le bouton disparaît dans l’éclatement de la floraison
à l’apparition du fruit également la fleur est dénoncée comme un faux être-là de la plante et le fruit s’introduit à la place de la fleur comme sa vérité
ces formes ne sont pas seulement distinctes mais encore chacune refoule l'autre parce qu'elles sont mutuellement incompatibles
mais en même temps leur nature fluide en fait des moments de l'unité organique dans laquelle elles ne se repoussent pas seulement mais dans laquelle l'une est aussi nécessaire que l'autre et cette égale nécessité constitue seule
la vie du tout
ainsi ce que l’on saisit sans difficulté pour la fleur il n’y a pas de contradiction entre ses différentes formes on ne le conçoit pas naturellement dans le champ de la philosophie :
le fait qu’il y ait plusieurs théories philosophiques pose problème le fait qu’elles aboutissent à des conclusions contraires semble inacceptable et on essaie de résoudre ce problème cette contradiction en prouvant la théorie que l’on préfère et en réfutant les autres
tandis que d’une part la contradiction portée à un système philosophique a coutume de ne pas se concevoir elle-même de cette manière et que d’autre part la conscience qui appréhende celui-ci ne sait généralement pas affranchir cette contradiction de son unilatéralité ou la conserver affranchie de celle-ci ni reconnaître dans la figure de ce qui semble conflictuel et en contrariété avec soi autant de moments mutuellement nécessaires
il ne faut donc pas considérer la contradiction comme un scandale mais l’accueillir comme une caractéristique essentielle de la vérité conçue comme un Tout en devenir passant d’une figure successive à une autre qui ont chacune leur légitimité à une époque donnée