penser
sans heurt à un problème sans heurt
le fleuve grossit
à l'approche de son océan préféré charriant tout sur son passage
à mesure que les yeux gagnent de la hauteur
l'esprit s'ouvre
le fruit s'arrondit sous les feuilles
la chambre est couleur d'or
une odeur de cuisine
pend comme
une étoffe humide...
le point
de départ
de l'infini est toujours au centre
là où
l'esprit demeure
tout est réel
tout est ferme
sans illusions sans ombres
sur mon front la beauté repose
ma chair est fraîche et ferme
mes contrastes sont nets et précis
comme les ombres des rochers en plein soleil
la nappe est blanche et mes mains reposent
à demi fermées
prêtes à se contracter
j'ai devant moi bien des jours
jours d'hiver
jours d'été
j'ai à peine entamé mes réserves d'avenir
on mesure mieux les distances à vol d'oiseaux
comment s'appelle le retour des vagues
Back Wash
vague de retour qui repart vers le large après avoir
frappé le bord
qu’éprouve-t-on
que voit-on
des choses merveilleuses n’est-ce pas
des spectacles extraordinaires
est-ce bien beau
et bien terrible
et bien dangereux
telles sont les questions ordinaires
qu’adressent
avec
une curiosité mêlée de crainte
les ignorants aux adeptes
et si l'esprit était
un puits
profond mais tranquille avec
une base solide
mais sans limite matérielle
un champ de rosiers a été couché par le vent
un fleuve est un fleuve
une rencontre de nécessité
un poème est un atome
mieux vaut le laisser tranquille
qui aurait besoin de plus d'explosions nucléaires