Tous les chemins de la vie de Proust et de la Recherche du temps perdu mènent à Venise. Venise est le temps retrouvé. Le titre général pourrait être La Recherche de la vraie Venise
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" Chaque fois que je refaisais rien que matériellement ce même pas, il me restait inutile ; mais si je réussissais. Oubliant la matinée Germantes, à retrouver ce que j'avais senti en posant ainsi mes pieds, de nouveau la vision éblouissante et indistincte me frôlait comme si elle m'avait dit : " Saisis-moi au passage si tu en as la force, et tâche à résoudre l'énigme de bonheur que je te propose. " Et presque tout de suite je la reconnus, c'était Venise, dont mes efforts pour la décrire et les prétendus instantanés pris par ma mémoire ne m'avaient jamais rien dit et que la sensation que j'avais ressentie jadis sur deux dalles inégales du baptistère de Saint-Marc m'avait rendue avec toutes les autres sensations jointes ce jour-là à cette sensations-là, et qui était restées dans l'attente, à leur rang, d'où un brusque hasard les avait impérieusement fait sortir, dans la série des jours oubliés. De même le goût de la petite madeleine m'avait rappelé Combray. Mais pourquoi les images de Combray et de Venise m'avaient-elles à l'un et à l'autre moment donné une joie pareille à une certitude et suffisante sans autres preuves à me rendre la mort indifférente ? " ( Marcel Proust )