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Au bord de l'eau
la cité absolue
le lieu et la formule
Transcription
du commentaire de Sollers depuis
le ponton de La Calcina
Les cloches sonnent pour sonner
en fonction d’un certain nombre de petites cérémonies
et je suis très sensible à ça.
C’est la présence, sacrée, en exercice, à Venise.
Si on ne ressent pas ça, on passe totalement à côté de la ville.
...Voilà, là, c’est La Salute qui sonne
mais San Giorgio ou le Redentore répondent.
Alors, il y a un dialogue aussi entre les différents lieux,
très très chargés d’histoire,
et de spiritualité de Venise.
Derrière nous, il y a les Gesuati,
Là bas, c’est la Salute, plus loin San Giorgio,
là, le Redentore.
Et par conséquent, vous entendez
que ça fait déjà un concert
qui est fait pour occuper l’air d’une certaine façon.
Ces cloches annoncent quoi ?
Eh bien, en général - sauf si c’est le glas -
de très bonnes nouvelles,
une très bonne nouvelle permanente,
toute la journée.
Encore une bonne nouvelle,
encore du carillon,
encore un hommage à l’eau, l’air et à la liberté
qui est là chez elle.
Magnifique, les cloches !
Mais le fait qu’il puisse y avoir ce rapport
entre l’air, l’eau et la lumière,
en pleine culture, magique -
l’air de Venise, vous l’avez dans la musique et dans la peinture -
vous sentez que les gens qui ont créé, ici,
ont respiré d’une certaine façon, marché d’une certaine façon,
navigué d’une certaine façon.
Voilà, c’est la fois extrêmement vif,
comme nature,
et fabuleux, comme culture.
Les deux, à égalité.
[Sollers regarde le ciel, un oiseau passe...]
Et quand un goéland ou une mouette passe,
ce sont des signatures, raffinées, de l’air.
La Cité absolue :
Venise, le lieu et la formule
ici
fleuves & montagnes sans fin
ici
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