silence
silence qui fait tant
de bruit
agitation perpétuelle
du calme
est-ce là
ce que nous appelons le terrible
le cœur éternel
?
est-ce sur lui
que nous veillons pour
l’apaiser
le rendre calme
et toujours plus calme
pour
l’empêcher de cesser
de persévérer
?
est-ce moi
qui serais pour moi le terrible
?
le dernier homme
être mort
et attendre encore
quelque chose qui vous fasse
souvenir de
la mort
souvenir
que
je suis
que
j’attends cependant
vers lequel
je descend vers toi
loin de toi
espace de ce souvenir
dont il n’y a pas de souvenir
qui me retient seulement
là où depuis longtemps
j’ai cessé d’être
comme si
toi
qui peut-être n’existes
pas
dans
la calme persistance
de ce
qui disparaît
tu
continuais à faire
de moi
un souvenir
et
à rechercher
ce qui
pourrait me rappeler
à toi
grande mémoire
qui
pourrait me rappeler
à toi
grande mémoire
où
nous sommes tous deux maintenus
face à face
enveloppés
dans
la plainte
que
j’entends
éternels éternels
espace de froide lumière
où tu m’as attiré
sans y être
et où
je t’affirme
sans
te voir
et sachant que tu n’y es pas
l’ignorant
le sachant
Croissance
de ce qui
ne veut pas croître
attente
vaine des choses
vaines
silence
et
plus
il y a
de silence
plus
il
se change en
rumeur