une forêt de pommiers de noisetiers de lauriers de roses de feuilles mortes de bourgeons clairs d’ombres fantastiques une prairie une fine pluie et son ennui des fêtes de nuit une ville de charpentiers de bergers d’ouvriers des idiots râpeux de commerces et un clocher un curé ses mystères son père Frété des marins alcoolisés leur voilier un ponton un chardon des vieillards des chars la rouge courtisane la rive et Vénus le ciel voilé ou les vapeurs de sa pipe des pantins des étoiles ces astres… ses premiers ébats un lilas et sa tristesse son ivresse sa faiblesse comme un enfant sa maman le matin approchant deux cormorans une branche des bourgeons clairs des laquais les rayons du soleil et ses pas de la veille une cascade d’eau un petit troupeau des gouttes vertes des jeunes mariés des arbres tordus des blés d’or un corbeau une colline de l’air son inspiration son évasion ses illusions et un lapin un moulin son vieux parchemin un poulain ses espoirs du lendemain…
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explosante fixe
la maison que j'habite
ma vie
ce que j'écris
le pont de trésors de la
grande barrière australienne
moi
elle
Enée portant son père
je n'avais pas cessé de m'intéresser
au progrès de cette statue
un descendant très évolué du heaume
de la hauteur d'un petit soulier
faisant corps avec elle
cette espèce d'hélianthe
les petites rues du quartier des halles
A paris la Tour Saint-Jacques chancelante
l'air de nager
TOUT ENGOURDI AUSSI PAR LA NUIT
de sable plus noir encore
celle que PICASSO a peinte
il y a trente ans
les jardins gobe-avions de MAX ERNST
A flanc d'abîme
construit en pierre PHILOSOPHALE
LA MAISON DU PENDU
tous les petits enfants
des miliciens d'Espagne
un filet
de lait sans fin
fusant
d'
un
sein
de verre