Giotto, les noces de Cana 1304-1306, Padoue chapelle des Scrovegni.
Vous vous étonnez que le Christ change l'eau en vin ? disaist Saint Augustin, n'est-ce pas ce que fait la vigne tous les ans ? Mais vos esprits sont tellement bornés, incapables de voir l'oeuvre du Logos dans la nature et le quotidien, qu'il vous faut des signes et des prodiges pour retrouver un peu d'étonnement...
Si on voulait résumer l'épisode de Cana en un itinéraire initiatique, on pourrait dire :
D'abord s'éveiller à la conscience de notre manque. Il n' y a plus de vin, la joie des noces n'illumine pas nos coeurs et nos intelligences. Cet acte de lucidité est une prière au Logos.
Être à l'écoute de ce qu'il peut nous dire - suivre ces impulsions silencieuses qui, parfois, nous habitent et mettre l' Évangile en pratique.
Accomplir toutes les possibilités de notre nature humaine.
Donner la pleine mesure à tous nos sens.
Vivre les six jours de la Création, avant de connaître le repos du Septième.
Puiser et goûter la Présence du Logos, dans l'eau des apparences et du quotidien,
s'enivrer, se réjouir de ce qu'il y a de meilleur en toutes choses.
Laisser mûrir le meilleur
Laisser grandir ce qui - d'abord - fut in apparent.
Boire à l'invisible lumière
Demeurer en état de noces, à Cana, en Galilée,
dans la faveur de l'instant,
de celui qui sait habiter l' Instant.
L' Instant n'est-il pas le lieu des plus hautes noces ?
" l'occasion " de changer de conscience,
de passer de l'eau en vin ?