un peu de paranoïa rend souvent lucide
*
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
un peu de paranoïa rend souvent lucide
*
acte de langage pour un monde mourant
je suis
un incident piégé dans une description épaisse
l'outre-tombe du papier
le grand jour et les ténèbres
l’apparent et le caché
le manifeste et le non manifeste
voilà tout l’art
tout porte à croire qu’il existe un certain point de l’esprit d’où la vie et la mort le réel et l’imaginaire le passé et le futur le communicable et l’incommunicable le haut et le bas cessent d’être perçus contradictoirement
éteindre
le feu qui brûle sur ma tête ici et maintenant
immédiatement
l'ici et maintenant doit-être
complet
parachevé
l’important c’est le titre
et ensuite
la première phrase
le pur espace et la saison
je marche sur un chemin qui ne mène à rien
sauf à des clairières
imprévues
je ne pense pas que la vie se réduise à la mise en corps
je cherche midi
aphorismes et pensées choisies
tout le monde parle personne n’écoute
c’est toujours intéressant de voir quelqu’un penser
ça pense peu en général
ou alors les gens récitent des pensées
mais ce n’est pas la même chose
grand beau temps
le Tremble du Parc est parcouru par le vent
rose tulipe et pivoine
sont
sans pourquoi
j' apprends le long silence et personne ne doit me voir au fond
non parce que mon eau est trouble et mon visage fermé
mais parce que mon fond est trop profond
ils ne comprennent pas comment
ce qui s’oppose à soi-même s’accorde avec soi
ajustement par action de sens contraire
comme de l’arc et la lyre