Esse est percipi aut percipere
une locution latine pouvant être traduite en français par
Être c'est être perçu ou percevoir
elle résume l'immatérialisme de George Berkeley
Cette formule est en réalité un leitmotiv qui traverse l'ensemble de la philosophie depuis Parménide
En effet dans son Poème ce dernier dit : τὸ γὰρ αὐτὸ νοεῖν ἐστίν τε καὶ εἶναι qu'on peut traduire par : Car le même est en vérité penser et être
L’histoire de la tradition métaphysique occidentale est une variation sur ce même thème
Le même est penser et être devient une égalité uniforme
esse = percipi chez Berkeley
On connaît le je pense donc je suis qui fonde chez Descartes l’être sur la pensée
Avec Kant l’étant devient objet de l’expérience et l’être est défini comme l’objectivité de l’objet
Le principe suprême des jugements synthétiques a priori reformule la parole parménidienne dans la perspective transcendantale qui identifie les conditions de possibilité de toute expérience possible avec celles de tout objet possible
Il s’énonce :
les conditions de la possibilité même de l’expérience sont du même coup les conditions de la possibilité des objets de l’expérience. le du même coup est une réinterprétation du to auto parménidien.
Dans la préface à la phénoménologie de l'esprit Hegel
dit également
l’Être est Penser
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La conséquence de l'immatérialisme sur la connaissance scientifique est que puisque les qualités sensibles les objets sensibles autour de nous sont passives elles ne peuvent exercer d'action les unes sur les autres
En ce sens il n'y a pas de causalité physique mais uniquement des successions dont l'activité de Dieu seule est à l'origine
Berkeley récuse l'idée d'un espace absolu qui n'a effectivement plus de sens sans l'existence de la matière parce que l'âme n'est pas dans le monde mais le monde est dans l'âme
De même le temps n'est pas un absolu
Le seul temps est un temps perçu
plus long dans la douleur que dans le plaisir
La nature est donc
le langage par lequel l'esprit divin
nous parle