d'abord et enfin la parole perdue
lambeaux de rêves vacants
je souhaite rester discret
le désert est le lieu de la parole vaine
où s'aveuglent les mots
à l'incendie solaire
en marge du protocole
labyrinthe éclaté
morceaux d'espace sans préexistence
d'un tout grand ordonnateur
étiré jusqu'à l'invraisemblable
le courant de la pensée se trouve soudain suspendu porté par d'interminables ondes colorées avalé dans une mouvance hypnotique dont le tableau détient le secret
un film de quelques minutes
nuits au cœur
je ne sais pas
quand ni comment a lieu la chute
la plongée ou l'envol
je ne sais pas
si le corps est en état de gravitation
ou d'enlisement
transparent ?
le mystère
et puis quoi ?
le vertige
ravit à soi-même
le corps déambulatoire
à
la lumière
d'
un grand
projecteur de métal
comment rester debout
au centre du silence
sans vaciller
dans son abîme
?
aux confins du sommeil
le corps tangue
balancement de la marche
dans le désert
désertion
perpétuelle où
l'on désapprend à chaque
pas
mots brûlés
calcinés par la radiance noire
seul le souffle tient en vie
dans ces laps d'infinis déracinés
sans latitude
voyageur somnambule
le regard a quitté le monde
n'entre nulle part
est entré dans le nulle part au monde
pour ne plus jamais terminer
ce geste de venir
une certitude oublier la construction