pousse et semence
pas de naissance réelle
puisqu’elles ne sont que la transformation
d’états végétaux antérieurs
pas de disparition non plus
puisque leur disparition apparente concorde
avec l’apparition d’autres semences et d’autres pousses
pas d’éternité
puisqu’elles sont en perpétuel devenir
pas de devenir réel
puisqu’elles tournent dans le même cycle
pas d’unité
puisqu’elles ne cessent
de se subdiviser en graines et en pousses nouvelles
pas de pluralité réelle
puisque la même espèce originelle les englobe
cette citation révèle la complexité de la pensée de
Nâgârjuna
il nous montre que toute distinction nette entre une semence et une pousse entre un bourgeon et une fleur est illusoire.
il n’y a ni naissance ni disparition véritable de ces entités car elles ne sont que des étapes d’un processus continu de transformation
ce que Nâgârjuna enseigne à travers tout cela c’est la doctrine de la vacuité ou śūnyatā
ce terme ne signifie pas que tout est vide au sens de l’inexistence absolue mais que tous les objets tous les phénomènes sont vides d’une existence propre d’une essence indépendante ou d’une identité fixe.
en d’autres termes,les objets que nous percevons n’ont pas de réalité objective en dehors des concepts que nous projetons sur eux
la vacuité concerne le fait que tout ce qui existe est conditionné par d’autres éléments dépendant d’une multitude de causes et d’effets et donc n’a pas de soi indépendant.
rien
n’existe par soi-même
tout
est interdépendant
les objets n’existent que dans la mesure où nous les conceptualisons
il n’y a pas de frontières nettes entre les choses pas de distinctions intrinsèques juste
un processus global de transformation continue
ainsi quand Nâgârjuna parle de vacuité il nous invite à repenser notre vision de la réalité
les distinctions que nous faisons entre les choses entre les phénomènes sont des constructions mentales
en réalité
tout est interdépendant
et en perpétuelle transformation