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M.N.
un silencieux glissement
fantomal
un grand voilier qui passe,
d’un silencieux glissement fantomal.
Ô fantomale beauté !
Quel enchantement n’exerce-t-elle pas sur moi ?
Quoi ?
Cet esquif emporterait-il le repos taciturne du monde ?
Ma propre félicité assise là-bas,
à cette place tranquille,
mon moi plus heureux,
mon second moi-même éternisé ?
Pas encore mort,
mais déjà ne vivant plus ?
Glissant et flottant,
être intermédiaire,
spectral,
silencieux et visionnaire ?
Semblable au navire
qui de ses voiles blanches
plane au-dessus de la mer
comme un gigantesque papillon ?
Ah !
Planer au-dessus de l’existence !
C’est cela !
C’est cela qu’il faudrait !...
M.N.
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