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L'Automne
est un homme mûr
sa chevelure est
faite de grappes de raisins
de feuilles de vigne
et d'une citrouille d’où émergent
deux olives.
le vêtement est
constitué d'une barrique
disjointe tenue par un lien
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Règne
triomphant de la métaphore :
tout est
métaphore chez Arcimboldo.
Rien n’est jamais dénoté, puisque les traits (lignes, formes, volutes) qui servent à composer une tête ont déjà un sens, et que ce sens est détourné vers un autre sens, jeté en quelque sorte au-delà de lui-même c’est ce que veut dire, étymologiquement, le mot « métaphore ». Souvent les métaphores d’Arcimboldo sont sages. Entendons par là qu’entre les deux termes de la transposition, il subsiste un trait commun, un « pont », une certaine analogie : les dents ressemblent « spontanément », ou « communément » à des clochettes de fleurs, à des petits pois dans leur cosse ; ces objets différents ont des formes en commun : ce sont des parcelles de matière, découpées, égales et rangées – casées − sur une même ligne ; le nez ressemble à un épi, par sa forme oblongue et bombée ; la bouche, charnue, ressemble à une igue entrouverte, dont l’intérieur blanchâtre éclaire l’échancrure rouge de la pulpe...Roland Barthes, Textes 1978
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