1+2+3+4=10
1+2+3+4 puissance 2 = 100
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Le roman imprimé ici renvoie au milieu mythique en train de vous irriguer, de se glisser en vous, hors de vous, partout, depuis toujours, pour demain. Il tente de dégager une profondeur mouvante, celle d'après les livres, celle d'une pensée ébranlant dans ses fondations le vieux monde expressionniste dont s'annonce, pour qui veut risquer sa lecture, la fin.
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Ph.S. 1968
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L.A. photographie, Bisane 1500/29.01.2011
Ce texte de 1968 a servi d'appui à Jacques Derrida pour écrire " La Dissémination ". Il est probable que Sollers a lui aussi été influencé par Jacques Derrida. Il y a entre eux un lien réciproque dont une des manifestations est la récurrence du chiffre quatre.
Les 100 paragraphes de Nombres sont organisés selon un double rythme :
- Trois paragraphes à l'imparfait suivis par un paragraphe au présent (rythme de 4),
- Numérotation de 1 à 100 (rythme de 1).
Ce système, qui attire l'attention sur la structure quaternaire du présent (la structure de la représentation classique ), est implicitement critiqué par Derrida lorsqu'il écrit La Dissémination en 11 paragraphes (10 + 1), le dernier ayant pour titre "en surnombre".
En effet le quatre est aussi le chiffre du supplément, du disséminé. La quatrième surface décrite par Sollers est réinvestie par Derrida dans la logique oedipienne de la dissémination.
Tout est nombre.
Le nombre est dans tout.
Le nombre est dans l’individu.
L’ivresse est un nombre.
B
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