je me vois
bourdonnant parmi les fleurs
pénétrant
dans les calices écarlates
faisant résonner les cavités bleues
du bruit prodigieux
de mon vol
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
Hiver
pickles de radis
noir
tartines tièdes aux œufs
pochés
pesto de chou kale et oignons
caramélisés
dahl de lentilles jaunes chou kale
et noix de coco
velouté de patates douces
au sésame noir
consommé de riz complet pimenté
lotte et brocoli
pullao de riz Basmati potimarron
et oignon rouge
couscous épicé légumes
de saison confits
infusion à la rose gingembre
et citron jaune
***
l’ayurvéda représente la fonction
enzymatique comme
un grand feu
elle le nomme
Agni
comme
un feu de camp
il faut l’entretenir constamment
parfois
l’augmenter
parfois
le tempérer
tout
est affaire d’équilibre
elle considère
qu’
un appétit réel et régulier donne
un bon indice
de l’état de notre
Agni
paysage devenu ligne
dévoré par
la neige
effondrement constant
bruits aveugles
forcément fini
l’ horizon
reste
le commencement
la crête dos noir d’insecte
montagne
renversée menacée
par le ciel
de cendre
blocs
qui décomposent tout élément
qui s’enchevêtre
au loin le dôme
figé
dans son atteinte dominante
grands pans violacés
bruns lie
de vin noirâtres
vue délimitée
luciférienne & indisciplinée
des minéraux
et
des minéraux de roche
une grammaire hallucinée
chaque mot poétique est ainsi
un objet inattendu une boîte de Pandore
d'où s'envolent toutes les virtualités du langage
il est donc produit et consommé avec
une curiosité particulière
une sorte de gourmandise sacrée
cette Faim du Mot commune à toute la poésie moderne fait de la parole poétique
une parole terrible et inhumaine
elle institue
un discours plein de trous et plein de lumières
plein d'absences et de signes surnourissants sans prévision ni permanence d'intention et par là si opposé à la fonction sociale du langage que le simple recours à
une parole discontinue
ouvre la voie de toutes les Surnatures
une mer mystérieusement lointaine
enregistrée
comme éruption
vitesse sculptant le feu
minéral primordial
on dirait que les
Syrtes
macèrent comme
un corps dans sa sueur
banc de sables mobiles projetés par les vents et les courants sur les côtes principalement de l'Afrique septentrionale dangereux pour la navigation.
Golfe des Syrtes
les Argonautes se rembarquent
mais
une violente tempête
les jette sur les côtes de Libye près des redoutables
Syrtes
ils traversent les sables
il y avait dans l’air comme
une odeur de Temps
il sourit et retourna
cette drôle d’idée dans sa tête
il y avait là
quelque chose à creuser
A quoi pouvait bien ressembler
l’odeur du Temps
?
et si
on se demandait quel sorte de bruit faisait le Temps ce ne pouvait qu’être celui de l’eau ruisselant dans une grotte obscure des pleurs de la terre tombant sur des couvercles de boîtes aux échos caverneux de la pluie
et en
allant plus loin
quel aspect présentait le Temps
?
qu'est-ce que cela vous fait
d'être-là
?
Li-HUI
la chose en soi
le vouloir-vivre
est en chaque être jusqu’au plus insignifiant
intégralement présente
aussi pleinement
que dans tous les autres réunis
tous ceux qui furent
sont et seront
nous sommes près de nous éveiller
lorsque nous rêvons
que nous rêvons
aucune vie n'est vécue
l'explosion commence juste après la mort
ce qui précède
n'est que le grésillement de la mèche
car plus encore que le rouge
plus encore que le sang
effrayante est la blancheur incantatoire
polarisant noir sidéral
un regard dramatique et glaçant
masse-poussière
des yeux
multitude convertie au regard
circulaire
imposant l’intérieur seul appui du réel
densité immobile
radiation de silence
clairvoyance du vide
fais donc saillir ici et maintenant
d’
un trait de plume
à même le texte réécrit tel
un palimpseste
faisant sortir les phrases de leurs gonds
les mots
Appelé Esprit Kataise pour les hommes Halahâches pour les femmes Inframonde Poisson cornu Comique Effrayant Toujours Menton Poing Fait mine Frapper Tuer Ramener à la vie Guérisseur Haïn Scène jouée et tu entendras un silence pétri de pensée crépiter entre chaque membre d’une phrase désyntaxisée
un langage alchimique
appelle l’esprit par son nom
HalaHâcHes
ressens
le rythme syncopé
haletant cahotant
éprouve le chant épistrophique la musique-trissée-du-H-chamanique perçant des galeries sonores aux ramifications descendantes souterraines en bouquet ramenant l’ordre au pandémonium de ta voix pour qu’enfin affleure ce rire lointain plus divin plus insaisissable que les larmes dont l’écarquillée rondeur vocalique Hâ signe le primordial effroi
rien n’est figé
la mobilité opère
les transformations sont en cours
il n’est pas impossible
que nous ayons droit de nouveau
un jour
au signal Ko
la révolution
la mue
avec en bas ce qui s’attache
le feu
et en haut le joyeux
le lac
la Terre me fut importune
je pris mon essor vers les Cieux
j’y vis
le Soleil et la Lune
et maintenant
j’y vois les Dieux
l’amour
est
un art de musique comme l’alchimie
la fixité approfondit le mouvement
le ciel au milieu de la montagne évoque des trésors enfouis
le passé soulève le présent
vous ne ferez croire à personne que vous avez passé
des heures à choisir ou à déplacer
tel ou tel mot
telle série de syllabes
on vous tiendrait pour fou
et avec raison
fou comme il fallait l’être sans doute pour entretenir jour et nuit le feu d’une cuisson de métaux et passer à travers la matière afin de trouver la pierre philosophale la poudre de projection l’or du temps
je cherche l’or du temps