un cœur avec des testicules
inventer de nouvelles erreurs
Lionel André / promenades / randonnées / arts / littératures / air du temps
un cœur avec des testicules
inventer de nouvelles erreurs
les choses
sont dépourvues de distinctions
c'est
notre attachement qui leur
en confère
vouloir
comprendre et utiliser l'Esprit
n'est-ce pas là
le plus grand de tous les égarements
?
l'illusion engendre
tantôt le calme tantôt le trouble
l'illumination
détruit tout attachement et toute aversion
toutes les oppositions
viennent
de la pensée
*
*
il y a
dans l’homme
un vice fondamental
essaye
!
dès que l’homme
s’est parfaitement identifié
à l’humanité
il commence à mouvoir
la nature entière
nous devons être
des égyptologues des déchiffreurs
nous avons tort de croire aux faits
il n’y a que des signes
nous avons tort de croire à la réalité
il n’y a que des interprétations
le signe et le sens
fortuit et inévitable
il y a
les signes mondains
vides
ceux de l’amour mensonger
ceux des impressions ou des qualités sensibles
matériels
et enfin ceux de l’art
essentiels
et qui sont bien la résolution des premiers
*
la recherche passe par eux
s’y trouve et culmine dans sa propre élucidation
passant
du temps perdu du temps qu’on perd
au temps retrouvé
c’est-à-dire en somme
de l’enveloppe à l’enveloppant
nuages blancs volant sur les neuf sommets
rêver dans l'espace vide
grand soir gris d'espace
vision des pins forts
rivière convoyeuse de la nuit
dans ses remous porteuse
de voix
vents et lumières à pic
montagne ébréchée
vents et tonnerres se levant sur la grande terre
aussitôt
fantômes
naissant sur les tas d'os blancs
ici le regard s'abîme
vent et pluie
à dialoguer au moindre souffle
avec le vent
nuages d'hiver pressés de neige
feu clos
dans sa somnolence
le fleuve bouillonnant de glace
brouillant la vue
le froid le retour du froid
un souffle en douceur
planète minuscule
grands cris gelés
lac miroir aux lueurs mort-nées
chute des feuilles par le vent
d'ouest
forêt comme ferveur éteinte
engourdie
flèches volant vibrantes
ciel et terre en révolution
temps bref
sans ébréchure
luit
le fil de l'horizon
les quatre mers se retournent
les nuages et l'eau se déchaînent
les cinq continents tremblent
lumineusement
océan renversée
séparation effacée
malédiction du cours d'eau
saule pleureur
flottant et montant droit
au neuvième ciel
ombres dissipées toutes
comment ne pas admirer
l’ironie noire qui a baptisé
Œuvres complètes
un ensemble de textes
qui célèbre le triomphe de l’inachevé
Dieu merci
cette tombe ferme mal
danse des montagnes
serpents d’argent
galop des plateaux
éléphants de cire
la montagne est passionnante
elle m’apprend quelque chose
tous les jours
sans elle
je n’aurais jamais
appris en aussi peu de temps
autant de choses
sur la Terre