seulement quelques mots isolés sur la page vide : ils sont là pour eux mêmes où la poésie se situe à la limite du silence. L'écriture ici ne répond plus à la nécessité d'une condensation extrême du discours poétique, mais à celle de sa volatisation dans l'espace. Balbutiements d'une parole en train de naître ; volonté d'effacer le plus de mots possibles, de mettre la langue entre parenthèses, faire apparaître le plus de blanc possible. L'écriture devient en quelque sorte la douloureuse expérience de l'aphasie, du silence, du vide.
insoluble
(petit môme)
tubulure
(top)
(lampes)
(givres)
(cornes),
(étoiles)
(tuiles)
°
Jean-Paul Séguin (publié en 1980)
source Alain Frontier, Belin