une femme dort en cage.

Dans un œuf transparent bat un nuage.

L’escalier de papier s’envole 

vêtu d’ombres anciennes.


XII.


Les étoiles tombent dans une boîte d’allumettes.

Une plume écrit seule sur la mer.

Un oiseau de verre chante dans un crâne.

Et le visage du matin s’ouvre,

comme une porte vers l’inconnu.




FIN

Le rêve ne se termine pas 

il change de place






















catalogue poétique du Cabinet des 26 Curiosités
chacune dotée d’un nom d’une origine et 
d’une vertu invisible



A — Automate de pluie

atelier d’un horloger mélancolique de Bruges 1732
fait pleurer les pierres sèches 
et reverdir les souvenirs

B — Boussole sans Nord

dérobée à un marin qui avait perdu le cap et trouvé l’amour
indique non la direction
mais le désir

C — Coquillage de silence

ramassé sur la grève du premier matin du monde
quand on y pose l’oreille le vacarme
intérieur s’éteint





























D — Dent de comète

restée plantée dans la nuit après la chute d’un astre
rend visible le feu caché 
en chaque chose

E — Encrier de nuit

trouvé sur le bureau d’un poète qui écrivait les ténèbres.
permet d’écrire ce qu’on n’ose pas 
dire au jour

F — Fragment de miroir oublié

miroir brisé dans une chambre d’hôtel désertée
révèle le visage que l’on avait 
avant la naissance


G — Gant du vent

arraché à la main d’un dieu du souffle.
fait danser les rideaux 
et les âmes

H — Horloge qui mesure le doute

conçue par un horloger sceptique du Jura.
ne donne jamais la même heure 
deux fois

I — Iris fossilisé

œil d’un ange minéralisé dans le quartz.
regarde au-delà du visible 
et reconnaît l’invisible

J — Jardin portatif

miniature offerte par un moine botaniste à la reine des vents
fait pousser des plantes du souvenir 
dans le cœur

K — Kaléidoscope des souvenirs d’autrui

fabriqué à Prague avec des éclats de mémoire
permet de voir la vie d’un autre 
en trois secondes

L — Livre qui respire

écrit sur un parchemin vivant
se feuillette tout seul la nuit cherchant 
son lecteur

M — Météore en cage

capturé lors d’une pluie d’étoiles au-dessus du Sahara.
donne des éclairs d’inspiration aux mains
qui la touchent

N — Noctilucie

poisson imaginaire né d’un rêve marin
illumine les cauchemars 
des enfants

O — Os de papillon

résidu d’un vol trop intense.
enseigne la fragilité du 
merveilleux

P — Pendule d’ombre

montre solaire construite pour la nuit
mesure le temps intérieur
celui qui ne passe pas

Q — Quatuor de pierres sifflantes

ramassées dans un torrent parlant
chante quand le vent s’accorde
à la solitude

R — Rose de cendres

fumée d’un incendie transformée en fleur
exhale la beauté du 
disparu

S — Sablier d’air

outil d’un horloger des nuées
rappelle que le temps n’a pas besoin 
de matière

T — Théière d’oubli

céramique venue d’un monastère du Népal trouvée tiède
apaise les blessures de la mémoire 
une gorgée à la fois

U — Urne d’échos

amphore découverte dans une grotte du Vercors
rend la voix aux 
absents

V — Valise de sommeil

restée sur un quai où nul train n’est jamais arrivé.
contient les rêves égarés 
des voyageurs

W — Wombat de cire

modelé par un taxidermiste mystique de Melbourne
inspire la patience 
éternelle

X — Xylophone de lumière

construit avec les rayons du matin.
fait danser les 
ombres

Y — Yatagan d’eau

forgeron soufi Damas XIIIᵉ siècle.
tranche le mensonge avec la douceur 
d’une vague

Z — Zéphyr en bocal

capturé à la pointe du Ventoux un soir d’équinoxe
souffle sur les âmes lourdes
et les allège


























voici

le bulletin météo du vendredi 10 octobre 2025 

pour la région de la Savoie


le temps est calme et majoritairement ensoleillé

des passages nuageux sont attendus en cours de journée

sans précipitations significatives


les températures maximales varient entre 

16 °C et 18 °C,

 tandis que les minimales sont comprises entre

6 °C et 8 °C

Météo Horizon


















aucune précipitation notable n'est prévue

pour la journée.


le vent est généralement faible

avec des rafales modérées possibles en fin de journée


l'humidité relative de l'air est modérée

sans conditions propices à la formation de brouillard


cette situation anticyclonique devrait persister

assurant 

une stabilité météorologique pour les prochaines 

24 heures




nuages légers passent

le vent secoue les branches 

silence du soleil
























randonnées en montagne ..... je me souviens ...

signe amical à Georges Perec


Je me souviens du bruit sec de mes pas sur les pierres 

chaudes

Je me souviens de l’odeur de la terre mouillée après 

l’orage

Je me souviens des fleurs violettes qui se penchaient 

au bord du sentier

Je me souviens du vent qui frappait mon visage 

en rafales glacées

Je me souviens de la lumière dorée qui filtrait 

entre les sapins

Je me souviens des nuages qui semblaient courir 

plus vite que moi

Je me souviens du goût de l’eau froide

dans mes mains

Je me souviens des pierres qui roulaient sous 

mes bottes mal assurées

Je me souviens des cris lointains d’un aigle 

planant dans le ciel

Je me souviens des myrtilles écrasées 

sous mes doigts

Je me souviens du silence soudain au sommet seulement 

troublé par le souffle du vent

Je me souviens des ombres des arbres qui 

dansaient sur la neige

Je me souviens des cailloux blancs qui scintillaient comme 

des étoiles sur le sentier

Je me souviens du froid qui mordait mes 

oreilles et mes doigts

Je me souviens des petites cascades qui 

chantaient en contrebas

Je me souviens de la fatigue qui rend chaque pas 

plus lourd mais plus vivant

Je me souviens du parfum de l’herbe sèche et 

du thym sauvage

Je me souviens des traces d’animaux dans la boue : 

lièvre renard marmotte

Je me souviens de l’ombre du nuage qui passait 

sur la vallée

Je me souviens des rochers moussus qui accueillaient 

mes mains tremblantes

Je me souviens du froid du matin et de la brûlure 

du soleil à midi

Je me souviens des fleurs jaunes qui semblaient 

sourire au vent

Je me souviens de la vue de la vallée comme un tapis 

de vert et d’argent

Je me souviens du parfum du bois et de la résine 

chauffés par le soleil

Je me souviens des cailloux qui glissaient sous mes pieds et du 

rire nerveux que cela provoquait

Je me souviens du bruissement des ailes d’un corbeau 

dans le ciel

Je me souviens des nuages qui se reflétaient 

dans les lacs alpins

Je me souviens de l’écho de ma voix qui rebondissait 

contre les parois rocheuses

Je me souviens des pauses sur les rochers les jambes 

pendantes dans le vide

Je me souviens de l’or des feuilles de bouleau 

dans la lumière du soir

Je me souviens de la brume qui montait des vallons 

comme un rideau vivant

Je me souviens des racines qui surgissaient du sol et 

des mains qui les agrippaient

Je me souviens du goût de pain sec et de fromage 

sur un banc de pierre

Je me souviens du bruissement des herbes

hautes sous le vent

Je me souviens du frisson dans le dos quand un nuage 

d’insectes passait

Je me souviens des marmottes sifflant 

dans les pentes rocheuses

Je me souviens du ciel immense si vaste qu’il semblait

absorber le monde

Je me souviens du silence après la tempête, lorsque tout sentait 

la pluie et le renouveau

Je me souviens des ombres qui s’allongeaient 

au fil de la descente

Je me souviens de la chaleur du soleil sur mon visage 

fatigué et heureux







Je me souviens de Georges Perec 

une liste de souvenirs personnels et collectifs chacun commençant par 

Je me souviens… 

le texte ne suit pas d’intrigue 
mais évoque des détails du quotidien des objets des gestes et des lieux

Perec transforme ces souvenirs ordinaires en poésie montrant que chaque petite chose peut révéler un monde de mémoire et d’émotion

















80 

fleurs de montagne 
où chaque nom latin devient une image
un souffle de couleur 
et de hauteur 

signe amical à Louis Zukofsky




Aconitum napellus  casque bleu des sommets gardien des vents

Aquilegia alpina  colombe suspendue entre ciel et pierre

Gentiana acaulis  bleu profond du silence alpin
















Gentiana verna  éclat printanier entre les neiges

Primula auricula oreille dorée des rochers

Primula minima petite étoile qui défie le froid

Dryas octopetala  neige vivante sous le soleil

Leontopodium alpinum  flamme blanche des hauteurs

Rhododendron ferrugineum  rouge du feu au creux des pentes

Rhododendron hirsutum  velours hérissé de lumière

Soldanella alpina clochettes bleues tombées du ciel

Soldanella pusilla  minuscule joyau des herbes humides

Campanula barbata  barbe d’argent sur rocher sec

Campanula morettiana  violet tendre qui s’accroche au vent

Campanula scheuchzeri  l’ombre d’un rêve sur pierre nue

Eritrichium nanum diamant bleu sur la cime

Saxifraga oppositifolia  pourpre obstiné fleur des fissures

Saxifraga paniculata  grappes blanches neige suspendue

Saxifraga aizoides  éclat froid des torrents

Saxifraga caesia bleu ciel accroché à la roche

Androsace alpina coussin de lumière sous le vent

Androsace helvetica  étoile alpine minuscule et fière

Caltha palustris soleil jaune des marécages alpins

Ranunculus glacialis or glacé entre les pierres

Ranunculus alpestris éclat vif sur tapis vert

Dianthus glacialis rose fragile de la neige

Dianthus alpinus souffle rose des hauteurs

Leucanthemopsis alpina  marguerite de givre

Arnica montana  flamme orange des prés d’altitude

Hieracium alpinum étoile dorée sur rocher noir

Hieracium aurantiacum  soleil de montagne au bord du vent

Hypericum montanum   lumière capturée dans la tige

Soldanella montana clochettes suspendues aux brumes

Primula elatior violet doux dans la vallée

Primula farinosa  poudre de lune sur herbe humide

Pulsatilla alpina clochette blanche au souffle du froid

Pulsatilla vernalis violet tendre du printemps alpin

Polygonum viviparum vie qui renaît dans les pierres

Gentiana lutea or vert de la racine amère

Gentiana punctata  pois de soleil sur fond bleu

Eritrichium callianthemum  éclat du ciel tombé sur terre

Campanula alpina  voile bleu au vent

Campanula scheuchzeri clochettes entre ombre et lumière

Saxifraga bryoides mousse florale sur rocher froid

Saxifraga trifurcata   triade rose de pierre

Androsace villosa coussin velu des hauteurs

Androsace chamaejasme étoile vivace dans les éboulis

Leontodon helveticus dent de lion sur prairie sèche

Leontodon hispidus  éclat jaune hérissé par le vent

Aster alpinus astre violet au cœur de la pierre

Aster amellus  bleu tendre des cimes

Gentiana verna bleu vif qui revient au printemps

Primula farinosa  poudre douce sur marais clair

Primula hirsuta   velours poilu sur rochers ardus

Dianthus carthusianorum   rose des murets ensoleillés

Dianthus deltoides triangle de fleurs fines

Ranunculus montanus  soleil de montagne sur herbe verte

Ranunculus acris or sauvage dans les vallons

Arnica chamissonis flamme douce des clairières

Hieracium pilosella  étoile de poils au vent

Hieracium aurantiacum orange vif contre le ciel

Corydalis solida violet tendre des sous-bois

Corydalis cava coupe violette des ombres

Viola biflora  double violet sur tapis vert

Viola calcarata  pied d’éperon dans la neige fondue

Viola cenisia   violet discret parfum du rocher

Silene acaulis   coussin rose minuscule et tenace

Silene vulgaris flamme blanche dans la vallée

Campanula scheuchzeri  bleu qui défie le vertige

Campanula rotundifolia  clochette ronde et légère

Saxifraga moschata  parfum de mousse et de pierre

Saxifraga longifolia   rosette allongée fragile étoile

Androsace lactea  blanc laiteux sous le vent

Androsace chamaejasme  étoile minuscule hardie

Gentiana alpina  bleu pur des roches enneigées

Gentiana clusii  éclat froid sous soleil d’altitude

Primula hirsuta velours discret entre pierres

Primula elatior   violet tendre des prés

Ranunculus glaber  jaune vif sur rocher lisse

Ranunculus pyrenaeus éclat solaire des montagnes sauvages







chaque nom latin est une étoile
chaque souffle de couleur un rayon tombé du soleil
tu es plus qu’une liste 
tu es un jardin suspendu dans l’air glacé
un alphabet secret de vie et de lumière

O liste poétique
ton pouvoir est de rappeler que la vie même fragile
s’élève et se maintient
qu’un souffle de beauté peut suffire
à illuminer les hauteurs les plus austères




marche des fleurs de montagne

cantos

je marche sur les cimes
et les fleurs s’inclinent devant mes pas
chaque souffle de vent les anime
chaque rayon de soleil les fait frémir
Aconitum napellus se dresse casque bleu des vents
gardien silencieux des vallées suspendues
Gentiana verna éclat du printemps
sourit dans les fissures de la pierre
comme un secret que le ciel a laissé tomber
Leontopodium alpinum flamme blanche
respire la neige et la lumière
je passe près de Soldanella alpina
ses clochettes tombent dans la brume comme des étoiles
et Androsace alpina me tend ses coussins velus
accueillant mes mains dans un souffle chaud de vie
les Saxifraga oppositifolia s’accrochent aux rochers
leurs pourpres ténus me murmurent la mémoire des glaciers
et Primula auricula oreille dorée des pierres
écoute mes pas avec attention
chaque fleur est un esprit
chaque pétale une voix,
chaque couleur une lumière dans le vent
je ne marche plus seul 
le monde entier respire à travers elles
le miracle et la pierre le souffle et la vie
s’unissent en une symphonie fragile
les collines deviennent des sanctuaires
les torrents des chants
et moi, marcheur je deviens écho
vibrant dans le silence des sommets
où les fleurs gardent la mémoire du monde
et m’enseignent le souffle éternel
je m’incline devant Viola calcarata
violet tendre du rocher humide
et Eritrichium nanum diamant bleu
me rappelle que chaque vie même minuscule
porte la lumière d’un univers
ainsi je marche
dans l’air pur et l’ombre des cimes
et chaque fleur devient personnage gardien souffle et lumière
et la montagne entière devient
un temple vivant où le monde miraculeux et le monde réel
respirent ensemble dans le vent






































quatre mondes



monde miraculeux

les pierres chantent

les rivières parlent en secret

 a lumière se plie pour inventer des formes nouvelles

chaque respiration est un miracle suspendu,

 chaque geste un éclat d’éternité



















monde naturel

les forêts respirent les océans bougent

les montagnes tiennent le ciel

le temps coule selon son rythme souverain

la vie naît lutte et meurt dans un équilibre fragile

chaque feuille 

chaque pierre 

chaque vent

est un mot du langage silencieux de la nature


empire des esprits

les pensées bâtissent des cités invisibles,

les rêves s’élancent comme des fleuves d’étoiles

les souvenirs et l’imagination gouvernent

dans une majesté silencieuse.

tout y vibre d’échos,

 l’invisible devient palpitation.


monde réel

le corps marche touche respire et ressent

chaque geste laisse une trace immédiate

chaque décision fait vibrer le monde visible

ici tous les autres mondes se croisent

se confrontent et se transforment

 dans la scène vivante de l’action et du devenir

















prologue


la montagne

dix ans de silence

le vent sculpte la solitude 

le cœur s’élève


le soleil se lève

l’ombre des dieux sur la pierre 

le temps est prêt




















la descente

descendre vers l’homme

porter le feu dans la foule 

l’écho de l’avenir


la mort de Dieu

Dieu est mort   le murmure

traverse l’ermite traverse

les âmes assoupies


le funambule

corde tendue au ciel

souffle  chute

la vie se tient fragile


surhomme annoncé

l’homme est à surmonter

créateur de sa mesure 

le futur attend


compassion

corps tombé dans la poussière

mais l’âme est libre 

Zarathoustra veille


l’éveil

le monde est prêt ou non

le vent souffle toujours

les valeurs se recréent





cantos du surhomme

dix ans de silence sur la montagne
le vent sculpte la solitude
le cœur s’élève comme un feu dans l’air pur
le soleil se lève
les ombres des dieux caressent la pierre
le temps lui-même s’incline
Zarathoustra descend
porter le feu aux hommes endormis
offrir ce qu’il a reçu dans la lumière du sommet
Dieu est mort 
murmure qui traverse l’ermite
traverse les âmes
fracas silencieux dans la ville assoupie
la foule regarde un funambule
corde tendue au-dessus du vide
un souffle fragile une chute inévitable
L’homme est à surmonter
dit Zarathoustra
créateur de sa mesure
architecte de ses valeurs
le futur l’attend dans le vertige
le corps tombe
mais l’âme se tient libre
le regard de Zarathoustra veille plein de compassion
le monde continue de tourner
le monde n’est pas prêt peut-être jamais
et pourtant le vent  toujours
les valeurs se recréent dans la lumière et la poussière
comme une promesse invisible qui se tient au creux du temps.
ainsi commence l’enseignement 
non par force
ni par loi
mais par éveil
par la conviction que l’homme peut devenir plus que lui-même
que le Surhomme est souffle mouvement  lumière





































fragmentaire
lumineux
fait d’images qui s’appellent plus qu’elles ne s’expliquent 
la poésie remplace le discours


cantos de l’air azur

les dieux flottent dans l’air azur
leurs corps sont des souffles leurs yeux des éclats d’été
ils ne parlent pas  ils se rappellent
sous eux les collines bougent lentement
les oliviers tracent des lignes de feu sur la terre claire
tout a été dit mais le vent recommence
les dieux flottent 
non au-dessus du monde
mais dans la transparence qui le relie
leur chair est faite d’équilibre
leur pensée d’écho.
un berger s’arrête lève la tête 
dans le ciel rien
mais son cœur se dilate 
les dieux passent, invisibles
dans la respiration du jour
leur parole est lumière
et la lumière ne dit rien d’autre que ceci 
tout est encore possible
les temples se sont effacés
mais le ciel demeure 
voûte d’oubli mémoire d’or
immobile et mouvante
les dieux flottent dans l’air azur
et le monde une fois encore
se souvient d’avoir été jeune





une incarnation poétique
les dieux quittent l’air azur et descendent dans la matière
dans la pierre dans la mer dans la chair humaine
leur lumière devient densité et la terre se souvient d’eux

cantos descente des dieux

les dieux descendent
non dans la foudre
mais dans la lenteur de la poussière
ils prennent forme dans la pierre
dans la veine du marbre dans le grain du sel
la mer les accueille
dans l' écume un visage oublié
leur parole s’épaissit
se fait argile
battement d’aile sous la peau du monde
ils goûtent la lourdeur
ils s’allongent dans le corps des hommes
cherchent à respirer à travers leurs rêves
un regard une main une brûlure 
ainsi se souvient le divin.
l’or devient sang
le souffle devient parole
et la parole  silence.
les dieux fatigués d’éther
savent que la terre est plus vaste
ils entrent dans la matière
comme on entre dans la nuit
pour y retrouver la lumière






*

je passe un pacte avec toi Ezra Pound…


comme on tend la main à celui qui taille la langue
dans la pierre vive du monde

je t’accorde ce que tu cherchais 


la parole nue
le mot qui tranche
le rythme qui ouvre
le souffle qui dévie les fleuves du sens

je passe un pacte avec toi


pour entendre dans chaque syllabe
le martèlement ancien
des civilisations dressées puis dissoutes

un pacte pour que la poésie


ne soit plus seulement écrite
mais refondue,
martelée,
re-naissante à chaque vers

toi qui disais make it new


permet que je fasse à mon tour
de la langue un outil d’aurore
et que le monde,
sous nos gestes mêlés,
retrouve un tranchant plus clair.

























coda  vers l’Un

quand toute chose s’accorde
le nombre se tait
il n’y a plus de proportion
tout est équilibre.
les formes se replient dans la clarté qui les portait
comme les vagues rentrent dans la mer
ce qui fut cercle angle spirale
devient pure vibration
le monde respire sans géométrie
la lumière n’a plus besoin de cadre
tout est juste,
parce que rien n’a plus à être mesuré
alors le divin n’est plus trace
ni règle ni loi 
mais présence
une présence sans contours
éternelle et mouvante
où l’œil le cœur et le monde
ne sont plus que la même lumière
et dans cette lumière
le nombre d’or s’efface
comme un sourire dans l’aube




























chant de la proportion divine

au commencement la lumière se chercha une mesure
elle voulut se connaître se poser se diviser pour mieux rayonner
alors naquit la courbe
et dans la courbe la loi
le monde se mit à respirer selon une tension d’or 
ni tout à fait droite ni tout à fait libre
juste l’inclinaison qu’il faut
pour que l’équilibre tienne dans le mouvement
les astres s’ajustèrent à cette respiration
les fleurs y plièrent leurs pétales
les vagues leur crête
et le corps humain son geste
tout devint architecture.
mais non pas d’angles et de calculs 
plutôt une architecture du souffle
où chaque espace s’incline vers l’autre
comme deux âmes qui s’aiment en secret
le nombre d’or n’est pas loi,
il est compassion des formes 
le visible y trouve son juste poids
l’invisible son lieu d’apparition
ainsi l’univers s’équilibre
non dans la fixité mais dans la danse
dans ce léger désaccord
qui fait chanter la symétrie
l’homme lorsqu’il crée
ne fait que se souvenir de cette courbe initiale 
celle qui relie l’esprit à la matière
la respiration à la main
et quand il touche à la beauté
c’est que pour un instant
il a respiré selon la proportion divine





























le nombre d’or n’est pas seulement une proportion 

c’est une pulsation de l’univers


il est la mesure secrète par laquelle la nature s’accorde à elle-même

le rythme par lequel la beauté devient évidence


dans la coquille du nautile

dans la fleur de tournesol

dans la spirale des galaxies

la même loi silencieuse s’inscrit

comme si le monde se souvenait d’une origine commune

















le nombre d’or n’impose pas l’ordre 

il le révèle

il est la manière dont le chaos trouve sa danse

dont la lumière se distribue sans excès


entre la rigueur et la grâce

il trace la ligne médiane 

celle où la forme respire


le nombre d’or est le langage secret de l’équilibre 

ni raison froide ni hasard

mais le battement d’un cœur cosmique

où chaque chose occupe sa juste place

par fidélité à la beauté première



le nombre d’or n’est plus dans la pierre

ni dans la coquille

ni dans l’étoile 

il est dans le cœur qui bat en accord avec le monde.


entre l’ombre et la clarté

il trace une ligne invisible

celle du juste milieu 

non la tiédeur mais la plénitude.


quand l’âme s’y accorde

elle trouve sa géométrie secrète 

l’esprit tend vers le haut

le corps vers la terre

et entre les deux un feu tranquille demeure


le nombre d’or est cette harmonie vécue

cet instant où l’être ne cherche plus rien

car tout s’équilibre en lui 

la raison et le rêve

le silence et le chant

la mesure et l’infini


le monde entier respire à travers lui

l’homme devient figure du cosmos

spirale vivante où Dieu se souvient de lui-même













 

Dieu géométrise toujours

disait Platon 


non qu’il trace des lignes dans le ciel

mais parce que toute chose porte la rigueur du possible


les astres suivent la pensée d’un cercle

la fleur s’ouvre selon la loi d’un nombre


même le chaos obéit à une mesure secrète

un ordre plus vaste que la raison humaine

















Dieu géométrise

non comme un architecte

mais comme une respiration parfaite 

chaque angle chaque courbe

une syllabe du Verbe primordial



les figures s’animent tournent s’embrassent 

le cercle devient prière

le triangle flamme ascendante

le carré repos du monde


au cœur de la spirale

le divin ne calcule pas  

il danse.

cette danse engendre le réel.


nous vivons dans la géométrie de son mouvement

sans savoir que nos corps

sont des angles de lumière

des fragments de symétrie

dans l’éternel dessin 


















L’harmonie invisible est celle qu’on ne peut nommer

 

elle traverse les choses sans s’y arrêter

elle unit ce qui s’oppose

elle accorde les dissonances secrètes du monde



l’harmonie visible charme l’œil


mais l’invisible parle au cœur 

c’est la tension juste entre le feu et la cendre

entre parole et silence

















ce que voit l’esprit sépare

ce que sent l’âme relie


l’invisible est la musique du monde avant le son

le battement commun de l’être et du devenir






si l'on chante un dieu
ce dieu vous rend son silence
nul de nous ne s'avance
que vers un dieu silencieux

R.M.Rilke vergers
































Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

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" " (3x4) * & # 111 12 14 24 33T 3X3 4 5 64 64 fleurs de montagne 8 80fleurs A A; A.a.H A.L. A.L.P A.R7 A.S. 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E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDJ EDLCDS EDLF Edmond Jabès EDO EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul EM Emmerson Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade ennui EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman Esnault ESPA Espace Espitallier essais ét été Etel Adnan ETLPDMP Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable Fadeur faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Fiction Films FiniSol Finkielkraut FIVE FL Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji Futur G.C.L. 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R.M.I R.M.T. Rachi Rae Armantrout Raison ram Range Raphoz Raven RBDBB RBLPDT RCETTM RCLSDF RD RDLB Recettes Reclus Refuges et cabanes règles Renaud Camus René Daumal REPA Répétition résumé Rêve Revenir Reverdy Révillon Rexroth Rey Reznikoff Richard Long rien Rilke Rimbaud RIP Ristat Rivières RL.P&J RLP RM.ACDLE Robert Barry Robert Filliou Robert Hainard Robert Lax Rocamadour rocher Rochery Roger Ackling Roman Rome Roses Rosset Rothenberg Rothko Roubaud Roud Routes Rouzier Royet-Journoud RPW RR RSG Rubâï Rueff Rûmî Rumney Runes Ruscha Russes Ruyer RVALP Ryner Ryoko Sekiguchi s S.Tesson sa vie sable Sade sagesse Saigyo Sakaki Saliens SALXI Sam Francis Samivel Sangral sans Sans Titre Santoka Sappho Sator Saturne Savelli Savitzkaya SBL1 SBLI Sbrissa Schlechter Schopenhauer Schurmann Sculptures Sculptures Photographies L.A. SDM Sel selon SELP Seneca Sénèque Sengaï SGM Shakespeare Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos silenc SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski SLFDM soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufi Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès SUBHDLH Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso sutras Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos TC Tchékhov TDQ TDUESDS TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé Thoreau timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains translucide TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tunnel Tweets Twillight Typoésie u.p.d.d.v UCCDC UCDD UDP UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMO UMP UN UNM unmot UPDS UPSA usura UVD V V.E V.I. V.Kh V.P. VALC Valet vazquez VDSJ VE Véda Vegan vélo VEMDIL Venet Venise Vents VERBES Vercors vérité Verlaine Verne verre Vert vertical Vésuve Vézelay VGE Vico Victoria Hanna vide Vidéo Vilgrain Virgule visage Viton vitraux VJ VO voici Voies voilà voix volcan Voluspa Volut Von Aesch Vous Voyelles Vulcano W W.Benjamin W.I.P. W.S Wable Wagô Wajcman Waldman Waldrop Wallace Stevens Walser WB WBY wcw webasso Webcams Wermer Lambersy Werth WGJ WilliamBlake Windows Wittig Wolfgang Laib Wolfson wolman Woolf ww. WWFDH Xardel Xénophon Xu Xiake xxx Y.B Yanka YDM YISANG YOGA Zagdanski ZANZOTTO Zeit Zéno Bianu Zéro Zététique Zinoviega Zoom Zukofsky Zürn

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