le verbe latin contemplari
est lié au terme
templum
et au verbe grec tèmnein
que l’on doit entendre comme la portion du réel
qu’on regarde qu’on observe
contemplari signifie bien sûr
regarder attentivement
l’espace du regard donc
et signifie
enfin
l’étudier
le verbe grec théorēo
signifie observer et contempler
mais ce qui est beaucoup plus intéressant ici
c’est que ce verbe est lié au substantif théoria qui signifie
l’observation et donc la visée théorique
mais qui signifie aussi
la fête
le terme de fête
qui semble être très profondément lié à la contemplation
et au théorétique
Théoria semble liée à théos
c’est à-dire la mesure de la contemplation
qui permettrait d’atteindre le divin et qui permettrait de
l’atteindre en fonction d’
une découpe du temps
en fonction donc d’
un calendrier
un calendrier
n’est jamais rien d’autre
que la régularité et la récurrence de ce qu’on appelle
les fêtes
une fête
c’est précisément faire
un espace consacré
éortazein en grec et fanare en latin
à
un temps séparé des rythmes quotidiens
l’espace donc d’
une observation renforcée
l’espace du spectateur théoros
l’espace de celui qui assiste au spectacle
théorèma
con-templer c’est donc mesurer
la séparation des rythmes entre la sphère de l’activité
et celle de la célébration
mais surtout
c’est au sens propre
une visée d’expérience par l’observation
on retrouve ici
les deux hypothèses que nous avions avancées
la contemplation est
une observation attentive et assidue de deux choses
une part de l’événement
comme perception d’
un segment d’
un fragment de temps marqué
et d’autre part ce qu’on nomme la
fête théoria
autrement dit
la mesure de l’intensité de la perception
de ce fragment
il y aurait
une façon plus simple de le dire
ce qui se passe
est alors la mesure
de ce qui se passe
c’est donc bien l’expérience
de l’actualité de notre mesure épocale
ici
la contemplation n’existe plus comme simple et traditionnelle
opposition au terme action
elle n’est plus
cette latence mystique
elle est
la consécration de cet espace
de l’intensité ou du festif
elle est aussi
la mesure non pas exacte mais singulière
de ce qui se passe
de ce qui arrive
de l’événement et
de ce qui vient d’arriver
le contemplatif n’est plus alors
une inoccupation
un désœuvrement
l’état pénible de la privation de l’activité
mais bien
la mesure
active de notre
participation aux événements
dont la fête est le modèle maximal