mais cet événement seul un imbécile à la conscience embrumée le réduirait à un problème de santé publique
à sa décharge il est vrai que tous les moyens d’ahurissement ont mis en exergue cet aspect et cela sans relâche avec une insistance qui eût étonné même le dictateur albanais Enver Hodja pourtant l’une des pires crevures staliniennes et aussi peu effarouché que possible en matière de propagande abêtissante
à croire que notre temps a fait des progrès dans cette sinistre discipline qu’on endoctrine toujours mais avec des biais plus insidieux en étiolant les populations par en dessous à l’aide des nouvelles techniques d’emprise
d’un bout à l’autre de cet astre errant qu’est la Terre un étrange virus à partir de mars 2020 a soudainement privé d’intérêt tout ce qui n’était pas lui
s’arrogeant un pouvoir absolu sur une bulle d’information sans cesse regonflée à son propre vide il s’est imposé à nous sur tous les plans à l’instar d’un souverain dominateur qui mettrait sous son joug les vaincus
on ne parlait que de lui dans les médias et jusque dans les conversations privées il n’y en avait que pour lui
sous l’égide de gouvernants à la fois pervers et absurdes nous étions en permanence assaillis par des mots d’ordre angoissants et exposés à des recommandations contradictoires mordant sans arrêt l’une sur l’autre
bref nous avons été travaillés comme on le dit en sorcellerie
on a porté la main sur nous et d’abord sur notre appareil psychique
nos idées et nos manières de sentir on les a brassées on a modifié en profondeur nos conduites et de même nos automatismes
que s’est-il passé
?
en mettant sous les yeux des gens leur mort en obnubilant leur pensée avec cette éventualité macabre on les a dressés à l’obéissance la plus vile on les a envoûtés par leur propre insignifiance diminuant ainsi leur âme et la rabougrissant à l’égal de celle d’un zombi
et cela alors que le virus couronné, malgré une certaine virulence n’a jamais été d’une létalité significative ne constituant un danger sérieux que pour les grands malades par définition immunodéprimés et les vieillards mal en point
comme on pourrait le dire tout autant d’une forte grippe
mais surtout on a organisé sur l’ensemble de la planète un immense bouleversement la vie biologique en l’occurrence la façon dont notre système immunitaire réagit au virus couronné et à ses multiples variants a brutalement pris le pas sur une quelconque existence sociale et ce coup de force s’est accompagné d’une prise de pouvoir foudroyante de la virtualité sur le monde réel
en effet la mise en place d’une biocratie qui nous enchaîne est inséparable comme on a pu le vérifier d’une gestion cybernétique de notre astre errant en gros de sa numérisation accélérée
et la crise prétendument sanitaire a été une formidable aubaine
dans l’urgence elle a fourni l’occasion de parachever l’établissement d’une gestion cybernétique de nos modes de vie et cela en l’absence du moindre débat
par rapport à ce qui arrive il est temps de se réveiller et de comprendre
pas question pour nous de rouler dans la bonne ornière comme dit Rimbaud
ce qui sidère c’est à quel point la petite bourgeoisie culturelle cette plèbe de scribouillards de faux artistes et d’intellectuels d’élevage à laquelle toute pensée pèse parce qu’elle n’en a plus les moyens et que l’intégrité lui fait défaut pour l’accueillir à quel point donc cette petite bourgeoisie accepte ce qui se passe sans broncher et avalise tentaculaire et lugubre l’actuel cours des choses
au lieu de révoquer en doute les discours du faux bien tenus par les multinationales de la santé et relayés par toutes les autorités mondiales elle n’enfle la voix que pour en remettre sur l’acquiescement
alors que ce consentement la frappe elle même de nullité et au fond ratifie sa disparition
mais aucune raison de s’étonner de s’indigner encore moins
d’ailleurs l’indignation est d’une tonalité vulgaire
quant au mépris n’en soyons pas trop prodigue
qu’on se rappelle cette sage remarque de Chateaubriand :
il est des temps où l’on ne doit dépenser le mépris qu’avec économie à cause du grand nombre des nécessiteux
de toute façon comment espérer grand-chose d’un scribouillard d’un faux artiste d’un intellectuel d’élevage
?
regardez-les.
ils brament toujours après une distinction ou une prébende
ils aspirent à ce qu’on ait sur eux une opinion favorable et qu’on la propage auprès des éberlués mais aussi à ce qu’on entérine dans les bons endroits leur respectabilité
aux médias ils laissent donc le soin de choisir ce qui est réel et ce qui ne l’est pas
qu’ils soient déjà évacués à l’instant même où leur minuscule notoriété prend tournure un esprit lucide en a forcément le soupçon mais en ce qui les concerne ils préfèrent l’ignorer
après tout ils tomberont assez tôt dans le vide-ordures où leur absence de destin les appelle
imaginez maintenant qui attendrait d’eux une parole
?
hein
?
une parole qui tienne un peu debout nourrissant celui qui la reçoit élargissant son cœur et aussi son souffle
?
nous disons personne ou alors un benêt dont la méfortune résulte de son défaut d’oreille
allez détendons-nous un peu
l’une des figures les plus comiques tellement elle est persuadée de son importance tout en sombrant dans la confusion nous voulons parler d’Alain Badiou vient de sortir une brochure Remarques sur la désorientation du monde qui nous a littéralement secoués de rire
on y décèle à chaque ligne la haine et le mépris de toute liberté comme si le gouvernement macroniste n’avait pas été assez loin dans les mesures de restriction
en effet le président selon Badiou aurait dû signer tout bonnement l’obligation de la vaccination notre philosophe mettant sur le même plan la variole le choléra la typhoïde la poliomyélite plaies redoutables par leur nuisance et le virus couronné beaucoup moins funeste
plus curieux encore il assimile aux vrais vaccins qui ont effectivement arrêté les fléaux susnommés le succédané douteux aujourd’hui mis en circulation par les multinationales de la santé si évidemment incapable d’endiguer la contagiosité du virus qu’il faut inconsidérément multiplier les doses pour un résultat toujours incertain au risque de détruire notre système immunitaire
mais heureusement Badiou détient une précieuse relique qui oriente ses réflexions lumineuses la vérité marxiste
nanti de ce mirobolant sésame ouvre-toi il démasque avec aisance une sourde hostilité réactive à la rationalité scientifique sous l’ obsession des libertés et pourquoi pas la volonté farouche de faire disparaître les musulmans puisqu’il lui semble qu’on ferait reproche à ces derniers dans des milieux difficiles à circonscrire peut-être les Gilets jaunes regardés par lui comme des quasi-fascistes d’apporter la pandémie en France
si dans son pays le soi-disant maoïste Badiou adore les musulmans, fantasmés comme des ouvriers incarnant la dimension internationale du prolétaire il semble nettement plus suspicieux à leur endroit quand il s’agit de la Chine où le sort de la minorité ouïghour le laisse froid
en fait notre communiste imaginaire présente tous les symptômes de la fausse conscience
baignant dans l’infatuation il se réclame d’une rigoureuse analyse de classe et postule que la violence partisane des communistes à rebours de celle des gueux est la seule légitime alors qu’il se dissimule à lui-même ce qu’il est réellement et jusqu’à la caricature un bourgeois croupissant dans le plus stupide bourgeoisisme et masquant sous des oripeaux avantageux la détestation de son propre peuple
drôle à cet égard comme le bolchevik qui n’a jamais été chez lui qu’un déguisement approximatif extrait d’une panoplie cède facilement le pas à l’émule du pharmacien Homais égrenant d’un ton sentencieux des billevesées scientistes
soyons un peu sérieux et oublions ce clown au masque caricatural
car Badiou malgré l’enflure et les grands airs de ses prônes n’est rien d’autre qu’un auguste
le philosophe-français-le-plus-traduit-au-monde du moins à en croire ses quatrièmes de couverture rédigées par lui-même et cependant un personnage de cirque envoyant des serpentins du milieu de la piste
allez un tranche-montagne ce clown
?
nous l’affirmons et sans persiflage le vieux sorbonagre est beaucoup moins révolutionnaire que le président Macron
on nous dira Macron un révolutionnaire
?
vous plaisantez
?
les imbéciles de la bourgeoisie ne le croient-ils pas modéré centriste proportionné à leur fadeur à leur lâcheté et surtout dévoué à leur passion dominante
l’argent
?
quant aux niais du côté gauche qui a toujours eu une propension à la niaiserie ne le prennent-ils pas pour un redoutable homme de droite
?
les premiers ne se trompent aucunement sur la dévotion à l’argent les seconds pas non plus sur le caractère redoutable du personnage
seulement pour le reste ils divaguent les uns comme les autres
véritable agent du néfaste le chef de l’État défend un maximum et cela de toute sa rage
nous oserions même de toute sa folie
il conspire à ce qu’en France tout devienne liquide soluble agencé quitte à brutaliser ce qui ne peut pas l’être ou le refuse quitte à le détruire
il souhaite que le monde soit tout entier absorbé dans le Marché global et qu’on jette une bâche sur les pauvres tous les pauvres
rien d’autre ne compte à ses yeux et surtout pas l’ émancipation humaine ce Graal des Temps modernes
d’ailleurs qui soupire encore après cette vieille attrape trop surannée pour convaincre encore
?
certainement pas lui
il se veut progressiste mais dans une autre acception que celle de l’ancienne gauche aujourd’hui complètement putréfiée
au fond les idéaux de pacotille l’intéressent assez peu il en joue parfois mais comme celui qui attache des breloques à sa chaîne de montre
quel sens aurait le mot République à l’âge planétaire
?
aucun et il le sait
l’âge planétaire est essentiellement déterminé par la mise en joue atomique et par un maintenant sans présence l’instant-fantôme des réseaux numériques
à travers le Marché global celui-ci règne sur notre astre errant
il siphonne à la fois toute projection vers le futur et toute remémoration du passé de même qu’il chevauche depuis nulle part les lieux où nous passons nos jours
ainsi notre rapport avec les territoires et avec les heures est-il virtualisé ce qui nous arrive advenant désormais depuis un maintenant perpétuel lequel prend à revers l’écoulement du temps
selon la formule de Paul Virilio
ici n’est plus tout est maintenant
qu’est-ce finalement que ce Macron
?
un homme assez vulgaire, mais qui a compris que nous sommes passés du moment sociologique au moment cybernétique et qui entend plier son peuple à cette nouvelle domination
avec lui si l’on n’y prend pas garde le désert croît encore plus vite et les années elles perdent de leur douceur
il suffit d’envisager l’inquiétant triumvirat qui s’est rendu maître du pays à l’occasion de la crise prétendument sanitaire le président flanqué de ses deux ministres les plus épouvantables : Véran et Attal pour qu’aussitôt ces deux vers de Baudelaire, dans Les Fleurs du mal nous reviennent en mémoire
contemple-les mon âme ils sont vraiment affreux
disons-le franchement tout ce qui détient une autorité en France, toutes les instances politiques, juridiques, culturelles et même scientifiques tout cela s’est entièrement déconsidéré durant les deux dernières années ; tout cela a perdu à nos yeux le moindre crédit
quelques individus néanmoins ont sauvé l’honneur notamment Bernard Henri Lévy Barbara Stiegler et les auteurs du Manifeste conspirationniste
quelle confiance peut-on accorder aujourd’hui aux gouvernants
?
aucune
aux médiatistes
?
aucune
aux intellectuels
?
bien peu
rappelons-nous cette phrase magnifique de Rabbi Nahman de Braslav :
le temps viendra
où l’homme simple et intègre sera
une nouveauté aussi rare et unique que le
Baal Shem Tov
eh bien nous y sommes
mais ne nous laissons pas obnubiler par les chiens de manchon du nihilisme rampant
voyons plus large
la crise prétendument sanitaire a fait apparaître le point où nous en étions rendus
IL N’Y A PLUS DE MONDE
notre planète est vouée à la fois à l’errance la plus complète et au contrôle cybernétique qui porte l’errance à son comble
à cet égard la mise en spectacle d’une Terre en train de lutter contre le virus couronné n’est rien d’autre qu’une marche vers l’immonde
en ce sens la remarque de l’oligarque Klaus Schwab est juste
le virus a bel et bien été
un point d’inflexion fondamentale dans notre trajectoire mondiale
et l’un des traits de cette époque terminale c’est la manière dont le monde factice des réseaux se superpose de plus en plus au monde réel jusqu’à l’ingurgiter de telle sorte que la réalité tende à devenir par un renversement paradoxal une simple province de la virtualité
nous sommes là au cœur de la dévastation
en mettant en équivalence le monde et sa modélisation numérique on redouble êtres et choses par un façonnage digital et cela jusqu’à l’anéantissement
à partir de là le monde est gouverné depuis son double spectral et la question devient celle-ci
comment
traverser le spectre
et sortir de la gueule du
Grand Abîme
?
François Meyronnis Sandrick Le Maguer & Julien Battesti