Antoni Tàpies | Three Footprints











en art

il ne s’agit pas

de reproduire ou d’inventer

des formes


mais

de capter des forces


c’est

par là même

qu’aucun art  n’est figuratif

ces
redistributions

sont
datables

mais 

elles
ne peuvent s'aligner

dans
la continuité
d'

un 
présent 
permanent
coextensif au temps du monde

l'âme est l'expression du monde

actualité







des mots

il y en a 
toujours trop

je 
me suis 
renseigné

il faut de la méthode à ma folie 

laissons    labyrinthe




un
simulacre
se substitue souvent au souvenir 
avant de finir par l’évincer tout à fait

pas 
d'avancée 
qui ne se fasse par 
bifurcation

rencontre imprévisible

réévaluation 
d'

un 
ensemble 

depuis 

un 
angle inédit

le miroir en rotin 

Kubu 

est l'interprétation 
réussie par l'éditeur hollandais 
Dutch Bone 
d'

un 
miroir 
classique dans 





un 
matériau original 

100% naturel


*




Robert Smithson
ne peignait pas le ciel

en le regardant se refléter 
dans

un
miroir

il le déplaçait

le 
fusionnait
avec la terre

en déposant 
des carrés de bleu
sur des mers de vert

un
azur ardent

un jour

un
jaune-gris
brumeux le jour d'après

les gestes de Smithson
étaient à la fois des études de couleurs
formelles

de douces méditations
sur la nature et des déclarations
politiques sur l'écologie

le miroir est

une
machine
à déplacement
qui s'approprie tout
ce qui s'y 
reflète

je 
suis

un
poète kludge

this is a total kludge  if you ask me

c'est 

un 
complet bricolage
si vous me demandez

the kludge shelf

le rayon  
fourre-tout














j'ai

une
solution

nettoyer 
chaque soir mon visage
avec

un gel 
purifiant
au zinc associé 
à

un
actif 
régulateur
de sébum qui élimine
sans me décaper les impuretés
accumulées pendant la journée

ma peau 
ne brille pas

le pouvoir
apaisant du zinc
renforcé par

un
agent hydratant
adoucit et ressource 
les zones sèches de mon visage

ma 
peau
ne tire plus

un
abîme 
avec des cimes

un 
convoi

le travail des feuilles

un
millier 
de feuilles

un
grand voyage















de 
mon encre
les ingrédients scrupuleux

du 
silence noir
à l'eau de l'ornière mélangé








on 
souhaite l'achever

un état 
pénible et languissant




on
est fatigué

on
se voit exposé
aux injures des saisons

on
a recours 
inutilement 
aux secours étrangers

on
essaye 
de pêcher

on
prend 
quelques poissons
sans en tirer de soulagement
ni de nourriture

on
est las 
de tout ce qu'on voit

on
est toujours
avec ses mêmes 
pensées

on
est toujours ennuyé

on
vit encore

on
a regret à vivre

on
attend des désirs

on
n'en forme
que de faibles et d'inutiles




une
enfilade
de cellules

et

c'est l'aube
qui teinte la buée

du
malentendu

dimanche


j'ai presque renoncé à écouter

le contenu des paroles

et me borne

à écouter 

la manière dont elles sont énoncées


la seule 
chose que j'exige
d'

un
homme








est qu'il ne se laisse 
pas abêtir par son propre 
savoir

que 
sa vison du monde
ne le dépouille pas de sa sagesse
naturelle

que
sa doctrine
ne lui enlève rien
de ses qualités humaines

que
son système
ne finisse pas par en faire

un
être 
rigide et mécanisé


ni
sa philosophie
par le rendre obtus




écouter

un 
homme 
un 
être

le débat

était du genre

de ceux qui ne sauraient inquiéter

personne


ils sont devenus pour nous

monnaie courante

mais la situation semblait

malgré tout me parler à la manière

de 

S


il est en moi quelque danger
dont je te dis : méfie-toi !







tout ce qui est anti- 

provient du même fondement essentiel 


que cela contre quoi il est anti- 

après 

la Première Guerre 

mondiale


le plastique 

remplace peu à peu 

l'os


*













une
colossale
perquisition 

une
colossale
recherche



le communisme possède 

la vérité

il sait

et en outre

il a la foi

et mieux encore

il 
veut 
l'avoir


même 
convaincu

il 
ne se laissera pas 
faire

car 

il 
s'est donné 
au parti

le 
parti sait 
mieux

le 
parti sait pour 
lui 




une
colossale
inquisition