mardi, juin 30, 2009

Vous entendez ?


On dirait que la pluie veut venir. Les arbres ploient avec un bruissement infiniment moindre. On les dirait suspendus à la venue de la pluie, sauf vers la fin, quand ils se redéploient et se redressent d'un bond félissant.
°
Martin Ziegler
Ô ter abcède
éditions L.Mauguin
L.A. photographie, rocher, détail
Lac du clou juin 2009

Seul

sous les saules regarde Louze courir
ombre et soleil froissement de juin de soie
le vent ses doigts dans le feuillage mes cheveux
Géraniums
Myosotis
Oseille et Rumex
MOI
palais langue langue sourcils
lèvres oreilles oeil
mains genoux pieds
corps tout entier
PAROLE
je lis :
Le terme ullâsa
briller irradier
devenir visible et perceptible se mouvoir
résonner jouer danser
être heureux
je lis encore
A+HA donne la totalité des phonèmes, à quoi il faut ajouter la résonance nasale, qui suit les voyelles, et voilà AHAM, qui signifie " je " absolu, divin, totale plénitude
.
Un peu plus haut sur le sentier de montagne
entre les Aulnes et le ruisseau
babils murmures chants
j'entends
un gazouillis musical variable
celui d'une invisible Fauvette
Orphée Masquée Grisette Babillarde ?
je m'incline pour la Fauvette à Tête Noire
gazouillis vif et clair avec motif final accentué en forte
plus haut encore
au bord de la Tempête
roches
dos
moutons arrondis
sur l'eau
risée miroitement scintillement étincelles
assis sur le rocher là je l 'entends
soleil voix lumière écho des lumières soleil coeur lumière
PARADIS
il va falloir rester réveillé maintenant absolument réveillé

Celui qui est dans l'écorce


Les éclairs se sont cachés dans l'arbre
et attendent que le tonnerre ait fini de compter
en bas dans un courant d'air les visages des hommes
ils entourent l'arbre
ils maudissent celui qui est dans l'écorce
où je vis à double tranchant
°
La huitième écorce - Gil Pressnitzer
source, Nathalie Riera, note de lecture ici
°
L.A. photographie, écorce d'épicéa, Beaufort mai 2009

lundi, juin 29, 2009

Il y a encore des chants à chanter au-delà des hommes. ( Celan )

Mars et Vénus

Sandro Botticelli, vers 1483
Londres, National Gallery
°
L'interprétation néoplatonicienne de ce tableau considère Mars et Vénus comme des divinités planétaires en conjonction
.
La torpeur du dieu indique que cette planète, symbole de force et d'agressivité, est soumise à la domination de Vénus
.
L'utilisation du coquillage en guise de corne est une allusion à l'impuissance momentanée de Mars
.
La présence des petits satyres est une citation empruntée à Lucien de Samosate, relative à un célèbre tableau sur les amours d'Alexandre et de Roxane
.
L'utilisation des armes comme jouets révèle la soumission de la planète guerrière aux grâces vénusiennes
.
L'influence de la déesse de l'amour tempère l'humeur martiale.

La zone de combat

température moyenne annuelle : + 2°c à + 4°c
température moyenne du mois de juillet : + 9°c
200 nuits de gelée par an
les conditions y varient à quelques mètres de distance
zone de transition où s'arrête la forêt.
Prés, bois et landes d'ambiance très agréable
°
Ceux qui sont experts dans l'art de se défendre se dissimulent sous la terre aux neuf replis ; ceux qui sont habiles dans l'art d'attaquer se déplacent comme s'ils fondaient du neuvième ciel. Ainsi ils sont capables à la fois de se protéger et de s'assurer une victoire totale.
( avec Sun Tzu)

1

Il est plus facile
à l'oiseau d'être
matière

que d'être celui
dont seul l'élan sans fin

le fait être
oiseau.

Une voltige claire
( à corps perdu )

conditionne sa pose pure
dans l'épaisseur de l'air.

Quand il s'éveille
et monte au ciel
en un vol vertical, léger,

l'oiseau terrestre
désespère
°
Israël Eliraz
Oiseau et autres poèmes
traduit de l'hébreu par Colette Salem
et Laurent Schuman
Editions Apogée
°
esprits nomades : ici

Agrafe IV


L.A. encre sur texte sous calque 2007
Boite 22/26/3 cm, détail intérieur

sans titre


L.A. clous acrylique sur toile
encre sur papier sous cristalline
°
Boite en carton 22/26/3 cm, détail intérieur, 2007

Sept rouleaux

L.A. encre sur papier, rouleaux collés dans une boite
avec Duns scot
22/26/3 cm, détail intérieur, 2007
°
Prima conclusio : Absolument aucune chose n'est ordonnée essentiellement à elle même
.
Secunda conclusio : Dans tout ordre essentiel, le cercle est impossible
.
Tertia conclusio : Ce qui n'est pas postérieur à l'antérieur n'est pas non plus postérieur au postérieur

Agrafe III

L.A. encre sur papier, Agrafe et photographie 2007
Boite en carton 22/26/3 cm, détail intérieur

Papiers

L.A. vieux papiers, collage et photographie 2007
Boite en carton 22/26/3 cm, détail intérieur

Alchimille, Alchimie, Rosée


rosacée herbacée palmée ronde plissée en mantelet finement dentelé
Alchémille argentée des champs perce-pierre pied de lion manteau des dames
couronne de la Vierge et porte rosée .
Dotée selon les Alchimistes en propriété de favoriser la transmutation des métaux vils en or
.
Une rosée abondante, par un temps découvert et calme, doit faire espérer la continuation du beau temps. Au contraire, la pluie est prochaine, si par un temps découvert et calme, il n'y a pas de rosée... La rosée vivifie les plantes ; elle leur prodigue une humidité nécessaire, et souvent plus efficace que celle même des pluies ; elle pénètre plus facilement dans le tissu cellulaire des végétaux, et l'on remarque que les plantes qui croissent dans les lieux secs et arides sont plus pourvues que celles des marais de ces longs poils qui leur permettent d'absorber une plus grande quantité de rosée...
°
Prenez quelque quantité de rosée de mai, laquelle abonde en esprit subtil, et en distillez environ la moitié par des cucurbites au bain-marie, ou au sable modérément chaud, et rectifiez une fois ce qui est distille, n'en retirant que la moitié, laquelle vous conserverez dans des fioles bien bouchées. Cette eau ne sert pas seulement de menstrues ( dissolvant ) pour les extractions, mais peut aussi servir de véhicule à beaucoup de remèdes, qui ont besoin d' être délayés dans quelque liqueur. On peut travailler de même sur l'eau de pluie, mais il faut la prendre au mois de mars, environ l'équinoxe, auquel temps elle est plus remplie de l'esprit universel qu'en toute autre saison.
°
Avec la rosée, nous entrons concrètement dans le domaine du merveilleux. En effet, cette condensation nocturne, sous l'influence de la lune, est, selon la tradition, le véhicule privilégié de l'esprit universel.
Dans la bible, la rosée est souvent citée : " son pays recevra de l'Eternel, en signe de bénédiction le meilleur don du ciel, la rosée (Deut 33-13 ) " ou encore : " Tressaillez de joie, vous qui dormez dans la poussière ! Pareille à une rosée de lumière est ta rosée, et la terre redonnera vie aux ombres ( Issaïe 26-19 )...
°
L.A. photographie, Beaufort, mai 2009
Avec un extrait sur la rosée du laboratoire alchimique d'Athorène
Les poèmes appartiennent à ceux qui les
aiment.
( Roland Giguère)

Sagho

le matin du sang a saupoudré les sagas nés des
scories
d'étoiles déflorées à pleins tubes
et soulève mon sang comme un mustang roué
d'aigles
du plateau où tes doigts plient l'incendie des
sumacs
jusqu'à la steppe fracturée par le bec des
pygargues
mes poings d'interrogation frappent le ciel
matin de lait sel d'agrotides et de lis
l'abîme nous gratifie d'un ventre d'antilope abattue
dans
le mil des tonnerres
mais nul mot
nul mot sinon la farine des lyctes par ce temps mâle
et par gerbes les pucerons du vent sous les
cataires
tant pis si seul tant pis je falsifie l'enseigne publique
de l'aube je m'en frotte l'oeil avant d'entrer dans la
coutume inextricablement claire du temps
°
écho à mon ami du désert Fayçal
ce poème de Mohammed KHAIR- EDDINE

dimanche, juin 28, 2009

La Falaise Sonore

°
Le Rocher du Vent au III è siècle AV.J.C. portait le nom de : Falaise Sonore. La Falaise Sonore, se trouve dans la " Vallée orientale interne " adossée au Saint Mont-Blanc, au sud du " Torrent du dragon couché ". Elle domine les falaises avoisinantes de sa taille considérable. Elle est creusée et ajourée de grottes multiples, dont les parois, quand on les frappe avec un caillou, rendent un son particulier. Sur l'autre rive du torrent, il y a la " Falaise de l' écho " ( avec là aussi des grottes comme celle des " Trois Astres " ou du " Roi Dragon "). Les hauteurs se font face, formant une sorte d'énorme porte de pierre ; au dessous, c'est le " Gouffre de la Falaise Sonore ". En regardant depuis la porte de pierre vers le sommet du " Roc de l'écho des eaux ", on découvre plusieurs paysages comme " l'Immortel qui psalmodie des vers ", " le Vieillard qui écoute des poèmes ", " la Carpe qui baille " etc, etc...
°
L.A. photographies, le Rocher du Vent, Beaufort juin 2009

J'entends

Lire : une vague inconnue, inattendue, vient gifler celui qui somnole sur le rivage
.
Venez et voyez tout ce que j'entends et qui fut et qui vient et passe par l'oreille, et en vous-même, tout ce qui se dit dans les livres.
°
Pascal Boulanger , in le corps certain : détails 1990 -2000
°
Dans la futaie violette, bourgeonnante...
j' entends ce que me dit Eucharis

Temps


présent qui passe
dans cette altitude - ci
brillante
odeur du temps
je vois le bois
je sens
la joie volant sur la montagne



L.A. photographies, vieux bois d'un chalet d'alpage
Beaufort,
la Petite-Berge, juin 2009


samedi, juin 27, 2009

Lecture au-delà...

siècle par siècle
cônes
en limite supérieure
°
L.A. photographie , de gauche à droite,
la Légette du Mirantin, le Col de Roche Plane et Roche Plane, juin 2009

Certaines formes

en mouvement continu, en transformation ininterrompues provoquent ces émotions inexplicables. à un point précis, trop vite dépassé, on voudrait immobiliser leur déroulement. Lui faire rebrousser chemin. Retrouver l'instant.
°
André Ar Vot , cent vues de l'enclos des nuages, José Corti
L.A. photographie, Roche Plane, juin 2009

sur le sentier

à
pied
d'oeuvre
la
parole
errante
°
le
creux
un
cercle
le
cercle
un
vide
le
vide
une
veine
la
veine
une
intaille
sur
le
chemin
de
pierre
sourd
la
voix
blessée
°
épié
le
pas
épiée
la
voix
piétinée
le
feuillage
piétinée
la
pensée
le
corps
traqué
s'empierre
°
la
peine
à
peine
même
pas
- ailleurs
°
Julien Bosc
PAS
Editions Unes

2

Les arbres sont la sainteté du monde
L'absolu de lumière habillé par de l'ombre
Jusqu'à l'effacement de l'arbre dans sa nuit
Puis dans le jour, dans le sommeil du jour
Voici la statue de l'éclair
Déshabillée par la foudre, ruinée par la nuée de
sauterelles
Que le soleil va boire
Avec la sève avec les colliers d'ambre
°
Salah Stétié
l'écorcement
fario 7

La vie qui s'éloigne

(...)
Et c'est pour la raison que l'industrie globale administrée a promis de répondre à tout, de pourvoir à toutes les nécessités qu'elle a créées, de devenir concrètement le seul interlocuteur auquel il est possible d'avoir accès, la seule mamelle, le seul miroir, le seul monde - un monde sans discontinuité, sans intervalles, sans faille et sans répit, que l'idée d'une escapade s'est un peu perdue. Des chemins pour entrer en soi-même, d'autres pour en sortir, des vues sur des paysages qui étonnent, des nuits noires à sonder, des appels, des voix étrangères qui persistent dans l'harmonie ou la dissonance qu'elles frôlent, comment y atteindre dans ce face-à-face de reflets jusqu'à la perte de toute définition que font le mouvement incessant et son spectacle ?
(...)

Fario, exergue

La très haute grange parmi les prairies, avec son toit de tuiles fraîches où s'avivent les ciels d'été, l'âpre crépi des murs, le banc toujours vide entre deux portes fermées, ce port-des-prés tout pareil ( on dirait ) à d'autres granges perdues dans d'autres prairies, d'où vient que je retourne à lui sans cesse, comme si, hors des sables du réel, une oasis miraculeusement m'était donnée où triomphe enfin la toute-puissance du coeur ?
Gustave Roud
°
On peut fort bien imaginer que la splendeur de la vie existe autour de chaque homme, dans la plénitude, entière et toujours prête, mais voilée, en profondeur invisible, très éloignée. Elle est là, ni hostile, ni rétive, ni sourde. Qu'on l'invoque par le mot juste, alors elle apparaît. C'est le caractère de la magie, qui n'est pas création, mais invocation.
Franz Kafka

La contrée

Au nord les nuages tissent les couleurs, au sud les vents composent les échos.
à l'ouest une fée joue avec trois pommes d'argent, à l'est un enfant soulève des montagnes... Cette contrée est sans limites.
°
Margarita Xanthakou
Revue de poésie contemporaine, Pas n° 4
édition L.Mauguin
imite le moins possible les hommes
dans leur énigmatique maladie de faire des noeuds. ( R.Char )

vendredi, juin 26, 2009

Montagne déchirée

Oh ! la toujours plus rase solitude
Des larmes qui montent aux cimes
.
Quand se déclare la débâcle
Et qu'un vieil aigle sans pouvoir
Voit revenir son assurance,
Le bonheur s'élance à son tour,
à flanc d'abîme les rattrape
.
Chasseur rival, tu n'as rien appris,
Toi qui sans hâte me dépasses
Dans la mort que je contredis.
°
René Char
Le rébanqué, Lagnes, 29 août 1949.
( Les matinaux, 1950 )

Voyez ce buisson


au bord de la Tempête claire
un buisson
genévrier & myrtille
un buisson
sous le buisson
un rocher
blanc
de granit
un rocher blanc de granit & de feu
au bord de l'eau
silencieux au bord de l'eau
le feu
le rocher
le buisson
genévrier & myrtille mille années sont nécessaires
°
L.A. photographie, Lac de la Tempête, juin 2009

Suinter


en parlant d'un liquide
s'écouler très lentement
lentement et imperceptiblement
un liquide
suinte sur la roche d'une façon subtile
un suintement
d'une façon subtile que l'on ne peut entendre
un suintement
un inaudible
lié
entre l'humide et le sec
°
L.A. photographie, Lac de la Tempête, juin 2009

Sébastien Maziere
°

La floraison d'une complicité entre le photographe et ses modèles, une délicatesse qui échappe à tout commentaire, la capacité précieuse de regarder le monde avec poésie...
°

En conjonction...

J'écris avec l'encre de la lisière, avec le réel ancré dans la pierre, avec l'immédiateté de l'air, l'imminence de l'instant, la contiguïté du noir et du blanc.
Ma verte contemplation.

°
Nathalie riera

ici

jeudi, juin 25, 2009

Le centre des hierophanies atmosphériques

vue d'en haut
elle
apparaît
comme la pointe d'une verticale
vue d'en bas
de l'horizon
elle
apparaît
comme la ligne d'une verticale
la pente à gravir.
°
L.A. photographie, les pointes de Corborsier qui dominent les Lacs de la Tempête,
juin 2009

Cette enfant première


L'eau cette enfant première, née de la fusion aérienne, ne peut renier son origine voluptueuse et, sur terre, elle se montre avec une céleste toute-puissance comme l'élément de l'amour et de l'union... Ce n'est pas à faux que les sages anciens ont cherché en elle l'origine des choses...et toutes nos sensations agréables ne sont, à la fin, que diverses manières d'écoulement en nous des mouvements de cette eau originelle qui est en nous. Le sommeil lui-même n'est rien d'autre que le flux de cette invisible mer universelle, et le réveil le commencement de son reflux et Novalis de conclure : les poètes seuls devraient s'occuper des liquides.
°
L.A. photographie avec Novalis, le torrent de la Louze, juin 2009

Invisible Fauvette

Marche lente vers le Col de la Louze entre le babillage frais, limpide, intarissable du ruisseau et le babil doux suivi d'un forte monotone de la Fauvette invisible dans les aunes et les saules.
°
L.A. photographie, avec la Fauvette ici , juin 2009

Chalet des Aroles, Alt.2036 .


1886. Par delà bien et mal. Prélude à une philosophie de l'avenir est publié chez Naumann. En août, Fritzsch, l'éditeur de Wagner, reprend toute l'oeuvre de Nietzsche. Ce dernier rédige, entre août et novembre, des avant-propos à la Naissance de la tragédie, à Humain, trop humain I et II, à Aurore, au Gai Savoir, ainsi que la cinquième partie du Gai Savoir.
°
1886. Au début d'octobre, Rimbaud quitte Tadjoura et se met en route vers Ankober, capitale du Choa. Sa caravane comprend un interprète, 34 chameliers et 30 chameaux. Elle emporte 2 000 fusils réformés de Liège et 75 000 cartouches. La marche est horriblement pénible, parmi des régions qui, selon la formule de Rimbaud, rappellent " l'horreur présumée des pays lunaires ".
°
L.A. photographie, sur un chalet d'alpage
entre les Lacs de la Tempête et le Lac des Fées.Juin 2009

Les roches moutonnées

Forme bosselée des roches dures à la suite du frottement du glacier. Fréquemment observée à la base des cirques suspendus. Stries et cannelures glaciaires accompagnent généralement les roches moutonnées
.
Après le bain dans le Lacglacé à midi nous poserons
nos corps nus sur les roches chaudes et moutonnées
°
L.A. photographies, lac de la Tempête, juin 2009

Miroir moins que frisson...à la fois pause et caresse,
passage d'un archet liquide...
°
L.A. photographie, avec Claudel, lac de la Tempête, juin 2009





On travaille toujours à plusieurs

même quand ça ne se voit pas. ( Deleuze )




Il ne s'agit pas de parler une langue
comme si

l'on était un 
étranger

Il s'agit d'être un étranger 
dans sa propre
langue

































au bord du Lac

primevère farineuse et
safran printanier
,
grassette
joncs
laîches et linaigrettes
,
triton au repos
lièvre variable et
marmottes
.
et tu oublies ton origine, ô fils
De l'Océan, de l'ami des Titans ?
avec Hölderlin

La transparence d'un lac

On estime selon la profondeur à partir de laquelle l'oeil ne parvient plus à distinguer un disque blanc immergé de 20 cm de diamètre. Cette transparence dépend de la richesse de l'eau en matières humiques dissoutes et en substances solides en suspension. Les lacs du Jura sont peu transparents, ainsi dans le lac de Nantua le disque disparaît toujours à moins de cinq mètres, alors qu'on le distingue encore jusqu'à quarante mètres au Crater Lake (USA) et à quarante et un mètre soixante au lac Mashu ( Japon ). Les lacs alpins sont en général transparents jusqu'à dix ou quinze mètres.
°
Source B.Fischesser
L.A. photographie, lac inférieur de la Tempête, juin 2009

Un ciel liquide

Dans la dépression du Fayoum, en Egypte, s'étend un immense lac. Les théologiens égyptiens de l'Antiquité y voyaient la manifestation réelle et terrestre de la vache du ciel ... un ciel liquide où le soleil s'était mystérieusement caché...un affleurement de l'océan primordial, mère de tous les dieux, faisant vivre les humains, la garantie de l'existence et de la fécondité...

L' origine d'un lac


Un lac se forme quand les eaux rencontrent un obstacle à leur écoulement naturel. Un lac est toujours menacé de comblement par les sédiments ou de perte par entaille de son barrage ou par faille de son fond. Les lacs glaciaires de cirque sont les plus fréquents en haute montagne, ce sont aussi les plus beaux et les plus fragiles ; leur vie est toujours de durée très limitée. Au retrait des glaces quaternaires, le peuplement des plus élevés de ces lacs a été constitué par les reliques d'une faune glaciaire qui y a trouvé refuge.
°
Source B. Fischesser
L.A. photographie, lac supérieur de la Tempête, juin 2009

mercredi, juin 24, 2009

L'oeil

L.A. photographie, lac supérieur de la tempête, juin 2009
°
L'oeil de la terre par lequel
les habitants du monde souterrain
peuvent regarder les hommes, les animaux, les plantes, etc.

Dialogue dans la montagne

On me demande pourquoi j'habite la verte montagne.
Souriant , je me tais , le coeur en repos.
Quand les fleurs tombent , quand l'eau passe,
Mon univers n'est plus celui des hommes.
LIPO
Traduction Patricia Guillermoz
( anthologie de la poésie chinoise, 1957 )



L.A. photographies, trois rochers
au bord du Lac de la Tempête, juin 2009


L.A. photographies, lac inférieur de la tempête, juin 2009

mardi, juin 23, 2009

ifs et cyprès
ronflent très noir leur noir
la ruine désacrée s'effondre encore
et toujours la broussaille ( vesce vulpin
dent-de-lion ) bariole et dévore
urnes cippes sépulcres à la casse blanchis
angéliques volières colonnes jonchées
marbre noirs pesamment
dalles - quel énième jour fendues ? -
sur rien béantes
°
Henri Droguet
Fario 3 ( Marcher )
oiseau
lac
chemin
Pouillot véloce & Pinson
marche lente accompagnée
clou
clos
enclos
trèfle d'eau
mousse racine fourmilière
souche & sphaigne
Sa joie est de tout temps,
pareille à la verdure impérissable des pins qu'il aime
La grande légèreté est là
je me dégage du bavardage
et j'oublie les intrigues
la vue n'est pas troublée
partout l'écho résonne et la forge immense oeuvre jour et nuit,
dispensant ses dons.
J'aperçois la montagne du sud
orage d'été
le son de l'averse
accordé au coeur de l'ordinaire
Il s'arrête maintenant et fixe le sol à ses pieds
peu importe le thé amer
déjà pleine de rose là-haut la neige luit
.
Un homme est prisonnier dans une chambre, dont la porte n'est pourtant pas verrouillée , si celle-ci s'ouvre vers le dedans et qu'il ne lui vient pas à l'idée de tirer au lieu de pousser. ( Ludwig Wittgenstein, remarques mêlées)
°
sous le pas avec Hölderlin



L.A. pastels gras sur papier et photographie , juin 2009
Qu'est mon néant, auprès de la stupeur qui vous attend ? ( Rimbaud )

Voyelles

.
le sonnet constitue le « bréviaire » de l’art rimbaldien et de sa mystique, le condensé d’un vaste système symbolique organisant sur le schème d’une vie humaine - ou cosmique - conçue en cinq catégories, une répartition logique et psychologique des couleurs, des voyelles, des consonnes, des saisons, des parfums, des attitudes, de l’histoire surtout, dont l’auteur ne se départit jamais, et qu’il exploite, qu’il perfectionne sans cesse, depuis les poèmes latins de collège jusqu’à la Saison en Enfer et... après.





c’est l’enfance encore indifférenciée, la bestialité, l’immonde.Tout y est noir, renfermé, évocateur des grosses mouches bleues, velues, qui, en été,combinent (bourdonnent) autour des puanteurs cruelles, les charognes.





c’est la jeunesse, naïve, frêle, l’hiver, la lune, les fleurs charmantes, mais inutilisables. Epoque de la foi pure, caractérisée par le blanc et toutes les demi-teintes jaune, bleu, violet.





prétend établir une révolte, s’extasier dans un amour égalitaire. Moment du rouge, du pourpre, de l’or, de la colère et des ivresses. Mais cette colère, terme d’une aspiration vers la Beauté, non d’un effort conscient vers la Vérité et la Justice, n’aboutit pas. Le dégoût suit, qui force à s’évader de la paresse, de l’inaction et du désordre, car le dérèglement des sens, nécessaire peut-être, ne l’est qu’à la façon d’un « moment ».




enfin, marque le retour des demi-teintes très douces, l’extrémité du spectre solaire : bleu, violet. La Femme [E, I] expulsée en [U] revient maintenant, non plus comme en [I] l’égale de l’homme ou sa dominatrice, mais appuyée sur lui, le complétant. C’est l’analogue de la Mort-Résurrection : fin du monde pour l’Univers (Suprême clairon).




catégorie de la vieillesse studieuse. On y perçoit le vibrement divin (au sens très spécial de Dieu chez Rimbaud) des mers virides. Le cours des étoiles n’est plus objet de « poésie subjective », mais d’étude : cycles. Les prés ne sont plus des pâtis paniques (cf. [I] de Ce qu’on dit au Poète...), mais semés d’animaux : des pâtures. C’est l’alchimie, le travail, l’effort, l’Homme, la recherche pénible, mais couronnée par la paix.

L’occultisme : le ressort de cette dialectique dont une étude comparée des principaux poèmes permet déjà de dégager le mouvement et les caractères fondamentaux, Rimbaud ne l’a pas trouvé par lui-même. Le plus célèbre des occultistes vers les années 1860-1870, le père des kabbalistes contemporains, Eliphas Lévi fournit au jeune Voyant sa conception de l’Art-métaphysique, les procédés, les métaphores, les analogies où Rimbaud se délectera.

Le secret des sciences occultes, affirme Lévi (Histoire de la Magie, Paris, Baillière, 1860), c’est celui de la nature elle-même, c’est le secret de la génération des mondes et des anges (cf. [O] du sonnet), c’est celui de la toute-puissance de Dieu.

Plus précisément,

la magie réunit dans une même science ce que la philosophie peut avoir de plus certain et ce que la religion a d’infaillible et d’éternel. Elle concilie parfaitement et incontestablement ces deux termes qui semblent d’abord si opposés : foi et raison, science et croyance, autorité et liberté.

Bref toutes les formes de ce que Lévi appelle la Femme et l’Homme, le principe passif et le principe actif. Ainsi :

on lit dans l’Écriture que Salomon fit placer devant la porte du temple deux colonnes de bronze dont l’une s’appelait Jakin et l’autre Boaz, ce qui signifie le fort et le faible. Ces deux colonnes représentaient l’homme et la femme, la raison et la foi, le pouvoir et la liberté, Caïn et Abel, le droit et le devoir ; c’étaient les colonnes du monde intellectuel et moral, c’était l’hiéroglyphe monumental de l’antinomie nécessaire à la grande loi de création... L’affirmation se pose par la négation, le fort ne triomphe qu’en comparaison avec le faible...


Mais on n’arrive pas du premier coup à l’idéal de la Sagesse. Avant de se hiérarchiser harmonieusement, les deux principes s’entrecroisent et se combinent de travers. L’individu comme l’humanité évoluent en cinq phases très distinctes. Selon Lévi :

Ou bien (catégorie [A] de Rimbaud), ils n’ont ni principe actif ni principe passif. Ce sont des bêtes, des brutes.

Ou bien (catégorie [E]), ils se livrent à une foi pure, sans raison, au dogme qui n’est que l’ombre de la vérité, son image « renversée », qui ne trouvera sa vérité que dans le redressement, l’interprétation alchimique de [U].

Ou bien (catégorie , [I]), ils mêlent imprudemment les deux principes, les établissent sur un pied d’égalité et sombrent dans l’anarchie. Cette catégorie, soit que l’on puisse la dépasser (colères), soit qu’on préfère y stagner, s’y décomposer (ivresses pénitentes), demeure malgré sa supériorité sur la précédente, purement transitoire, « encore Femme comme [E], mais sur un monde plus exalté.
Ou bien, par la seule Science, la Femme étant expulsée, ils courent le danger de verser dans le scepticisme, de perdre la foi (catégorie [U]).

Ou bien, finalement (catégorie [O]), par l’union équilibrée des. deux principes, ils réalisent la Sagesse : la Femme revient, mais ; réelle aujourd’hui. Samson n’était pas libre devant la colère et l’ivresse. Mais « quand l’homme aura rendu la liberté à la femme en la respectant comme sa mère, la femme lui rendra l’amour,, et le péché de la naissance s’effacera ».


Pour chacune des catégories, les rapprochements, les symboles jugés équivalents seront communs à Lévi et à Rimbaud. Pour-tous deux, par exemple, l’étape [E] identifie des termes aussi ; disparates, à première vue, que : candeur, nuit, hiver, lune, enfer,, sottise, vieillerie, Femme, France, fleur, etc., qui tous s’expliquent et se complètent lorsqu’on en a dégagé l’élément commun qui leur confère une place dans le devenir dialectique. Voici en quels ; termes Levi explique l’étape [E] de Rimbaud et son rapport ai l’Alchimie ([U] de Rimbaud).


Si le dogme religieux est un conte de nourrice, pourvu qu’il soit ingénieux et d’une morale satisfaisante, il est parfaitement vrai pour l’enfant, et le père de famille serait fort sot d’y contredire. Aux mères ; donc le monopole des récits merveilleux, des petits soins et des chansons.

Mais, une fois dépassée, la catégorie [E], touchante à son heure, devient vieillotte, idiote : c’est l’alchimiste qui en détermine le contenu intelligible :

Quelle différence entre la fleur enfantine du premier âge et la maturité de la vieillesse ! Les vieillards sont pourtant les mêmes quant à la personne qu’ils étaient dans l’adolescence ; il n’y a que l’extérieur et les apparences de changés... Il en est ainsi de la religion de Jésus-Christ... Les années la rendent plus forte en la grandissant, mais n’ajoutent rien à ce qui compose son être.

Qu’on parle au sage de Marie, il s’inclinera devant tout ce qu’il y a de divin dans les rêves de l’innocence. Il n’est pas de ceux qui refuseront des larmes même à ces naïves légendes... Il répète cependant au fond de son cœur... : il n’y a de Dieu qu’un Dieu, et c’est Dieu, ce qui veut dire pour un initié aux vraies sciences : il n’y a qu’un Être, et c’est l’Être.

Pour important qu’il soit, l’emprunt de Rimbaud ne se borne pas à la suite des idées. Il doit aussi au kabbaliste la conception symbolique de l’alphabet, des nombres, des couleurs. En effet, Lévi, non content de légiférer, avait joint à la théorie, la pratique de la poésie. Le plus souvent, il paraphrasait les fables de La Fontaine, les modifiait maladroitement, les chargeait d’un nouveau symbole qu’il développait ensuite dans un commentaire aussi barbare qu’inattendu. Un exemple entre beaucoup d’autres fera saisir le procédé. On se rappelle la comparaison employée par Rimbaud pour caractériser les débuts de la poésie moderne ou romantique, les œuvres de Hugo, Lamartine, Musset, etc., « locomotives abandonnées, mais brûlantes, que prennent quelque temps les rails (sous-entendu du progrès) ». Or la fable XVII de Lévi opposait les deux formes, ancienne et moderne, de la poésie sous les espèces d’un cheval (Pégase) et d’une locomotive essoufflée. A la cavale antique, pleine de suffisance et de fausse noblesse, la locomotive répond :

Oui, tout cela me plaît surtout en poésie __... et j’ai bien moins que toi, __J’en conviens, une forme élégante et choisie. __Mais je marche, cours après moi.
  
__Aimables courtisans de la Muse fleurie, __Vous vous lassez en vain de la froide industrie, __Du progrès les chemins sont là : __Poètes, mes amis, courez, devancez-la.
Puis, le commentaire :

Les chiffres sont rebutants pour la poésie. Les chiffres sont la forme exacte des nombres qui mesurent et cadencent le rythme de la poésie. Ainsi la philosophie occulte, la plus poétique de toutes, est-elle par excellence la philosophie des sciences exactes. En rattachant aux nombres les idées absolues, elle crée les mathématiques de la pensée. Elle fait des lettres les auxiliaires des nombres et fait ainsi de la parole même une science profonde comme la révélation et rigoureuse comme la géométrie, les mots s’expliquant par les lettres et les lettres se justifiant par les nombres... Cette science sera un jour la locomotive de l’intelligence humaine, et tout ce que pourra faire le cheval Pégase avec ses quatre pieds et ses ailes, ce sera de courir et de voler après elle sans espoir de la devancer jamais.


L’originalité de Rimbaud consistera dans la synthèse opérée entre le système purement intellectualiste de Lévi et les correspondances trop uniquement sensibles ou « artistes » de Baudelaire. Il dote le premier d’une valeur affective, évocatrice pour les sens eux-mêmes, et charge les secondes d’une signification explicite. Sonorités, couleurs, saisons, parfums, etc., répartis entre les différentes catégories auront pour mission de « tirer l’âme » tout entière, par tous les sens comme par l’esprit, dans une atmosphère dont s’imprègne toute sa personnalité.

3) Les Emprunts littéraires : Non moins caractéristiques que la marche des idées, les emprunts littéraires lui seront subordonnés et serviront à la traduire. Selon l’époque où il se trouve (Charleville, Paris, etc.), selon le but particulier qu’il poursuit, Rimbaud s’exprimera comme il pense : « à la manière de ». Chaque poème sera muni d’un masque, impénétrable pour le commun, pour l’ « imbécile », clair pour le seul initié, pour le « penseur » auquel il « réserve la traduction ».
Voici exposées dans leurs grandes lignes quelques applications de cette dialectique : lettre du voyant, les Poètes de Sept ans, Ce qu’on dit au Poète à propos de Fleurs. Pour faire court, cet article doit suivre le procédé inverse de l’invention, laquelle part évidemment des textes pour en dégager les structures et les confronter avec les sources. On se référera donc à la Symbolique (op. cit.) qui n’est elle-même qu’un premier aperçu, mais où l’étude est plus détaillée et suit l’ordre même de la recherche.

B. - Applications : 1) La lettre du voyant : Après la mort de la vie grecque, vie harmonieuse, il y aurait eu, selon Rimbaud, cinq grandes périodes littéraires, qui ne sont en fait que le reflet poétique de cinq « moments » du devenir, les cinq phrases d’une dialectique historique (c’est évidemment nous qui assignons à chaque catégorie la voyelle qui lui correspond en fait).

[A] d’Ennius à Theroldus.

[E] De Theroldus à Casimir Delavigne, où tout est prose rimée, un jeu, avachissement et gloire d’innombrables générations idiotes. Pour les vieux imbéciles de cette catégorie, qui n’ont du moi que la signification fausse, Racine, le divin Sot, est le pur, le fort, le grand. Ces hommes ne se travaillent pas. Curieux, fonctionnaires, faibles, qui, s’ils se mettaient à penser sur la première lettre de l’alphabet, pourraient vite ruer dans la folie.

[I] Les premiers romantiques. Ils ont été voyants sans trop bien s’en rendre compte. Chez eux, c’est la prédominance de la passion sans règle (cf. supra, les locomotives) : vieilles énormités crevées. Musset en est le type le plus représentatif : paresseux, ange, printanier, le beau mort, il réussit à mettre les jeunes en rut. On le récite avec cœur. Mais pour nous, générations douloureuses et prises de visions, il est quatorze fois exécrable. Encore français, c’est-à-dire, passif, Femme.

[U] Les seconds romantiques : Gautier, Leconte de Lisle, Banville sont très voyants. Ils inspectent l’invisible et entendent l’inouï, mais se bornent à reprendre l’esprit des choses mortes.

[O] C’est donc Baudelaire qui est « le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu ». Encore a-t-il vécu dans un milieu trop artiste. Les inventions d’inconnu réclament des formes nouvelles. Quant aux plus récents, exception faite pour Mérat et Verlaine, inutile d’en parler : écoliers, Musset, Gaulois, etc..
Ce que sera cette poésie du présent et de l’avenir, Rimbaud le répète après Lévi :

Ces poètes seront. Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme jusqu’ici abominable lui ayant donné son renvoi, elle sera poète elle aussi. Elle trouvera des choses étranges, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons.


Les Poètes de Sept ans :

[A] (v. 1-16). Ici comme aux premiers vers des Etrennes des Orphelirts, comme au début de la lettre du voyant, la Mère (la vie grecque) s’en va, laissant l’enfant tout seul. Dans cette catégorie, tout est noir, renfermé, vice (solitaire), puanteur.

[E] (v. 17-30). Ce n’est plus le jour, ni l’ombre des couloirs ou des latrines, mais l’hiver, la lune. L’œil n’est plus fermé, mais darne. Ses familiers, front nu, chétifs, cachant de maigres doigts jaunes et noirs de boue, sous des habits de foire, tout vieillots, conversaient avec la douceur des idiots. La mère a l’œil bleu, menteur, et l’enfant la trompe avec hypocrisie.

[I] (v. 31-43). A sept ans, enfin, l’âge de raison, les premiers romantiques. Après le noir [A], le jaune et le bleu [E], voici le rouge et le brun [I]. Après les pitiés des jeunes idiots sous la surveillance d’une mère menteuse, c’est une débauche totale. Après l’hiver, la chaleur, après la lune, le soleil, le rire, l’excitant des illustrés et de la voisine, plus forte, excevssive (huit ans) dévergondée (sans pantalons) qui le meurtrit et finalement le dégoûte. C’est donc encore la Femme et sa domination. Les images qui l’émancipent, le font rire, sont aussi des images de femmes italiennes, espagnoles, un peu comme les Contes d’Espagne et d’Italie du paresseux Musset et toute la fausse couleur locale du premier romantisme.

[U] Le petit romantique se retrouve enfin seul. Agé de sept ans, il ne peut réellement traverser les étapes du Parnasse et du Baudelairisme. Suivant encore un procédé de Lévi, il va donc « renverser » les catégories [U] et [O].

En termes plus vulgaires, il va faire son petit Parnassien et son petit Baudelaire. Il reprend sa Bible à la tranche vert-chou. Il aime les Hommes (mais des hommes noirs, encore révolutionnaires). Puis, après la lutte intérieure, atteint (en rêve) à la prairie amoureuse, au remuement calme, à l’essor du progrès, de la lumière.
[O] Il s’attache surtout aux visions douloureuses. Et comme il savourait surtout les sombres choses, quand dans la chambre nue aux persiennes closes, haute et bleue, il lisait son roman sans cesse médité et (pressentait) violemment la voile.


Ce qu’on dit au Poète à propos de Fleurs :

Les fleurs occupent dans cette diatribe la même place que la Femme dans les Poètes de Sept ans ou la Vie Française dans la lettre du voyant. Le poète interpellé, Banville, est blâmé d’en faire un usage prosaïque et mythologique en [A] ; ridicule, banal, français et religieux en [E] ; risible et extravagant en [I] ; tandis qu’ensuite « on » le prie de célébrer les récoltes, les fruits d’automne, c’est-à-dire des réalités, termes de science et de travail en [U] ; sombres, infernaux, alchimiques, mais porteurs de visions en [O].

Sans entrer ici dans le détail de l’analyse, notons simplement les formules de transition.

[A] Crachats sucrés des Nymphes noires : (dernier vers de [A], c’est-à-dire produits passifs des larves de mouche, expectorant leur suc, jeu de mot sur Nymphes).

[E] Oui vos bavures de pipeaux font de précieuses glucoses (fin de [E]. La production est plus distinguée. C’est la Foi, la France mordant sérieusement sur l’être. Mais cela ne vaut pas mieux que [A] : Lys, Acolas, Lilas et Boses.

[I] Au lieu de « connaître » sa botanique, c’est-à-dire de faire une poésie objective, le poète va faire succéder à la catégorie [E] la catégorie [I] ; aux Grillons roux, aphrodisiaque doux [E], les Cantharides, aphrodisiaque violent [I], bref aux Norwèges [E] les Florides [I], plus exubérantes, mais non moins inutiles. « Toi, même assis là-bas (en Guyane), tu torcherais des floraisons dignes d’Oises extravagantes. » Fausse couleur locale, faux exotisme, encore français, mais sur le mode de l’excès.

[U] Qu’il envoie donc au diable la Mer de Sorrente, qu’il substitue au constrictor d’un hexamètre (mètre romantique) le quatrain, un quatrain digne du Parnasse et qui ne fasse pas passivement baver, qu’il opte enfin pour l’objectivité et reprenne l’esprit des choses mortes.


« Pedro Velasquez, Habana, voilà du véritable réalisme... » Qu’il cherche, qu’il trouve... qu’il reprenne les images, les fleurs de [E], pour en extraire le contenu intelligible : même les Lys, mais sirupeux mordant nos cuillers Alfénide, c’est-à-dire assimilables pour la génération d’après 1848 (Alfen, produit inventé vers 1850),

[O] « Ni Benan (la fausse science), ni le chat Murr (la seule légende), n’ont vu les Bleux Thyrses immenses. Il faut l’union de la Science et de l’Intuition, le retour de la Femme [E], mais celle-ci appuyée sur l’homme, sur la Baison. « Commerçant, colon, médium, ta Rime sourdra rose ou blanche... » Les papillons seront électriques, les poteaux télégraphiques, le monde réduit à l’unité sous la direction d’une France renouvelée. La « version sur le mal des pommes de terre, les étranges fleurs », évoquent évidemment la poésie infernale de Baudelaire et ses sombres Fleurs du Mal.

De ce poème, très instructif pour la mise au point du système des couleurs et sonorités du Penseur, contentons-nous de signaler le rôle particulier du « plagiat » à l’aide d’une des sources principales.

Banville, le « Monsieur et cher Maître », le type du poète « français », se moque dans ses Odes Funambulesques des réalistes dont il caricature la doctrine. Bimbaud, exaspéré, relève le gant : il va répondre à « l’imbécile » par un poème digne de lui. Il se contraint à reprendre tout son vocabulaire, ses métaphores, ses rimes, ses procédés : le lys, les clystères, l’aptitude à « prendre un bain » d’azur, c’est-à-dire à composer des vers, les dégoûts, les Lotos, l’héliante, la rime, l’alexandrin, le rose, le tabac, la chandelle, la mer de Sorrente, les farceurs, les dollars, la gomme, le sucre des feuilletons réalistes, les chaises, les ragoûts, les pommes de terre ou encore les deux rimes : bouchons de carafe et photographe, etc.

Ainsi Rimbaud assure-t-il à la fois la vérité et son secret. Lui, le vrai réaliste, il se donnera les couleurs du stupide réaliste imaginé par Banville, mais sous cape exprimera le fond de sa pensée, et avec quelle ironie triomphante !... De là, à travers tout le poème, un double sens : immédiat pour 1’ « imbécile » tel que Banville qui n’y verra évidemment que du feu ; caché pour le poète occultiste et philosophe, pour celui qui, tel Rimbaud, sait « penser ».

Le Bateau ivre : sera conçu suivant le même schème. Au sortir des Fleuves impassibles (cf. Illuminations, Fairy, Pour Hélène, etc.), dans l’irrationnel du départ, le rappel des hâbleurs, des vomissures, du gouvernail et du grappin.

Dans la catégorie [E] proprement dite, le bain dans la mer (illusion), les lenteurs, les longs figements violets, l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs, etc. .

Dans la catégorie [I] ; les vacheries hystériques, la passion débridée, la dissolution dans « l’ineffable ». Le désir fou de montrer aux enfants (aux faibles, sens de Lévi) tous les trésors.

En [U], la conscience que tous ces débordements étaient faux, ’ [I] non moins que [E], dans le regret de la terre ferme.

En [O], l’aspiration vers la vraie mer, non plus de celle qu’il vient de traverser, mer des pontons, dans l’orgueil des drapeaux et des flammes, mais la paix du réel retrouvé, la cohabitation de Rimbaud et de l’ « enfant » accroupi, stagnant dans son paradis de tristesse, jouant avec son bateau frêle, ses illusions, son papillon de mai (cf. par exemple fin des Corbeaux) :

Laissez les fauvettes de mai __Pour ceux qu’au fond du bois enchaîne __Dans l’herbe d’où l’on ne peut fuir __La défaite Bans avenir.

Il ne se venge pas des Damnés, mais les abandonne à leur sort (cf. Bethsaïda, Adieu, etc.).

A l’aide de ces quelques principes, le lecteur peut se reporter à des pièces telles que Comédie de la Soif, Mémoire, ou même aux premières œuvres latines libres, aux Etrennes, d’une part, à la Saison en Enfer, d’autre part. Les plus courtes pièces se fixent dans une des catégories (La Maline, etc.), ou se limitent aux trois premières phases (Roman, Bal des Pendus, etc.). Bien que le recours aux sources occultistes, littéraires, philosophiques, soit très utile, indispensable même pour l’élucidation de quelques passages ou métaphores : soleil Hoir, mauvaise étoile, or astral, action définie comme point du monde, la galerie de Bethsaïda comme point d’ennui, etc.), on arrivera à vérifier, sans leur aide et pour l’essentiel, les applications variées et souples de ce schème d’apparence si rigide.

On se rendra compte aussi que le problème littéraire se double d’un problème de psychologie. Le plus curieux n’est pas que Rimbaud ait écrit ces poèmes au symbolisme subtil : d’autres l’avaient fait avant1 lui, et l’Ulysse de James Joyce, qu’on avait cru sans ordonnance se déploie comme l’a prouvé Valéry-Larbaud, dans des cadres peut-être encore plus artificiels. Le plus étrange est que Rimbaud ait vécu, grimacé d’un bout à l’autre de sa carrière, en conformité avec ses principes. Lévi, premier en date, n’est pas resté le seul maître du jeune prodige. Hegel et Spinoza, dont Lévi du reste s’inspirait, sont venus greffer leur doctrine sur le tronc primitif, et l’influence du premier des deux deviendra vite prépondérante. Mais de ces éléments divers, le « penseur » a réalisé pour son œuvre comme pour sa vie, un ensemble toujours plus cohérent dont son agonie prouve, en plus d’autres indices, qu’il y a cru, qu’il l’a roulé « dans sa boule » jusque dans les déserts de l’Afrique.


NOTE : Cf. récit par Pierquin du départ définitif de Rimbaud. « ... Comme Millot me félicitait d’avoir acquis un certain nombre de livres édités chez Lemerre, il (Rimbaud) sortit brusquement de son mutisme. « ... Acheter des bouquins et surtout de « pareils, c’est complètement idiot. Tu portes une boule sur tes épaules qui doit « remplacer tous les livres... » A 11 heures, il nous quitta pour toujours. »


En dernière analyse, le mystère de Rimbaud ne diffère pas essentiellement du mystère de tout homme. Le secret de son prestige sur une génération désemparée, c’est que, tout hermétique ou répugnante qu’elle ait d’abord paru, son œuvre trahissait l’engagement absolu d’une personnalité morbide, « pustuleuse » à certains égards, mais inflexiblement logique.


Par cet aspect le plus intime, Rimbaud échappe aux prises de la simple critique littéraire ou de la psychologie normale. Si les faisceaux conjugués de toutes les techniques dissipent les ténèbres extérieures, ils ne pénètrent1 pas jusqu’au cœur de la personnalité, où l’homme, seul devant son destin, l’apprécie ou le rejette. Pour reconstituer en lui-même le mouvement spirituel qui a conduit le poète à sa vision des choses, le chercheur doit au préalable en interpréter patiemment les manifestations. C’est dire combien ces quelques pages sont encore loin de compte...






cinq éléments
°
L.A. pastel gras sur toile;5 X 5 cm , juin 2009
.
source Jacques Gengoux,
 Le grand oeuvre de Rimbaud
les cahiers d'Hermès
.


Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage.
Henri Michaux , Face aux verrous.

Du "Dao" originel
du commencement du réel
des signes célestes
des formes terrestres
des règles saisonnières
de l'examen des choses obscures
des esprits essentiels
de la chaîne originelle
de l'art du maître
des évaluations fallacieuses
de l'équivalence des moeurs
des résonances du "Dao"
de l'inconstance des choses
des paroles probantes
de l'utilisation des armes
montagne de propos
forêt de propos
du monde des hommes
du devoir de se cultiver
de la synthèse ultime


"ô le plus violent paradis"

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