une rangée d’arbres
aux troncs fins à l’écorce noueuse
un rideau de conifères
au branchage dressé et relativement aéré
qui laisse passer
une lumière obtuse
subtiles variations
dans la répétition du motif des branches
voici les possibilités
une simple tête à explosion ...
un cambré...
une lumière en fuseau...
une économie de présence...
une page pour dire...
une barre de fraction...
une forme imbriquée dans une forme géométrique...
un secret...
un couloir...
une menace..
un coup fatal..
les alignements
sont précieux en ville
ils sont réguliers à grande échelle
mais infiniment variés
à petite échelle
ce sont des monuments vivants
ils transforment les perspectives
font passer le désordre urbain des façades
au second plan
une certaine régularité
dans ce chaos mais avec la souplesse d’
une structure vivante
plantation
d’alignement à la colonnade
reproduction d’arbres d’
une même essence épineuse
conduits de manière homogène qui produit
une vibration spatiale
une composition rythmée
à rayures cadencée
partition à déchiffrer
seul le vent ici
pourtant fait entendre sa chanson inquiétante
à force de répliques
mais ici ce n’est pas la ville
un intermédiaire
et cette lumière qui s’infiltre
comme en coulisses
à travers les troncs des arbres
cherche à nous dire quelque chose sur le factice
les faux semblants
la vérité se cache derrière
par prudence
ou par stratégie
que dire des forêts
?
on reste
sur le seuil du bois
hésitant
devant la porte d’entrée
un rideau déchiré