cette nuit
le vent souffle
comme jamais auparavant
elle se réfugie
au plus profond de la grotte
mais les bourrasques s’y engouffrent en produisant
un sifflement effroyable
même emmitouflée dans les couvertures
elle ressent
l’implacable insistance
dans tout son corps
se tourne et se retourne
resserrée sur elle-même
sans parvenir
un seul instant
à se protéger de l’intrusion
elle
lui vient à l’esprit
que s’ils devaient durer
ces assauts furieux pourraient
la rendre folle
mais
au milieu de la nuit
tout s’arrête
le vacarme et l’agitation cèdent la place à
une clarté lunaire
qui comme
une caresse
vient se poser
sur les contours du monde
merci
d’avoir écarté les nuages
qui demeuraient
en moi
songe-t-elle
juste avant de se laisser gagner par
un profond sommeil