une terreur liquide et noire
un mélange de menace de fluidité et d’obscurité
un monstre intérieur
un élément cosmique
glisse entre les pierres et les mémoires
s’insinue dans le sang
dans le silence
immense et silencieuse
comme l’ombre du temps
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
une terreur liquide et noire
un mélange de menace de fluidité et d’obscurité
un monstre intérieur
un élément cosmique
glisse entre les pierres et les mémoires
s’insinue dans le sang
dans le silence
immense et silencieuse
comme l’ombre du temps
éloge du vide
le vide est tout ce qui respire
sans poids
sans forme
sans nom
il accueille le vent
le vent des vies passées
le vent des possibles
le vide est l’espace pur
où naissent les pensées
où meurent les certitudes
silence et musique à la fois
réceptacle des étoiles
réceptacle de l’infime poussière du monde
le vide est liberté
il ne retient rien
il ne juge rien
il laisse être et disparaître sans bruit sans hâte
miroir et abîme
il est
lumière qui traverse le corps et l’esprit
il est
commencement et fin simultanément
cœur du monde
battement invisible
palpitation éternelle
il est l’air entre les mots
le souffle entre les arbres
la pause qui fait chanter le temps
le vide est ce qui permet au monde de se tenir debout
de respirer de rêver et de redevenir
possible à chaque instant
encore dire encore soit dit encore
le mot tombe
tombe et rebondit sur le vide
il ne touche rien
il glisse dans l’air dans l’ombre
il retombe
encore dire encore
il reste suspendu à la langue à la gorge à l’oreille
le silence s’étire
le souffle s’épuise mais il revient
encore dire encore soit dit encore
il est là et n’est pas là
il claque
comme un écho raté
comme une pierre jetée dans le gouffre
encore dire encore encore dire encore
le corps se fatigue
la voix chancelle
les yeux se ferment
et pourtant il faut
il faut le mot
il faut le geste le souffle le dire
le dire encore et toujours
et tout est dit et rien n’est dit
et le mot tombe encore
tombe encore sur le vide
qui l’attend
qui l’avale
qui le rend impossible et nécessaire
le dehors m'intrigue où il se déplace il y a du vertige
c' est sans fin tout arrêt est impossible
le temps glisse entre les doigts
comme l’eau qui fuit le monde avance
même quand nous croyons tenir une pause
chaque respiration
chaque pensée
chaque geste entraîne un mouvement invisible
tout se prolonge et se répète dans le souffle continu de la vie
rien ne se fige
rien ne meurt vraiment
tout circule
tout revient
tout transforme
même la mort n’arrête pas le flot
elle est elle-même partie de la course éternelle
l’esprit qui contemple
comprend que s’illusionner d’une fin
c’est oublier que tout est
mouvement
vivre c’est danser sans jamais toucher le sol
ÊTRE
immobile
soleil
rien
non
vide
mouvement
ombre
flux
eau
reflets
mirage
corps
fouillis
jours
illisibles
mortels
regard
divisé
illusion
trompeur
vent
éclat
silence
UN
pleine lumière
corps
sans limite
sans fin
tout entier
immuable
éternité
âme
écoute
flamme
tombe
éclat
fixe
écume
formes
ne succombe pas
ne regarde pas
derrière
feu
brûle
respire
cosmos
temps confondus
naissance
?
mort
?
?
?
?
lumière
fixe
feu
ÊTRE