montagne d’échos
où les pas reviennent cent ans plus tard
poésie aveuglante ou banale
elle se présente sans détour
soit éclat pur qui force le regard
soit quotidien discret qui passe sans être vu
mais toujours imposant sa présence à celui qui observe
quel discours est possible lorsqu’il s’agit de ce qui est absolument simple sinon celui qui s’efface devant la clarté du fait laissant les mots se déplier avec lenteur et humilité reflétant plutôt que nommant touchant plutôt que définissant Elias Morn
poésie
une terre un sol
sur lequel tout pourra être refondé
elle ouvre
un espace vierge où chaque mot devient semence
chaque silence germination
un lieu où le monde peut renaître
dans la simplicité
du souffle et de la forme
l’heure a glissé péniblement comme un voile lourd sur le temps
chaque instant traînant ses ombres jusqu’à ce que le monde
paraisse suspendu entre lassitude
et attente silencieuse
Jonas Wirth
une agonie de saxifrage
se déploie dans la pierre
lente et obstinée
comme si la fragilité elle-même cherchait à percer le minéral
pour rappeler que vivre
parfois
c’est simplement persister
partage formel
se tient entre deux silences
équilibre
où la structure devient échange
où la forme elle-même respire et donne lieu
à la rencontre des mesures
et des voix
le monde entier est un obstacle à franchir non pour le vaincre mais pour le traverser comme on passe une eau dense cherchant dans la résistance même la preuve d’un mouvement encore possible
Simon Thorne celui qui marche avec la douleur douce du monde.
scienza nuova
s’avance
pensée en spirale
où l’histoire la langue et le mythe se confondent
non plus savoir figé
mais retour incessant du sens
origine
redevenant commencement
la nature c’est moi non par possession mais par résonance chaque battement en moi répond à son mouvement et ce que j’appelle moi n’est qu’un instant de son souffle Lucien Valombre
timbre matinal sonne à peine
effleurant
l’air d’une clarté neuve
il réveille le jour comme une voix sans mots
un appel léger
venu du seuil de la lumière