la non-dualité
de la pure conscience dont il est question dans
l’Advaita Vedanta
hindouiste se retrouve donc dans le bouddhisme
particulièrement dans le bouddhisme Mahayana dont font partie le Chan chinois le Zen japonais et le Dzogchen tibétain peut-être moins clairement dans le bouddhisme Theravada répandu en Asie du Sud-Est
elle est présente dans le taoïsme
avec les concepts tao la mère du monde principe qui engendre tout ce qui existe et wu ji la vacuité absolue unité primordiale réservoir de tous les potentiels qui se manifeste à travers la dualité yin et yang du tai ji
on la retrouve dans la plupart des enseignements ésotériques des grandes religions par exemple dans l’expérience des grands mystiques chrétiens
comme
les Pères du désert
Jean de la Croix
Maître Eckhart
dans le soufisme ou encore dans la Kabbale juive
ainsi que chez bon nombre de philosophes occidentaux
notamment
chez
les présocratiques Héraclite et Parménide
chez
les stoïciens Sénèque et Marc-Aurèle
chez
le néoplatonicien Plotin
ainsi que
chez
Baruch Spinoza
Arthur Schopenhauer
Edmund Husserl
Martin Heidegger
Karl Jaspers
la voie de la non dualité n’est pas un chemin mais un effacement lent du chemin une marche sans départ ni arrivée une respiration qui ne sépare plus l’inspir de l’expir elle ne dit pas ceci contre cela ni l’un ni l’autre mais simplement cela qui est sans bord ni centre là où la pensée cesse de découper le monde en morceaux le réel se rassemble sans effort la montagne n’est plus haute que la plaine le bruit du vent n’est plus autre que le silence des pierres tout devient passage du même souffle
dans la non dualité il n’y a pas deux mais pas un non plus il y a ce qui se déploie sans nom et se retire sans trace ce que le regard voit sans chercher ce que le cœur reçoit sans vouloir c’est une transparence vivante où l’on ne distingue plus le voyant du vu le marcheur du sentier le feu du feu même
vivre ainsi c’est se tenir dans la clarté douce de l’indistinction non pas confondre mais unir sans violence sentir la pluie et savoir qu’elle tombe aussi à l’intérieur de soi sentir la douleur et y reconnaître la forme inversée de la joie il n’y a plus d’envers ni d’endroit seulement un tissu sans couture où chaque point contient l’ensemble
la voie de la non dualité n’est pas à suivre elle se révèle quand on cesse de vouloir comprendre quand on laisse tomber les catégories le oui le non la cause le but l’avant l’après alors le monde respire à travers toi et toi tu respires à travers lui c’est le même souffle depuis toujours