Sous l'égard du regard
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La particule allemande " hin "
évoque à la fois l'action de se diriger vers...
et celle de s'éloigner :
L'hin-sicht,
c'est l'acte du regard qui vise un étant en laissant
cet étant se donner et donner
la donation en qui elle se donne ;
le regard a de l'égard pour ce qu'il vise,
le regard est Hinsicht,
en ce sens qu'il donne l'espace pour que l'étant apparaisse
dans son apparaître propre et
manifeste le mystère de présence par où il est présent.
En ramenant le regard à sa capacité d'égard,
en ayant égard pour l'étant,
le soi, qui est
" l'oeil perdu dans l'ombre de tout "
évoqué par Hugo,
envisage l'étant dans sa nudité de sa présence
sans effacer la dimension d'énigme de cette présence
insaisissable et qui saisit tout.
Le regard se garde dans la relation avec l'être,
ce qui revient à garder l'étant dans la totalité de ses aspects,
lumineux aussi bien qu'obscurs.
Sous l'égard du regard,
l'horizon de donation du phénomène est pris en garde en tant que tel,
et le phénomène apparaît ainsi dans la relation avec son être
c'est-à-dire avec l'acte mystérieux de sa venue à la présence.
" L'égard du regard ",
que Heidegger considère
comme ressort de toute phénoménologie vécue en sa vérité,
est destiné à nous ouvrir,
c'est précisément ce caractère voilé de la donation.
" Qu'est-ce donc que la phénoménologie doit " faire voir ? "
[...]
Manifestement ce qui,
de prime abord et le plus souvent,
ne se montre justement pas,
ce qui,
par rapport à ce qui se montre de prime abord et le plus souvent,
est
en retrait ".
283/284/285.
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