Faïences se présente comme une ample méditation sur la fragilité, le mystère, l'évidence de la poésie. A partir de réflexions sur quelques figures emblématiques - Erza Pound, Francis Ponge - et de périples à travers l'Italie de Giotto ou de Gallilée, Paul Louis Rossi expose dans une clarté presque renaissante, les thèmes centraux de sa poétique, que l'on pourrait situer à la croisée d'un patient travail formel et d'une brusque illumination intérieure.
Pour ce faire, il explore une nouvelle fois, et pousse à sa perfection la prose fragmentaire, limpide et énigmatique, qui est sa forme de prédilection depuis quelques années. Deux longues séquences en vers : Faïences et sommeils, viennent clore le tracé de cette mosaïque mentale qui ne se ramène pas à une simple rêverie esthétique, mais se veut avant tout interrogation, remise en cause des " valeurs " de notre temps, à quoi la poésie oppose dans toute sa rigueur formelle son éternel anachronisme, sa subversive intemporalité.
Yves di Manno