dimanche, décembre 09, 2018






je 

la voyais 
sur la plage


elle 
ne pouvait 
que me faire sourire

elle 
ne pouvait 
s'empêcher de se retourner







je 
l'ai presque frôlée 
en passant




à propos
vous savez qu'elle est ici
pour ne pas se faire remarquer



































3.343

les définitions
sont des règles de traduction
d'

une
langue

dans

une autre

*




opération 

par laquelle on détermine 
le contenu d'un concept en énumérant 
ses caractères

formule 

qui donne le ou les sens d'un mot
d'une expression et qui vise à être synonyme 
de ce qui est défini

Il y a 
évidemment 

un 
cercle 
à définir le concept de 
définition 


la tentative même 
suppose le problème résolu
et semble nier l'intérêt de la démarche 

pourquoi définir définition si par là même 
on suppose la définition
connue ?

c'est ce que la philosophie 
anglo-saxonne 
appelle 

un 
point 
aveugle de la raison










































NOUVEAU

un 
souvenir

une
dentelle

une
cravate

sur le balcon aux heures de la lune

un
rideau 

une
épingle à tête d'or

un
insecte

poison perdu

































L’univers 

que 
d’autres appellent 
la 

Bibliothèque

se compose 
d’

un 
nombre 

indéfini
et peut-être 
infini de galeries 
hexagonales avec au centre 
de vastes puits d’aération bordés 
par des balustrades 
basses
















De chacun de ces hexagones on aperçoit les étages inférieurs et supérieurs, interminablement. 

La distribution des galeries est invariable. 

Vingt longues étagères, à raison de cinq par côté, couvrent tous les murs moins deux ; leur hauteur, qui est celle des étages eux-mêmes, ne dépasse guère la taille d’un bibliothécaire normalement constitué. 

Chacun des pans libres donne sur un couloir étroit, lequel débouche sur une autre galerie, identique à la première et à toutes. 

A droite et à gauche du couloir il y a deux cabinets minuscules. 

L’un permet de dormir debout ; l’autre de satisfaire les besoins fécaux. 

A proximité passe l’escalier en colimaçon, qui s’abîme et s’élève à perte de vue. 

Dans le couloir il y a une glace, qui double fidèlement les apparences. 

Les hommes en tirent conclusion que la Bibliothèque n’est pas infinie ; si elle l’était réellement, à quoi bon cette duplication illusoire ? 

Pour ma part, je préfère rêver que ces surfaces polies sont là pour figurer l’infini et pour le promettre...

Des sortes de puits sphériques appelés lampes assurent l’éclairage. 

Au nombre de deux par hexagone et placés transversalement, ces globes émettent une lumière insuffisante, incessante.

Comme tous les hommes de la Bibliothèque, j’ai voyagé dans ma jeunesse ; j’ai effectué des pèlerinages à la recherche d’un livre et peut-être du catalogue des catalogues ; maintenant que mes yeux sont à peine capables de déchiffrer ce que j’écris, je me prépare à mourir à quelques courtes lieues de l’hexagone où je naquis. 

Mort, il ne manquera pas de mains pieuses pour me jeter par-dessus la balustrade : mon tombeau sera l’air insondable ; mon corps s’enfoncera longuement, se corrompra, se dissoudra dans le vent engendré par la chute, qui est infinie. 

Car j’affirme que la bibliothèque est interminable. 

Pour les idéalistes, les salles hexagonales sont une forme nécessaire de l’espace absolu, ou du moins de notre intuition de l’espace ; ils estiment qu’une salle triangulaire ou pentagonale serait inconcevable. 

Quant aux mystiques, ils prétendent que l’extase leur révèle une chambre circulaire avec un grand livre également circulaire à dos continu, qui fait le tour complet des murs ; mais leur témoignage est suspect, leurs paroles obscures : ce livre cyclique, c’est Dieu... Qu’il me suffise, pour le moment, de redire la sentence classique :

la Bibliothèque est une sphère dont le centre véritable est un hexagone quelconque, et dont la circonférence est inaccessible.

chacun 
des murs de chaque 
hexagone porte cinq étagères 

chaque 
étagère comprend 
trente-deux livres tous de même 
format 

chaque 
livre a quatre cent 
dix pages 

chaque 
page  quarante 
lignes

et 

chaque ligne, 
environ quatre-vingts caractères 
noirs


Il y a aussi des lettres sur le dos de chaque livre ; ces lettres n’indiquent ni ne préfigurent ce que diront les pages : incohérence qui, je le sais, a parfois paru mystérieuse. 

Avant de résumer la solution (dont la découverte, malgré ses tragiques projections, est peut-être le fait capital de l’histoire) je veux rappeler quelques axiomes.

Premier axiome 
la Bibliothèque existe ad aeterno. 

De cette vérité dont le corollaire immédiat est l’éternité future du monde, aucun esprit raisonnable ne peut douter.

Il se peut que l’homme, que l’imparfait Bibliothécaire, soit l’œuvre du hasard ou de démiurges malveillants ; l’univers, avec son élégante provision d’étagères, de tomes énigmatiques, d’infatigables escaliers pour le voyageur et de latrines pour le bibliothécaire assis, ne peut être que l’œuvre d’un dieu. 

Pour mesurer la distance qui sépare le divin de l’humain, il suffit de comparer ces symboles frustes et vacillants que ma faillible main va griffonnant sur la couverture d’un livre, avec les lettres organiques de l’intérieur, ponctuelles, délicates, d’un noir profond, inimitablement symétriques.

Deuxième axiome 
Le nombre des symboles 
orthographiques est vingt-cinq 

Ce fut cette observation qui permit, il y a quelque trois cents ans, de formuler une théorie générale de la Bibliothèque, et de résoudre de façon satisfaisante le problème que nulle conjecture n’avait pu déchiffrer : la nature informe et chaotique de presque tous les livres. 

L’un de ceux-ci, que mon père découvrit dans un hexagone du circuit quinze quatre-vingt-quatorze, comprenait les seules lettres M C V perversement répétées de la première ligne à la dernière. 

Un autre (très consulté dans ma zone) est un pur labyrinthe de lettres, mais à l’avant-dernière page on trouve cette phrase : O temps tes pyramides. 

Il n’est plus permis de l’ignorer : pour une ligne raisonnable, pour un renseignement exact, il y a des lieues et des lieues de cacophonies insensées, de galimatias et d’incohérences. (Je connais un district barbare où les bibliothécaires répudient comme superstitieuse et vaine l’habitude de chercher aux livres un sens quelconque, et la comparent à celle d’interroger les rêves ou les lignes chaotiques de la main... Ils admettent que les inventeurs de l’écriture ont imité les vingt-cinq symboles naturels, mais ils soutiennent que cette application est occasionnelle et que les livres ne veulent rien dire par eux-mêmes. Cette opinion, nous le verrons, n’est pas absolument fallacieuse.)

Pendant longtemps, on crut que ces livres impénétrables répondaient à des idiomes oubliés ou reculés. 

Il est vrai que les hommes les plus anciens, les premiers bibliothécaires, se servaient d’une langue toute différente de celle que nous parlons maintenant ; il est vrai que quelques dizaines de milles à droite la langue devient dialectale, et quatre-vingt-dix étages plus haut, incompréhensible. 

Tout cela, je le répète, est exact, mais quatre cent dix pages d’inaltérables M C V ne pouvaient correspondre à aucune langue, quelque dialectale ou rudimentaire qu’elle fût. D’aucuns insinuèrent que chaque lettre pouvait influer sur la suivante et que la valeur de M C V à la troisième ligne de la page 71 n’était pas celle de ce groupe à telle autre ligne d’une autre page ; mais cette vague proposition ne prospéra point. 


D’autres envisagèrent qu’il s’agit de cryptographies ; c’est cette hypothèse qui a fini par prévaloir et par être universellement acceptée, bien que dans un sens différent du primitif.

Il y a cinq cents ans, le chef d’un hexagone supérieur  mit la main sur un livre aussi confus que les autres, mais qui avait deux pages, ou peu s’en faut, de lignes homogènes et vraisemblablement lisibles. 

Il montra sa trouvaille à un déchiffreur ambulant, qui lui dit qu’elles étaient rédigées en portugais ; d’autres prétendirent que c’était du yiddish. 

Moins d’un siècle plus tard, l’idiome exact était établi : il s’agissait d’un dialecte lituanien du guarani, avec des inflexions d’arabe classique. 

Le contenu fut également déchiffré : c’étaient des notions d’analyse combinatoire, illustrées par des exemples de variables à répétition constante. 

Ces exemples permirent à un bibliothécaire de génie de découvrir la loi fondamentale de la Bibliothèque. 

Ce penseur observa que tous les livres, quelque divers qu’ils soient, comportent des éléments égaux : l’espace, le point, la virgule, les vingt-deux lettres de l’alphabet. 

Il fit également état d’un fait que tous les voyageurs ont confirmé : il n’y a pas, dans la vaste Bibliothèque, deux livres identiques. 

De ces prémisses incontroversables il déduisit que la Bibliothèque est totale, et que ses étagères consignent toutes les combinaisons possibles des vingt et quelques symboles orthographiques (nombre, quoique très vaste, non infini), c’est-à-dire tout ce qu’il est possible d’exprimer, dans toutes les langues. 

Tout : l’histoire minutieuse de l’avenir, les autobiographies des archanges, le catalogue fidèle de la Bibliothèque, des milliers et des milliers de catalogues mensongers, la démonstration de la fausseté de ces catalogues, la démonstration de la fausseté du catalogue véritable, l’évangile gnostique de Basilide, le commentaire de cet évangile, le commentaire du commentaire de cet évangile, le fait véridique de ta mort, la traduction de chaque livre en toutes les langues, les interpolations de chaque livre dans tous les livres ; le traité que Bède put écrire (et n’écrivit pas) sur la mythologie des Saxons, ainsi que les livres perdus de Tacite.

Quand on proclama que la Bibliothèque comprenait tous les livres, la première réaction fut un bonheur extravagant. 

Tous les hommes se sentirent
maîtres 
d’

un 
essor 
intact et secret

Il n’y avait pas de problème personnel ou mondial dont l’éloquente solution n’existât quelque part : dans quelque hexagone. 

L’univers se trouvait justifié, l’univers avait brusquement conquis les dimensions illimitées de l’espérance. 

En ce temps-là, il fut beaucoup parlé des Justifications : livres d’apologie et de prophétie qui justifiaient à jamais les actes de chaque homme et réservaient à son avenir de prodigieux secrets. 

Des milliers d’impatients abandonnèrent le doux hexagone natal et se ruèrent à l’assaut des escaliers, poussés par l’illusoire dessein de trouver leur Justification. 

Ces pèlerins se disputaient dans les étroits couloirs, proféraient d’obscures malédictions, s’étranglaient entre eux dans les escaliers divins, jetaient au fond des tunnels les livres trompeurs, périssaient précipités par les hommes des régions reculées. 

D’autres perdirent la raison... Il n’est pas niable que les Justifications existent (j’en connais moi-même deux qui concernent des personnages futurs, des personnages non imaginaires, peut-être), mais les chercheurs ne s’avisaient pas que la probabilité pour un homme de trouver la sienne, ou même quelque perfide variante de la sienne, approche de zéro.

On espérait aussi, vers la même époque, l’éclaircissement des mystères fondamentaux de l’humanité : l’origine de la Bibliothèque et du Temps. 

Il n’est pas invraisemblable que ces graves mystères puissent s’expliquer à l’aide des seuls mots humains : si la langue des philosophes ne suffit pas, la multiforme Bibliothèque aura produit la langue inouïe qu’il y faut, avec les vocabulaires et les grammaires de cette langue. 

Voilà déjà quatre siècles que les hommes, dans cet espoir, fatiguent les hexagones... Il y a des chercheurs officiels, des inquisiteurs. 

Je les ai vus dans l’exercice de leur fonction : ils arrivent toujours harassés ; ils parlent d’un escalier sans marches qui manqua leur rompre le cou, ils parlent de galeries et de couloirs avec le bibliothécaire ; parfois, ils prennent le livre le plus proche et le parcourent, en quête de mots infâmes. 

Visiblement, aucun d’eux n’espère rien découvrir.

A l’espoir éperdu succéda, comme il est naturel, une dépression excessive. 

La certitude que quelque étagère de quelque hexagone enfermait des livres précieux, et que ces livres précieux étaient inaccessibles, sembla presque intolérable. 

Une secte blasphématoire proposa d’interrompre les recherches et de mêler lettres et symboles jusqu’à ce qu’on parvînt à reconstruire, moyennant une faveur imprévue du hasard, ces livres canoniques. 

Les autorités se virent obligées à promulguer des ordres sévères. 

La secte disparut ; mais dans mon enfance j’ai vu de vieux hommes qui longuement se cachaient dans les latrines avec de petits disques de métal au fond d’un cornet prohibé, et qui faiblement singeaient le divin désordre.

D’autres, en revanche, estimèrent que l’essentiel était d’éliminer les œuvres inutiles. 

Ils envahissaient les hexagones, exhibant des permis quelquefois authentiques, feuilletaient avec ennui un volume et condamnaient des étagères entières : c’est à leur fureur hygiénique, ascétique, que l’on doit la perte insensée de millions de volumes. 

Leur nom est explicablement exécré, mais ceux qui pleurent sur les " trésors " anéantis par leur frénésie négligent deux faits notoires. 

En premier lieu, la Bibliothèque est si énorme que toute mutilation d’origine humaine ne saurait être qu’infinitésimale. 

En second lieu, si chaque exemplaire est unique et irremplaçable, il y a toujours, la Bibliothèque étant totale, plusieurs centaines de milliers de fac-similés presque parfaits qui ne diffèrent du livre correct que par une lettre ou par une virgule. 

Contre l’opinion générale, je me permets de supposer que les conséquences des déprédations commises par les Purificateurs ont été exagérées par l’horreur qu’avait soulevée leur fanatisme. 

Ils étaient habités par le délire de conquérir les livres chimériques de l’Hexagone Cramoisi : livres de format réduit, tout-puissants, illustrés et magiques.

Une autre superstition de ces âges est arrivée jusqu’à nous : celle de l’Homme du Livre. 

Sur quelque étagère de quelque hexagone, raisonnait-on, il doit exister un livre qui est la clef et le résumé parfait de tous les autres : il y a un bibliothécaire qui a pris connaissance de ce livre et qui est semblable à un dieu. 

Dans la langue de cette zone persistent encore des traces du culte voué à ce lointain fonctionnaire. Beaucoup de pèlerinages s’organisèrent à sa recherche, qui un siècle durant battirent vainement les plus divers horizons.

Comment localiser le vénérable et secret hexagone qui l’abritait ? 

Une méthode rétrograde fut proposée : pour localiser le livre A, on consulterait au préalable le livre B qui indiquerait la place de A ; pour localiser le livre B, on consulterait au préalable le livre C, et ainsi jusqu’à l’infini... C’est en de semblables aventures que j’ai moi-même prodigué mes forces, usé mes ans. Il est certain que dans quelque étagère de l’univers ce livre total doit exister  ; je supplie les dieux ignorés qu’un homme – ne fût-ce qu’un seul, il y a des milliers d’années – l’ait eu entre les mains, l’ait lu. 

Si l’honneur
la sagesse et la joie 
ne sont pas pour moi 
qu’ils soient pour d’autres 

Que le ciel existe
même si ma place est l’enfer

Que je sois 
outragé et anéanti 
pourvu 
qu’en 

un 
être

en 

un
instant
Ton énorme Bibliothèque se justifie.

Les impies affirment que le non-sens est la règle dans la Bibliothèque et que les passages raisonnables, ou seulement de la plus humble cohérence, constituent une exception quasi miraculeuse. 

Ils parlent, je le sais, de " cette fiévreuse Bibliothèque dont les hasardeux volumes courent le risque incessant de se muer en d’autres et qui affirment, nient et confondent tout comme une divinité délirante ". 

Ces paroles, qui non seulement dénoncent le désordre mais encore l’illustrent, prouvent notoirement un goût détestable et une ignorance sans remède. 

En effet, la Bibliothèque comporte toutes les structures verbales, toutes les variations que permettent les vingt-cinq symboles orthographiques, mais point un seul non-sens absolu. 

Rien ne sert d’observer que les meilleurs volumes parmi les nombreux hexagones que j’administre ont pour titre Tonnerre coiffé, La Crampe de plâtre, et Axaxaxas mlÖ. 

Ces propositions, incohérentes à première vue, sont indubitablement susceptibles d’une justification cryptographique ou allégorique ; pareille justification est verbale, et, ex hypothesi, figure d’avance dans la Bibliothèque. 

Je ne puis combiner 
une 
série 
quelconque de caractères, 
par exemple :

dhcmrlchtdj

que la divine Bibliothèque n’ait déjà prévue, et qui dans quelqu’une de ses langues secrètes ne renferme une signification terrible. 

Personne ne peut articuler une syllabe qui ne soit pleine de tendresses et de terreurs, qui ne soit quelque part le nom puissant d’un dieu. 

Parler, c’est tomber dans la tautologie. 

Cette inutile et prolixe épître que j’écris existe déjà dans l’un des trente volumes des cinq étagères de l’un des innombrables hexagones – et sa réfutation aussi. (Un nombre n de langages possibles se sert du même vocabulaire ; dans tel ou tel lexique, le symbole Bibliothèque recevra la définition correcte système universel et permanent de galeries hexagonales, mais Bibliothèque signifiera pain ou pyramide, ou toute autre chose, les sept mots de la définition ayant un autre sens.) 

Toi
qui me lis
es-tu sûr de comprendre ma langue ?

L’écriture méthodique me distrait heureusement de la présente condition des hommes. 

La certitude que tout est écrit nous annule ou fait de nous des fantômes... 

Je connais des districts où les jeunes gens se prosternent devant les livres et posent sur leurs pages de barbares baisers, sans être capables d’en déchiffrer une seule lettre. 

Les épidémies, les discordes hérétiques, les pèlerinages qui dégénèrent inévitablement en brigandage, ont décimé la population. 

Je crois avoir mentionné les suicides, chaque année plus fréquents. 

Peut-être suis-je égaré par la vieillesse et la crainte, mais je soupçonne que l’espèce humaine – la seule qui soit – est près de s’éteindre, tandis que la Bibliothèque se perpétuera : éclairée, solitaire, infinie, parfaitement immobile, armée de volumes précieux, inutile, incorruptible, secrète.

Je viens d’écrire infinie. 

Je n’ai pas intercalé cet adjectif par entraînement rhétorique ; je dis qu’il n’est pas illogique de penser que le monde est infini. 

Le juger limité, c’est postuler qu’en quelque endroit reculé les couloirs, les escaliers, les hexagones peuvent disparaître – ce qui est inconcevable, absurde.

L’imaginer sans limite, c’est oublier que n’est point sans limite le nombre de livres possibles. 

Antique problème où j’insinue cette solution : la Bibliothèque est illimitée et périodique. 

S’il y avait un voyageur éternel pour la traverser dans un sens quelconque, les siècles finiraient par lui apprendre que les mêmes volumes se répètent toujours dans le même désordre – qui, répété, deviendrait un ordre :

l’Ordre. 

Ma solitude 
se console à cet élégant 
espoir
































et 
c'est toujours

une
vaste fresque

et
c'est toujours des fragments

et
c'est toujours
des gestes

et 
c'est toujours

une
chute
sur des cailloux










et
c'est toujours

une
aspiration vers le haut





et
c'est toujours
les yeux du chat épuisant la souris 

et
c'est toujours le fils prodigue

et
c'est toujours
le livre des causes et des conséquences







et 
c'est toujours
le nerf pincé au fond du cœur 
qui se souvient
































de la pratique sociale

de l'énergie biologique

de la religion

de la nature

de la puissance du contraste

de nouvelles structures

de la mémoire

de la double hélice

de ce qui deviendra


une
unité
subjective et signifiante









dans le système contemplatif

l'universel et le singulier

l'indéterminé et le déterminé

la négation et l'affirmation

....


elle est

l'impulsion logique
qui peut se présenter sous
les thèses de la négation et de la négation
de la négation



le négatif 
retire de la lutte

un
maximum
de puissance probable
qui rend imminente la décision 
entre folie et équilibre































Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

Libellés

" " (3x4) * & # 111 12 14 24 33T 3X3 4 5 64 64 fleurs de montagne 8 80fleurs A A.a.H A.L. A.R7 A.S. A1 A10 A2 A3 A4 A5 A6 A7 A8 A9 AB ABDL Abécédaire Aboulafia Abréviations Abrüpt Abruzzo ACC Acker acronyme Actis Actualités ADBP Adorno ADR Adrénaline ADUMC Advaita Agamben Agenda AgnèsMartin Agrafe et boite AIR Air du temps Akhmatova Alain de Lille Alan Davies Albiach Alchimie Alechinsky Aleph ALF Alferi alien Alina Reyes ALTH AM Amande Amor fati AN Anagrammes Anaphore Anaximandre Anders André Breton André du Bouchet André Velter Andy Goldsworthy animal animation Annick Ranvier Annonciations Anthologie Antin David AP Aphaïa aphorismes Appelfeld Approche APUMM APZ Arago Aram Saroyan Arbres ArgentOr Aristote Arp Arseguel Art sacré ARTHAUD AS ASDMI Ashbery ASLEND Assez Astrologie Atlantide attente Aurélien Barrau Aurore Automne Auxméry AVB Avec Avent AW axiologie Axiomes Azam B B.Celerier Babel Bachmann Baies Baigaitu BAM Banal Bandeaux Barque Barré Barry Lopez Barthes Bashô Basque Basquin Bataille Battala BAZAR BDLF Beaufortain Beckett Beckford Benedetto Bénézet Benveniste Bergounioux Bernstein bête Bhattacharya bibliographie Bibliothèques bientôt Bimot Binet bio BioMobiles Biopsies Bishop BISSES1 Bivouac Blackburn Blaine Blanc Blanchot Blanqui Blaser Blau Duplessis Bleu Bobin Bochner Bohm boisflotté bord de terre Borges Bouddha Bouthonnier Bozier Brautigan Bretagne Bribes Briciole bricoleur Broodthaers Bruckner Bryen BSRM Butor Byron C C.C C.E.T C.F. C.Olson çacest café Camino Campo Cantos Capital Capricorne Captures Carl Andre carnet Carson Carte postale Cartes et globes Carver Casas Cavale cavernes Cazier CCB CCEM CDLP CDLRP CDMDCDD CDN CDRSLS CDS ce ce qui est ceci cela Céline Celui Cendras cequej'aime Cerbelaud cercles Cerf Ceux Cézanne CGJ CH5 chaman Champs chant1 Chants et Poésies Chappuis Char chartres Chartreuse Chaton Chemins ChenZhen Chladni Choeur Choisir Chômei Chose Christian Dotremont christo Chu-Ta Ciel Ciel profond Cioran Circé citations civilisations CL Claude Favre Claude Simon Clausewitz CLBC Climat Closky Clouscard CMDOT Code Cole collages coller Collines collobert Combines Côme comme comment Compact compostelle conscience constitution contingence contre conversation Copier Corbeau corpus Cortazar couleur covid CP Cravan Creeley CS.PAP CSB CSMM Cummings cut Cut 1 CV cycle CyT Dada DALA Dans Danse Dao Dates DCPC DDLR de De Vries Decout definition définitions DEGAULLE Deguy Deleuze Delillo délires Démocrite Denis Roche Déplacement Dérive Derrida Des Déserts Désir Détournement DETQC Dextre DFRC DH DI Diable Dickinson Dillard Diogène Divers DJLC DLADLS DMI DMOAM Domerg Donne Dryas DSDLDS Duchamp DUM Dumond Duncan Duras Durer Duvauroux DVDC Dworkin E E.Baer E.C E.E. E.O E.P. EA EAIO EB écart énigme Echenoz échos Echos L.A. Eckhart Tolle Eco Ecosse écoute écritures Eddas EDG EDLCDS EDLF Edmond Jabès EIJS elle ELLEDIT ELLELL Elles Ellul Empédocle EN ENCORE encres et musique Encres et peintures Ennéade EnSof Entre entrelacs environnement Eons EPE épiphanies épistémologie EPLA ère ERRER Escher ESE Eshleman ESPA Espace Espitallier essais été Etel Adnan Etna étoile Etymologie Eucharistie Euler évangile Eventail Exergue F F.A. F.EAA F.O F.Pirates FAA Fable faits FAJ Faune Fayçal Fengliu feu Films FiniSol Finkielkraut FIVE Flore fmr FNAR Foligno Forest Foucault Fourcade Fourier FP FQPCC Fractales Fragme Fragments France François Cheng Frappat Frémon Fréquences Fugue Fuji G.C.L. G.Luca G.R.I Gary Snyder GB GDLMC GDT GEGO genese Genet Genji géométrie géophanie Géopoésie Gervais Geulincx Gif Giffard Giovannoni Girard Giraud Giroux Gizzi Gleize Glossaire GMH Gnoséologie Gobenceaux Godard Godwin Goethe Gombrowicz Gongora Goodman Nelson GPDB GR54 GR70 GR91 Graal Grâces Gramm gris Grothendieck Guesdon Guy Debord Guyau Guyotat GWFH H H.D. H.P Hadot Haenel haïku Hamish Fulton Hamon Harms Harrari Hart Crane Hausmann HE Heaney Hécate Hegel Heidegger Henri Michaux Henri Thomas Herbes Herta Müller Hésiode Hesse Heures hexagrammes HFSR HHPC Hikmet Hillesum Hiroshi Yoshida Histoire HN HO Hocquard Hofmannsthal Hohl Hölderlin Hominidés homonymies Houellebecq HR. HRC HSCDLAE HTH Hubin Hugo Ball Huguenin Hume HV Hymnes orphiques Hypérion Hypnos i I remember I.P-B. ici IDLR Igitur il Illuminations illuminer illuminisme ILVLA ilya immédiat immédiatement Impensable impératif imperceptible Impresses Index individu Infini Infinitif initiales inquiétude Insectes installation instant Internet Interrompre invisible Irwin Ishihara Isidore Isis isolato Issa italiques Ivsic J-P Michel J.J.F.W. J.J.U. J.L.P Jaccottet jaime Jakobson Jardin JAZ JBE JCERDM JDLF JE JE & Jean jean Daive Jean Michel Lou Jesuis Jésus jeu JHN Jirgl Joan Mitchell John Cage Jouffroy jour jour17 Journal Jours jours17 Jousse JR Juarroz Jullien JYL K.G K.K Kabîr Kafka Kairos Kaplan Kapoor Kathleen Raine Katué Kawara Kay Ryan KDCN KDICK Keats Kenneth White Kerouac Khazar Khlebnikov Kiarostami Kingsley Kircher KK KLTDD koan Koons Koshkonong Kosuth KOUA Kuhn Kundera Kunitz Kybalion L.D. L.R.des Forêts L.S L'EI La Croix La parole de l'autre La vie de la montagne labyrinthe lac Lacs LADR Laforgue Lagopède LALELES Lamantin LAME Lapiaz Laporte Roger Larry Eigner latin Laugier Laurent Margantin LBA LCC LCD LCDI LCDP LCI LCR LCS LDB LDLH LDMC LDR LDS Le Clézio Le Livre Le poème LEC LECDF LECLA Lectures LEE Lee Ufan légende Leibniz Leibovici Leili Anvar lensball lepoète Les eaux Les empereurs Les fils Les oiseaux lesoi Lespiau Lessing Lettres Lev Rubinstein Lex1 lex2 lex3 lex5 lex7 lex8 Lexie LFDH LFDLP LFDP LFDRT LFMR LFQ LGD LGDFASP LGDLM LGDP LGPDB LGS LGTDLP LGVDLH LHDD LHS lieux Lieux-source Ligne7 lignes Lionel André éclats Lionel André éditions Lionel André encres Lionel André photographies Lionel André randonnées LIQV Lisa Cairns listes livrelit LJDP LLDLI LLDME LLDO LLDP LLDQ LLL LMDLE LMDM LMV LO LOAN LODL LOGOS lois London Lorand Gaspar Lorenzo Menoud Louise Bourgeois Louise Glück LPC LPDLE LPDP LPI LQDLE LRDD LRDT LSDA LSDS LSDV LSMT LTDS LTO LUELADC Lune Lupasco Lus & Mus LV; LVB.TDSDC LVDDP LVDT LVESO LVLTDLO LVMDE Lyn Hejinian Lynn Schwartz M M.Caron M.Craig-Martin M.S.M M.Trinité Ma Macedonio Fernandez Machado Maestri Maggiore Maïakovski Mains maintenant Mais Mallarmé Malrieux Mandalas Mandelstam Manganelli Manifeste Manon mantra Manuel Joseph Manzoni Map Marchand Marcheurs Marelle Marie Martin Ziegler Marx Masao Yamamoto masque Massera Matinaux Matsui Matta-Clarck Matton Mauguin maximes MBK MBO MC McCord MCH MDC MDLADLE MDLF MDOU MEC Mécanisme Méditations Meillassoux Mélusine mémoire Memories Menus Meraviglia Merci Mercredi Mercure Merton Thomas messages Métamorphoses Métaphysique Métis Metro MFRC MG Michon micro microcosme mieux Millet Milton Mina Loy Misrahi Miura ori MJNYCR MK Monostiques Monosyllabes Montagnes et Glaciers Montagnes poèmes Montaigne Montale Monteiro Moore Morris mot mots Moving mp3 MPUSPM MSerres MTAS Murphy Murs et Fenêtres Muscle Musil Musique MWLG Mystères MZD N N.M Nabokov Nadja Nagori Nancy Napoli Narnia Nassim Haramein Nathaniel Tarn Nature Nauman NDBDP NDDP NDLT Neiges Neil Mills Nerval neuf Nice Niedecker Nietzsche Nirupana NLJNLH NOBUO noeuds Noguez Noir nOmbres Norge NOTEPAD Notes-Book Notes-Rapides Notifications NOUS Nouveautés Novae Novalis Novarina NP NPhS Nuages Nuits O.Pé objets Objets d'Amérique Oblomov Ockham Octaèdre ODIN ODSI œil OELDT Ogadine Olivier Cadiot OLR OM ON ondes Onfray onthologie Opalka Oph. Oppen OR Oraison Orcia Orphée Orwell Oscar Oscarine Bosquet OSMH oui Ovide P.A P.B.Shelley P.L. P.observatoire P.P. P48 Paddle Padirac Pages palimpseste Palmer Paolo Icaro papier PAR Para Paracelse Paradis Parant parenthèse parfum Parian Paris Parlant Parménide Paroles particules Pascal pasolini Passages Paul Celan Paul Valéry Paysages PC PDLBELM PDLC PDLE PDM Pêche peck peintures numériques L.A. peirce Pennequin Penone PEPDLE Perec performance permaculture Pessoa Peuchmard peut-être PGDR Ph.Beck pharmakon Phi Philippe Grand Philippe Sollers Photographes PHPN Phrases phusis Pi Pierres Pierrette Bloch Pieuvre Pin Pise Pizarnik Plagiat planètes Plankl Platon Pléonectique Pleynet plongeur Plotin Plus PNSLTS POCP Podiensis poésie Poignant Poindron Points Politikos polygraphe pommes Ponge Pour praxis prénoms prépositions presque Prière Printemps Promenade Properce propositions Proust PRYNNE Psaumes PSDUP ptyx PUB puiser puissance Pyramides Pyrrhon PYS qi Qualia quand quantique Quatrebarbes quelqu'un QuelqueChose quelquepart question Questions Qui Quignard quoi Quotidien R.G.Lecomte R.M. R.M.I R.M.T. Rachi Rae Armantrout ram Range Raphoz Raven RBDBB RBLPDT RCETTM RCLSDF RD RDLB Recettes Reclus Refuges et cabanes règles Renaud Camus René Daumal REPA résumé Rêve Revenir Reverdy Révillon Rexroth Rey Reznikoff Richard Long Rilke Rimbaud RIP Ristat Rivières RLP Robert Barry Robert Filliou Robert Hainard Robert Lax Rocamadour Rochery Roger Ackling Roman Rome Roses Rosset Rothenberg Rothko Roubaud Roud Routes Rouzier Royet-Journoud RPW RR RSG Rubâï Rueff Rûmî Runes Ruscha Russes Ruyer Ryner Ryoko Sekiguchi s S.Tesson sa vie sable sagesse Saigyo Saliens SALXI Sam Francis Samivel Sangral sans Sans Titre Santoka Sappho Sator Saturne Savelli Savitzkaya SBL1 SBLI Sbrissa Schlechter Schopenhauer Schurmann Sculptures Sculptures Photographies L.A. SDM Sel selon SELP Seneca Sengaï SGM Shitao Shiva Shônagon SI Sicard signal Signes Signets Sikelianos SILENCE Silesius Silliman Simmel Simon Cutts Sinclair singularité Situation Sivan six SJDC Skalova Ski soleil solénoïde Solutré Sommeil Sonnets Sons Sor Juana Sôseki Soto Soufre Soulages Souligne Sous le Pas SP SPHS SPiced Spicer Spinoza Spira spirale sport SPRCGB SPSLSA Squires SSM Stéfan Stein Steiner steppe Stromboli Structure Suarès Suchère Suel suite Sun Tzu sur Suso Swensen Synchronicité synonymes Synopsis T T.A T.C T.R T.S.Eliot Tabarini Takis Tanizaki tantôt TAOPY Tardy Tarkos Tchékhov TDQ TEL Temps Temps probable TeneT Tétralemme TEXTES Thalès Thé Théorie Tholomé timbres TINTIN Tissu Titres TLP TN Tocqueville Todtnauberg tomates TOPOS Torque Toscane Toujours TouT TP TP.BN Traces Traduire Trains TRICTRAC Triste époque Tsvetaeva TT TU Tumulte Tweets Typoésie u.p.d.d.v UCDD UJAAB UJAJS Ukraine ULDLLA Ulysse UMP UN UNM unmot UPSA usura UVD V V.I. V.Kh V.P. VALC Valet vazquez VDSJ VE Véda Vegan vélo Venet Venise Vents VERBES Vercors Verlaine Verne verre Vert vertical Vésuve Vézelay VGE Vico Victoria Hanna vide Vidéo Vilgrain Virgule visage Viton vitraux VO voici Voies voilà voix volcan Voluspa Volut Von Aesch Vous Voyelles Vulcano W W.Benjamin W.I.P. W.S Wable Wagô Wajcman Waldman Waldrop Wallace Stevens Walser WB WBY wcw webasso Webcams Wermer Lambersy Werth WGJ WilliamBlake Windows Wittig Wolfgang Laib Wolfson wolman Woolf WWFDH Xardel Xénophon Xu Xiake Y.B Yanka YDM YISANG YOGA Zagdanski ZANZOTTO Zeit Zéno Bianu Zéro Zététique Zoom Zukofsky Zürn

Archives du blog