L’infini
on le sait
lorsqu’il se manifeste dans le fini
prend toujours le chemin
le plus inattendu
créer la surprise surréaliste est son péché mignon
il renverse les tables
culbute les chaises scandalise les braves gens
outrage l’élite
sûr !
c’est bien le but de sa façon d’agir
sa nature impétueuse imprévisible commande
des devins du probable
des adeptes du souhaitable
des cramponnés de la normalitude
il se moque
son mode d’action
est coup de tonnerre par beau temps
foudre par ciel clair
retournement instantané définitif
les lambins
les trop prudents
les ni-oui-ni-non l’agacent
ne savent-ils donc pas que l’infini peut tout
?
il cligne
de l’œil et le monde s’évanouit
il frappe
des mains et le monde réapparaît
de cette vérité simple le rémois René Daumal dans la solitude du poète indigent faisait sa vie le bois de son arche de Noé
c’était
un coriace
un acharné
un halluciné
de l’infini qui savait de quoi il parlait
À écouter l’enregistrement de son poème Dernières paroles du poète on entend sa voix onduler voltiger et mourir sur des rouleaux d’or à l’infini
le poète parle
qui pourrait s’y opposer
?
le lion se couche à ses pieds
l’aigle le couronne
la balle du big-bang
il la tient entre ses mains et la lance
à l’Ange au Sourire de Reims qui l’attrape
et tout en finesse la lui
renvoie.
l’imprévu seul prévaut