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Léonid Andreïv
Luntz
Aujourd'hui, j'ai peur des étoiles. Je me dis : comme elles sont gigantesques, comme elles sont indifférentes, et comme elles n'ont rien à faire de moi, et je deviens tellement petit, tellement pitoyable - comme, vous savez, une espèce de poussin qui se cache je ne sais où pendant un pogrom, qui reste là et qui ne comprend rien.
Verkhovtsev
Les étoiles et le pogrom...combinaison étrange.
Luntz
Le duvet vole, les vitres se cassent, et, lui, il se cache
à quoi il pense ?
Verkhovtsev
Il ne pense à rien. Il pense qu'il neige.
Luntz
J'ai peur de l'infini. Qu'est-ce que c'est, l'infini ? A quoi bon, l'infini? Tenez, moi, je regarde les étoiles : une étoile, dix, un million - et c'est sans fin. Mon Dieu, à qui est-ce que je me plaindrai ?
Léonid Andreïev
vers les étoiles
traduit par André Markowicz
José Corti
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