il y a
l’oeuf écrasé au bas du nid et un jeune coucou
sur une branche qui le surveille
cette vallée c’est un creux entre deux reliefs
dans lequel se tient le lit
d’une rivière
l’incertitude des premiers pas
j’entends encore le silence
des indices dans ses lacunes et ses contradictions
il y a
à la surface de l’eau près de la berge des cousins en pagaille
qui survolent éternellement le flux gelé
parmi eux une libellule
magistrale
il y a
dans le souvenir de ces temps-là
des premières histoires
maladroites
avec la peur qui est là au cœur
des choses
dans un état proche de la transe
partout et tout le temps
je ne sais plus où je suis
le vertige est une sensation étonnante
les heures finissent par se superposer
il y a
des points
des épines
de lumière
des souvenirs
de lumière
je me souviens
de la difficulté de se situer dans le présent
le temps n’est pas
une destination
c’est
une oscillation permanente
il ne faut rien faire
ne rien faire du tout et ne pas y penser
tout s’ouvre et se ferme
il faut faire entrer le plus de lumière
au creux de l’heure
j’ai le sentiment sinon d’être complice du silence
l’air ne bouge pas