.Dans le chapitre " Ci-gît la mort " de l' Axe du Néant,
Meyronnis montre quels soubassements métaphysiques gouvernent le blanchotisme. " Si le résurrectif désencombre ce qui bouche l'issue, écrit Meyronnis, le démoniaque en retour tente de moisir l'ouverture. N'importe quoi, pourvu que tu n'en finisses jamais avec le pilonnage mortifère. "
Maurice Blanchot retourne la définition que donne Heidegger de la mort dans Etre et Temps (1927). " Possibilité de l'impossible " dit l'allemand. " Impossible du possible " répond le Français, qui est un excellent germaniste. Meyronnis note qu'opter " en faveur de l'impossible revient à engouffrer toute l'existence parlante dans une mort sans limite. Celle-ci obture par avance toutes les possibilités de la vie. à force de ne pas arriver, elle régente ce qui a lieu - et le rend spectral. Il s'ensuit une forclusion telle qu'à la fin il n'y a plus que la mort qui arrive ". Conclusion : " Il n' y a plus que la mort blanche du mourir interminable, qu'aucune mort finie n'épongera jamais. Mort-fantôme qui ne cesse de revenir comme une crue empestée, et qui ne s'étanche pas parce qu'elle est ABSENCE. "
Il faudrait citer toutes les formulations de l'animateur de ligne de risque sur la mort blanche. Elle " ne cesse de ressusciter en expropriant ceux qui viennent en elle, dans son giron monstrueux ". Ou encore : " Soutenir que la mort, comme possibilité de l'impossible, ne suit pas mais précède, n'a aucunement pour corrélât obligatoire la sujétion à Thanatos. Cet énoncé implique au contraire, que tu puisses, à chaque souffle, mettre en liberté ta naissance. Évidement, il n'implique plus rien de tel si tu inverses les mots : impossibilité du possible. "
Source texte, Frédéric Badré, du blanchiment,
l'infini 84 automne 2003
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