A chacun sa poésie, qu'elle se prenne à la brume sur les bois, aux caresses de l'amour, à la première gorgée de café, à la beauté d'un art, aux hasards du jeu, à l'éveil des consciences, aux joies de la danse, de la rencontre, de l'amitié, à trois notes sur un air de rêverie, à tout et à rien, pourvu que le corps se sente en harmonie avec ce qui vit, qu'il s'imprègne de cette plénitude que seule accorde la gratuité des plaisirs
.
En tout moment offert au vivant, il y a l'éternité de la vie. C'est ainsi qu'à travers Hypérion, Non piu di fiori, Le temps des cerises et le parfum d'un tilleul renaît sans cesse, comme à jamais arraché à la mort, celui qui jadis l'a écrit, composé, planté, avec la grâce de l'offrande à soi, qui est l'offrande à tous.
avec Raoul Vaneigem
ADRESSE AUX VIVANTS
sur la mort qui les gouverne
et l'opportunité de s'en défaire
Seghers