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Dans
les tout premiers
temps,
quand les humains
et les animaux vivaient ensemble sur terre,
un humain pouvait
devenir un animal s'il le voulait
et un animal pouvait devenir un humain.
Tantôt ils étaient humains
et tantôt animaux
et il n'y avait pas de différence.
Ils parlaient
tous la même langue.
C'était l'époque où les mots
étaient comme des formules magiques.
L'esprit humain
avait des pouvoirs mystérieux.
Un mot prononcé par hasard
pouvait avoir d'étranges conséquences.
Il prenait vie soudain
et ce qu'on voulait voir arriver
pouvait arriver
il suffisait de le dire.
Personne
ne pouvait l'expliquer :
C'était ainsi.
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L’ours polaire incarne à lui seul les grands enjeux environnementaux, à commencer par le réchauffement climatique. Or, par essence, les questions environnementales sont conflictuelles et territoriales.
La protection de l’ours polaire génère des questions pour sa survie, sa protection et sa gestion. Mais il partage, en situation extrême, des territoires avec des sociétés humaines autochtones et non autochtones, ce qui pose inévitablement des questions de cohabitation et de sécurité publique. Avec l’autonomie croissante de communautés locales comme les Inuit, surgissent alors les bases d’une géopolitique locale impliquant l’ours polaire.
Le statut de protection de l’espèce émane cependant d’échelles nationales puis internationales. Des tensions opposent protecteurs et partisans de l’exploitation de l’Arctique, unique milieu de vie du plus grand carnivore terrestre. Il en est de même des grands enjeux internationaux dans lequel l’ours polaire se trouve impliqué : contrôle territorial, ressources pétrolières et minières, voies maritimes stratégiques et commerciales, changements climatiques. Cet animal « géopolitique » se retrouve alors ballotté entre les rôles de victime, de façade ou d’étendard. L’ours polaire et l’espèce humaine sont à la croisée des chemins…Géopolitique de l'ours polaire de R. Marion F. Benhammou
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