Aucun homme,
individu ou collectivité n'a de droit
sur quelque terre que ce soit
C'est un principe.
Au premier abord il a l'air abstrait, théorique.
Quand on sait à quel point les gens se la sont appropriée, la terre, quand on connaît l'histoire des nations, des classes, des communautés humaines, on a du mal à y croire.
Mais ce principe,
moi, je l'ai vécu dans ma chair.
Il adhère à ma chair,
je ne peux pas le lâcher.
J'y tiens.
Il gouverne ma vie.
Je ne le considère pas comme juridique,
mais comme viscéral.
La terre est un lieu de passage où personne ne peut
vous empêcher de passer.
Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de propriété
ni de droits nationaux, évidemment.
Les gens ont des titres de propriété et les nations des territoires, c'est clair, mais ce n'est qu'un phénomène contingent, lié à une situation historique.
Légitime mais contingent.
Si on se place au-delà, la question n'est jamais de savoir à qui appartient la terre, mais toujours ce qu'on en fait.
La terre est là pour te poser des questions.
Et si c'était la terre qui avait des droits sur l'homme?
Certainement pas!
La terre pousse l'homme dans ses retranchements.
Elle le force à se demander ce qu'il y fait.